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 I must not tell lies - Max

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MessageSujet: I must not tell lies - Max   I must not tell lies - Max EmptyVen 3 Mar - 3:17

I must not tell lies
Alec & Max
Are you far?
Will you come to my rescue?
Am I left to die?
But I can’t give up on you

Jamais qu'une nuit comme les autres, à attendre les yeux grand ouverts, à guetter les moindres bruits de pas, à attendre le grincement de la porte qui signifierait le début de ton enfer, jamais qu'une nuit comme les autres à payer pour un crime jamais nommé, à encaisser les coups sans un bruit, sans un mot, dans un silence total comme pour garder un semblant de dignité. Pas une larme, pas un cri, rien juste le goût du sang sur tes lèvres, l'envie de vomir, l'envie de mourir quand il partait après avoir terminé, jamais qu'une nuit comme les autres ensuite à trembler et à te demander ce que tu avait fait mais à se persuader que tu ne devrais surtout pas en parler, parce que ton père l'aimait, ce monstre qui te détruisait, parce que tu n'avais pas envie de tout gâcher.
Jamais qu'un matin comme les autres ensuite, à te regarder dans le miroir, à voir les bleus qui s'étendaient, les os qui commençaient à se dessiner sous ta peau à force de ne plus manger, les cernes qui creusaient ton visage, jamais qu'un matin comme les autres à essayer de tout camoufler, mettre des manches longues, des vêtements larges, te maquiller même pour faire illusion, pour faire encore croire que tu étais en bonne santé, jamais qu'un matin comme les autres à mentir aux autres, à te mentir à toi-même, à afficher sur tes lèvres un sourire enjoué alors qu'au fond de toi, tu savais bien que tu étais en danger.
Pourtant après l'échec de l'université, sur ton lit d'hôpital tu avais promis, de ne plus rien cacher, de prévenir quand quelque chose n'allait pas, avant qu'il ne soit trop tard, comme cette fois où tu avais failli ne pas pouvoir éviter le pire, et pourtant tu recommençais, c'était plus fort que toi, depuis toujours, la peur de tout gâcher, de déranger si tu parlais, tu préférais te taire, mais pas de la manière dont tu le faisais enfant, maintenant tu préférais ignorer les problèmes, les enterrer loin de toi et sourire, toujours sourire, de ton sourire de gamin qui à lui seul pouvait illuminer une pièce, que rien ne faisait mourir, tu souriais tout le temps à tout le monde, toujours optimiste, on disait même de toi que si demain le monde touchait à sa fin tu aurais toujours ce sourire sur les lèvres, et c'était vrai, c'était ton bouclier, entre le monde et toi, protecteur mais qui pouvait aussi te condamner.

C'est avec ce sourire là, tes vêtements trop grands qui ne te ressemblaient pas et l'anti-cerne qui camouflait une grande partie des dégâts que tu as débarqué au petit déjeuner ce jour là, tornade de bonne humeur et de joie, tu as embrassé ton père, même trouvé la force de saluer amicalement ton tortionnaire avant de ramasser ton sac, ramasser de la nourriture et filer chez Max.
Comme d'habitude tu n'as pas frappé avant d'entrer, vous n'en étiez plus là, et tu t'es juste installé, laissé tomber à côté de lui, proche, trop proche pour ne pas changer.

« J'ai ramené le petit déjeuner, mon père en a encore fait trop, tu sais comment il est »

Évidemment, purement rhétorique, depuis le temps il savait comment était ton père, depuis le temps il était même devenu comme un père de substitution pour lui aussi, toujours souriant, drôle, attentionné, et pas si mauvais cuisinier, c'était aussi pour ça que tu ne pouvais rien dire de ce qu'il se passait, parce que ton père s'en voudrait toute sa vie d'avoir ouvert la porte à un monstre, d'avoir aimé quelqu'un qui te frappait.
Tu as tourné la tête vers lui, et tu as remarqué la manière dont il te regardait, tu n'avais jamais été très doué pour déchiffrer les regards, les expressions chez les autres, mais tu savais clairement dire quand quelqu'un avait quelque chose à te reprocher. Tu as haussé un sourcil, d'un air interrogateur, après tout, tu n'avais pas souvenir d'avoir fait quelque chose qui aurait pu l'énerver.

« Quoi ? »

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MessageSujet: Re: I must not tell lies - Max   I must not tell lies - Max EmptyVen 3 Mar - 18:05

I must not tell lies
Alec & Max
Pas d'autre
demeure
que celle
de ton cœur
et nul autre
avenir que
ton sourire…

Les yeux qui se ferment trop rapidement, un message envoyé, clôture d’une conversation qui n’a jamais de fin ni de début, les mains qui se tendent vers un ciel couvert par un plafond un peu trop blanc, plafond couvert d’étoiles pourtant, des choses que deux enfants ont collés sur ce bout de béton qui retient un grenier plein a craqué d’anciens jeux. Le froid qui mord la peau même à travers des couches de vêtements sur le corps un peu trop frêle, douceur du tissu qui caresse les cicatrices et les bleus, le vol qui repart, parce que ce n’était qu’une escale de quelques jours, la lèvre ouverte et les yeux bleus qui sont un peu trop vide, douleur qui s’étend dans les os, bleus qui recouvrent une grande partie de ton torse, mais t’as le sourire d’un dieu et tu te retiens à la tête de ton lit pour subir sans hurler, parce que c’est comme ça, que quelques jours par mois et c’est comme si t’étais puni, Tu ne diras rien, tu dis rien depuis que t’es gosse, mais ça change, ça changera, parce que Alec devient comme toi, que tu l’as remarqué, gamin trop inconscient de ce qu’il se passe pour te le dire, il se tend quand tu le touches, grimaces de douleur sur son visage d’ange, et tu comprends, t’avais ça avant, maintenant tu te regardes dans un miroir et t’entraînes à contrôler les émotions de ton visage, ne dit rien quand ses mains frôlent un endroit blesser, un peu trop délicat pour être malmené. Et ça te fait peur Max, t’as peur parce que ton monde s’écroule, parce qu’il est ton monde et qu’il se referme sur lui-même, qu’il devient ce que tu es. Son regard te tue, la douleur dans ses yeux, le sang qui dégouline de son cœur, son âme qui brise un peu plus à chaque fois. Il est tout, ton monde, ton avenir, ton présent et même ton passé, alors tu ne peux pas, tu ne peux pas te permettre de le perdre, parce qu’il est tout ton cœur, ce qui te permet de survivre encore un peu plus longtemps, les rêves pendant tes crises sont fait de lui, il est juste le seul qui te redonne le fantôme d’un sourire, il est ton soleil et ta lune, celui qui illumine tes journées et tes nuits, et, c’est ça depuis que vous êtes gosses. Et tu sais que tu ne devrais pas ressentir ça, qu’il ne devrait pas être aussi important. Depuis que vous êtes petits les gens parlent, ils regardent, commente, disent que votre relation est étrange, bizarre, qu’elle ne devrait pas exister, parce que c’est comme ça le jeune Max qui embrasse sur les lèvres un Alec du même âge c’est mal, interdit, c’est une aberration que deux enfants veulent faire comme les grands, pourtant il y a toujours des mots, vous êtes deux faces d’une même pièce, une âme divisée en deux et un cœur qui bat pour deux.  Poupées qui se tiendront toujours la main, le regard vers l’horizon et les lèvres redressés dans un sourire un peu trop heureux, il y aura toujours les gestes, les yeux bleus océan qui se teintes de larmes et les yeux bleus ciel qui les rencontrent et sèches les gouttes de rosés sur les joues un peu trop rouges. Comme le Ying et le Yang, deux morceaux d’un puzzle côte à côte, la même mélodie qui chante dans vos esprits en même temps, le même regard entendu, la compréhension même sans dire un mot, les fous rires en classe et les crises de colère et de larmes quand vous n’étiez pas dans la même. La première cuite et la première fois que vous vous êtes rendu compte qu’Alec ne pouvait pas toucher à l’alcool avec sa maladie, et les autres fois  toi qui buvais pour deux, les cheveux tenus en arrière par l’homme que tu considérais comme celui de ta vie déjà à quinze ans. Les rires, les jeux, l’alcool qui coulait dans tes veines, ta bouche contre la sienne, deux corps qui se rapprochaient encore plus que d’habitude, et les mains qui parcouraient un torse déjà connu, les dents qui mordaient la peau frêle et la porte d’une chambre qui se fermait, puis plus rien, le silence, l’enfant qui s’endormait dans les bras de son meilleur ami l’alcool trop présent dans le sang et les souvenirs flou.  Parce qu’il est tous les souvenirs heureux que tu as dans la tête, tu ne peux pas le perdre parce que le perdre signifierait te perdre aussi, parce que tu ne supportes pas de le voir s’autodétruire à cause de la peur de déranger, et tu le sais, tu devrais en parler, mais t’y arrives pas, parce que tu ne veux pas le blesser, tu ne veux pas le détruire, parce que tu respectes son choix de ne rien te dire, mais c’est déjà arriver, la peur de le perdre, l’angoisse dans ton sang, parce que tu savais, parce que t’as envoyé son père le chercher sans plus d’explication, parce que tu sentais tout simplement que ça n’allait pas, tu te souviens de tes jambes te laissant par la suite tomber au sol piteusement, les larmes le long de tes joues. Tu te souviens du SMS de son père, le numéro de la chambre d’hôpital, tu te souviens d’avoir couru pour le bus, d’avoir presque engueulé le chauffeur parce qu’il n’allait pas assez vite, tu te souviens de ton corps s’écroulant contre le sien dans ce lit trop blanc dans cette odeur un peu trop familière d’antiseptique et de médicament, et puis la sienne, son odeur, douceur enserrant ton cœur, calmant tes membres tremblant et tu te souviens de ta voix, ta voix d’enfant se brisant sous la panique, les remontrances que tu lui faisais, idiot que t’aimais et que t’aimes toujours autant, l’engueuler parce qu’il ne t’avait pas dit, pas prévenu, que t’avais eu un pressentiment et que si tu l’avais pas eu tu savais pas s’il aurait encore été capable de te regarder dans les yeux en ce moment même. Lèvres déjà en sang que tu mords encore plus, tu ne peux pas le perdre, tu ne peux pas, seul, qu’est-ce que tu deviendrais toi ? Tu es son ombre, celui qui veille sur ses songes, celui qui lui murmure des conseils qu’il n’écoute pas, tu as un seul but dans la vie c’est de l’aider et de lui appartenir, parce que sans lui il n’y a que le vide, chaos informe qui plonge tes yeux dans un vide qui t’effraye. La porte qui s’ouvre, et tu le sais, toujours lui, rien que lui, il n’y a que lui pour venir te voir, lui pour te sourire comme si tout aller bien, la musique qui était en train de te bercer te forçant presque à te rendormir, la couverture cachant la moitié de ton visage, ton œil observant cet homme que tu as connu enfant, pas encore totalement adulte et plus vraiment adolescent, le détail de ses traits, la faim creusant ses joues, ses vêtements trop grands, le maquillage que tu connais un peu trop bien sur son visage qui se fond parfaitement à la couleur de sa peau. La pureté de ce visage, sa voix qui apaise un peu trop ton cœur, son corps trop proche du tien, toujours aussi proche, comme des enfants se collant l’un contre l’autre, comme si vous étiez enfin relié, ta main qui attrape la sienne et qui la lie avec effort. Le regard un peu trop dur que tu poses sur lui quand il se retourne vers toi, reproche silencieux, parce qu’il ne dit rien, ne réagit pas, parce qu’il ne veut pas s’en sortir, au fond, toi non plus tu ne veux pas te sortir de ta situation, mais vous êtes diffèrent sur ce point-là, il n’y a que lui qui importe, pas toi.

« Reste là. »

Comme un ordre pendant que difficilement tu sors de tes couvertures, sweat à capuche beaucoup trop grand couvrant jusqu’à la moitié de tes cuisses et, tes cheveux en bataille,  comme d’habitude, tes pas qui te guides, salle de bain que tu redécouvres, produits démaquillant que t’attrapes avec du coton, cacher le tout derrière ton dos et revenir dans la chambre, te plaçant directement sur ses genoux, au-dessus de lui, comme une habitude un peu trop tordue, un peu trop malsaine, tes lèvres sur une de ces joues et tes yeux dans les siens, coton imbibé que tu utilises sous ses yeux, sous les traces d’anticernes que tu discernes et sur le reste de son visage, bleus, cernes, regard contrarié que tu poses sur lui, parce que tu ne laisses pas faire, par bouger.

« Pourquoi tu m'as rien dit ? J'suis censé être ton meilleur ami non ? Enlève ça.»

Tu désignes le pull qu’il porte d’un mouvement de tête, parce que tu sais ce qui se trouve sous le tissu un peu trop lourd et que tu passes ta main un peu trop froide sur ces côtes d’enfants.

« Je vais le tuer tu le sais ? »

Les larmes au bord des yeux t’observes les expressions de son visage, visage blesser que t’aimes pourtant du plus profond de ton être.

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MessageSujet: Re: I must not tell lies - Max   I must not tell lies - Max EmptyJeu 9 Mar - 21:12

I must not tell lies
Alec & Max
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Regard posé sur toi qui te vrille le cœur, tu n'avais jamais été doué pour comprendre les regards, les expressions des autres, jamais été doué pour les implicites et pour toutes ces choses que les humains ne formulaient pas clairement, mais lui, Max, tu le connaissais par cœur, tu le connaissais presque mieux que tu ne te connaissais toi-même et ce regard qu'il te jetait, malgré sa main qui serrait doucement la tienne te faisait paniquer. C'était ce regard dur, lourd de reproches que tu avais dû affronter tant de fois auparavant et qui pourtant te terrifiait toujours autant, le regard que tu rencontrais à chaque fois que tu avais fait quelque chose pour le contrarier, que tu n'avais pas écouté, que tu n'avais rien dit, ou trop parlé aussi, et si la plupart du temps, même si tu le niais, tu savais parfaitement ce que tu avais fait, cette fois tu n'en avais absolument aucune idée.
Depuis que tu étais sorti de l'hôpital, revenu de l'université, tu t'étais assagi, calmé, tu ne voyais vraiment pas ce qu'on pouvait te reprocher, ou plutôt si, tu le voyais, mais tu n'imaginais pas qu'il ait pu tout deviner, tu imaginais que ton changement passerait inaperçu, qu'il se dirait juste que porter des vêtements trop grands était une lubie d'un temps comme tu le faisais avec la couleur de tes cheveux il y a longtemps, tu te disais qu'il ne verrait pas le maquillage, ne devinerait pas les gestes que tu évitais de faire, la douleur sur ton visage quand il te touchait un peu trop brutalement, tu te disais qu'il serait complètement aveugle au poids que tu perdais, à la dégradation de ta santé, évidemment, avec le recul, c'était stupide, complètement idiot, Max avait su deviner que tu étais en train de mourir sans être avec toi, à des kilomètres de là, évidemment qu'il pouvait deviner ça, mais tu t'étais tellement persuadé du contraire, tellement naïf, tellement beau dans ton innocence, ton ignorance, que tu avais juste levé un sourcil, interrogateur, avant de lui demander ce qu'il se passait.

Tu n'as pas bougé ensuite quand il t'a ordonné de rester là où tu étais, obéissant sagement, parce que tu lui faisais une entière confiance, que tu lui confierais ta vie, ton âme même les yeux fermés, parce que s'il te disait de ne pas bouger, tu n'avais pas besoin de plus d'explications pour t'exécuter. Tu n'as pas bougé non plus quand il s'est levé, admirant simplement sa beauté sans pouvoir t'en empêcher, ses cheveux en bataille, son sweat trop long qui pourtant te laissait en deviner beaucoup trop, son corps que tu ne pouvais pas t'empêcher d'aimer, et pas de la manière dont les amis s'aiment, d'une manière beaucoup plus forte, plus profonde, et charnelle également, tu te rappelais les soirées, tes mains sur sa peau, tes lèvres contre son cou, et la culpabilité que tu embrassais, la culpabilité de l'aimer comme ça alors que tu ne devrais pas.
Tu n'as pas bougé non plus quand il est revenu vers toi ensuite, pas plus que lorsqu'il s'est installé sur tes genoux, habitude trop familière qu'il avait, avant de t'embrasser sur la joue. Tu n'as pas bougé, tu ne t'es pas méfié et même en sentant le coton sur ton visage, en sentant l'odeur trop familière, douce du démaquillant, tu n'as pas fait un geste et tu l'as laissé faire, tu n'avais pas envie de le repousser, jamais eu la moindre envie de le repousser et tant pis s'il était temps pour toi de renoncer, d'abandonner, de laisser le masque tomber, tant pis s'il était temps pour lui d'affronter l'horrible vérité que tu lui cachais.
Tu as senti le coton glisser contre ta peau, retirer le maquillage, dévoiler à ses yeux les bleus qui marquaient ton visage d'ange, les cernes qui s'étaient creusées, avaient trouvées leur place, et tu n'as pas réagi, tu as juste soutenu son regard, attendant que lui brise le silence.
Et les mots sont venus, des mots que tu avais déjà entendu avant, dans un lit d'hôpital trop blanc, pourquoi tu n'avais rien dit, il était censé être ton meilleur ami, et cette fois encore la réponse était la même, ça ne changeait pas, tu ne changeais pas, toi et ta peur de déranger, elle était ancrée tellement profondément en toi que tu avais beau promettre autant que tu le voulais, elle revenait toujours te hanter. Tu as baissé les yeux, mordu tes lèvres.

« Je voulais pas déranger »


Une phrase qu'il avait lui aussi tellement entendue qu'il devait en être lassé. Alors tu n'as rien dit de plus, et tu t'es juste levé, a retiré le pull qui cachait ton habituelle chemise, grimaçant à chaque mouvement parce que plus les jours passaient, plus la douleur te donnait envie de crier, te tendant encore plus en sentant sa main froide sur tes côtes, mordant encore plus fort tes lèvres, retenant des larmes de douleur de couler sur tes joues, parce que tu refusais de pleurer pour ça, de pleurer pour lui, si un jour tu devais pleurer, ce serait pour quelqu'un qui méritait tes larmes et pas pour le monstre qui te frappait en secret. Et alors que Max menaçait de le tuer, toi tu luttais pour essayer de respirer, pour essayer de formuler une réponse sans avoir l'air d'agoniser.

« Il en vaut pas la peine. »


Tu as attiré Max dans tes bras doucement pour ne pas souffrir encore, glissant tes mains dans ses cheveux, posant tes lèvres contre son front doucement, ne sachant vraiment pas si tu essayais de le rassurer lui, ou de te rassurer toi.

« Ça va aller, je peux supporter »

Mensonge, il le savait, tu le savais aussi, tu avais beau jouer les héros, si ton esprit lui ne céderait probablement jamais, ton corps lui ne tiendrait pas, il allait lâcher, tu n'étais pas stupide, tu le sentais.


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MessageSujet: Re: I must not tell lies - Max   I must not tell lies - Max EmptyVen 10 Mar - 12:24

I must not tell lies
Alec & Max
Pas d'autre
demeure
que celle
de ton cœur
et nul autre
avenir que
ton sourire…

La peur, l’angoisse, le désespoir. L’amour que tu ressens pour ce petit bout d’homme, l’amour douloureux passant dans tes veines et provoquant certaines de tes migraines. Amour qui te tourmente et te donne envie de mourir, envie de vomir. Les souvenirs qui remontes, qui afflux, forêt sombre et les lucioles qui se mettaient à illuminer le ciel d’une manière dont tu te souviendras toujours, tes doigts d’enfants grattant sur une guitare que le père d’Alec avait apportée, mélodie que tu connaissais que tu rejouais, reproduisait. Comme des enfants normaux qui pourtant ne l’étaient pas, l’odeur du marshmallow grillé et presque brûlé qui s’envolait dans l’air sec du mois de mars. Tu te souviens d’un sourire, d’un regard, de ta voix prenant le pas sur tout, les lucioles, le feu de bois et le père de ton ami endormi dans sa voiture. Tu te souviens de tes yeux fermés, du cœur que tu y mettais, parce que cette chanson était pour lui, seulement pour lui, parce que c’était ce que tu ressentais, ce que tu étais, ce que tu es toujours, gamin jouant dans sa chambre aux murs un peu trop dur, gamin qui ne pouvait pas soulever des montagnes et qui n’avait que son imagination pour vivre, pour rêver, pour ne pas être totalement abandonné dans un coin, placard aux couleurs d’hôpital, trop l’habitude d’y être, l’habitude d’être enfermé comme une sorte de monstre qui se cache sous les lits. Mais il était là, lui, ton soleil, cet astre lumineux autour duquel tu gravitais, parce que tu ne pouvais faire que ça, t’arrivait pas à briller aussi fort que lui, tu n’y arrive toujours pas il faut dire. Gamin aux joues rougies par le froid du soir, frissons qui parcourt le corps que tu avais, frêle, fragile, tu l’es encore maintenant mais moins et tu le sais, tu t’en rends compte, tu compares, te souviens que tu te haïssais encore plus que maintenant trouvant que les bleus faisant encore plus ressortir cette beauté chétive considérée souvent comme hideuse par tes paires. Lui, il était là, il regardait, l’âme brillant de mille feux, gamin aux feux d’artifice dans les yeux, et il était tout, il est toujours tout, mais le soleil se transforme en lune et tu ne peux pas le supporter, pauvre égoïste que tu es. Trop fatigué pour dormir, tu te souviens de ta demande, juste une seule, qu’il ferme les yeux, du haut de tes quatorze années de vie sur Terre tu le savais, tu savais que tu l’aimais, que tu l’aimerais toujours, parce qu’il était tout et que tu ne pouvais définitivement as vivre sans lui, parce qu’il était ton ciel étoilé et ta galaxie, parce qu’il était tes songes et ton envie de vivre, parce qu’il est toujours une part de toi, de ta vie, qu’il le sera à jamais même si tu veux qu’il parte et qu’il s’enfuit. Chaleur qu’il est qu’il a toujours été qui se refroidit. Tu te souviens, tu te souviens de tes lèvres pressées contre les siennes à la lueur de la lune, tu te souviens de ta main tout contre sa nuque, ton pouce traçant sa mâchoire, vos corps d’enfant se rencontrant, ton corps contre le sien comme une habitude malsaine, comme cette habitude que tu as et que tu as gardée. Tu te souviens de ce baiser, ton corps tout contre le sien, corps froid et presque mort cherchant une chaleur qu’il avait, qu’il a toujours, du moins tu le penses, tu l’espères, tu supplies. Tu te souviens de vos corps basculant sur le sol humide, toi un peu trop lourd pour lui, du baiser qui ne s’arrêtait pas, parce que tu ne voulais pas arrêter, parce que vos écarts permettaient de respirer un peu, toujours ce contact, contact vital de l’autre, contact dont tu as besoin, comme une énergie qui te maintiendrait encore un peu envie, sorte de vampire de l’amour, du moins tu le crois. Tu te souviens de ton rire, nerveux, angoissé, quand tout s’est arrêté, tu te souviens des larmes sur tes joues, tu te souviens que les autres arrêtaient pas de dire que deux garçons qui s’embrassent, c’est mal, t’avais peur, t’avais mal, encore persuadé que tu n’étais que l’ami qu’il pouvait jeter, que ça ne lui ferait ni chaud ni froid, parce que ton cœur saignait, parce que tu n’aimais pas ses amis que vous aviez. Alec comme une chanson que tu rejoues sans cesse dans ta tête, Alec que tu suppliais pendant ces soirées où l’alcool faisait partie intégrante de ton ADN, comme si tu étais toi, mais que tu étais mieux, toujours mieux, que tu étais celui que tu avais toujours rêvé d’être, parce que c’était le cas, tu voulais l’aimer comme tu n’avais jamais aimé, mais t’en serais incapable, tu en es toujours incapable, tu ne peux pas avoir de famille, ne peux pas être autant attaché, c’est impossible et tu le sais. Pourtant, pourtant tu as les souvenirs flous, brumeux, d’un sourire, d’un baiser, de différents mouvements, d’une porte de chambre et de lui contre toi, tu souviens de l’amour, des caresses, tu te souviens des baisers, des suçons, tu te souviens d’une multitude de choses que tu mets sur le compte de la drogue, et le vide, l’endormissement d’un corps qui ne supporte plus l’alcool, trop jeune pour se perdre dans cet univers un peu trop dur, un peu trop violent, trop jeune pour vivre comme une personne ayant perdu toute une vie, trop jeune pour avoir mal. C’est ce que tu penses aussi de lui quand tu le regardes, gamin aux yeux cernés et au sourire abîmé, brisé, comme s’il l’avait forcé à son visage avec un couteau de boucher, et tu n’aimes pas ça, parce qu’il n’est pas celui que tu aimes dans cet état-là, parce qu’il n’est plus qu’une carcasse fragile que tu pourrais briser d’un coup de poing, parce que l’amour dans ses yeux semble autant décliné que sa santé. Parce que tu le sais, qu’il ne mange pas sans que tu ne l’y oblige, parce que son poids descend à une telle vitesse que ta main sens les cotes de celui que tu aimes, parce que les bleus brisent un peu plus son corps, parce qu’il pourrait en mourir. Toi tu es là, observant la décadence de son âme et celle de son corps, désir de le voir vivre et non mourir, beauté dans la douleur. Mais tu ne sers à rien n’est ce pas ? Tu es juste celui qui observe les yeux pleins de larmes en attendant qu’elles coulent, tu n’es que le gamin aux yeux blessés qui supplient pour donner ta vie contre la sienne, parce qu’il est destiné à de grandes choses tandis que tu n’es pas un pion dans son ascension, un pion consentant pourtant. Poison dans ses veines opales, poison qui le rouge, bouffe ses os et sa force, et tu ne veux pas, ne peux pas, tu n’envisages pas ça pour lui, pour vous, pour toi. Toujours les mêmes mots, il ne voulait pas déranger, il ne voulait pas déranger alors qu’il ne dérange jamais, que tu es toujours là pour lui, toujours là avec lui. Il ne voulait pas déranger alors qu’il en a le droit, que la seule chose importante c’est toi. Le pull qui rejoint le sol, satisfaisant tes désirs, tu ne souris pas, mord ta lèvre déjà légèrement sanguinolente. Et tu le dis, que tu veux tuer le bourreau, arracher ses tripes au couteau, briser son cou avec une violence que tu ne te connais pas, tu aimerais le faire souffrir autant qu’Alec souffre, tu aimerais l’envoyer en enfer et qu’il y brûle doucement, qu’il ressente la douleur de morts, parce que cette enflure a décidé de briser un ange. Sacrilège ultime que tu aimerais punir, mais il ne semble pas le voir, il dit que l’autre n’en vaut pas la peine, mais lui ? Est-ce qu’il mérite de se faire punir juste parce qu’il est né. Non. Jamais. Main qui quitte les côtés abîmés et tu es serré contre un corps que tu connais, plus frêle, plus fragile, un corps que tu n’avais jamais vu comme ça. Lèvres sur ton front et les larmes coulent, d’un coup, torrent qui s’abat sur tes joues rougies par la colère. Il tiendrait, il le disait, mais c’était faux, tu pouvais sentir les os de son corps juste parce que tu étais dans ses bras.

« Tu mens. Arrête de mentir.»

Mots qui se limitent, entrecoupés de tes sanglots.

« Pense à moi. Sans toi je deviens quoi ? »

Sanglot plus puissant, plus violent qui traverse le corps des larmes qui redoublent sur tes joues rebondies, traçant une constellation à l’aide de tes grains de beauté. Douleur qui se propage de ton cœur à ton corps, comme un poison qui te ferait perdre tes moyens. Tes dois s’affaire, doucement, détachant les boutons de cette chemise maudite, elle cache le pire des crimes, et tu le sais, tu t’en fous, tu détaches, encore, glisse le tissu le long de son corps le faisant atterrir au sol, les bleus aux divers tons sur ce corps que tu admires, que tu connais, et tes mains qui glissent dessus, effleure la douleur de tes doigts fins, humain que tu allonges, dans un mouvement, censé ne pas être douloureux, tes lèvres qui remplacent, lèvres qui embrassent. L’amour que tu transmets, l’amour qui soigne, qui veut soigner, les larmes et le sang dans un mélange extrême, traces que tu laisses sur la peau albâtre comme une peinture que tu dessines. Dans un dernier effort, tes lèvres contre les siennes dans une envie folle, dans une envie malsaine, lèvres que tu presses contre les siennes et que tu détaches aussi tôt, dans l’attente d’une réaction qui ne viendra peut-être pas.

« T’es un crétin. Je te déteste. Tu vas me laisser alors que t’as promis. »

Adulte qui se transforme en enfant les larmes coulant encore plus vivement, plus violemment.
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MessageSujet: Re: I must not tell lies - Max   I must not tell lies - Max EmptyMar 14 Mar - 18:28

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But I can’t give up on you

« Arrête de mentir », comme un ordre qui grondait dans le silence alors que les larmes se mettaient à briller dans ses yeux, à rouler le long de ses joues, perles de douleurs que tu voulais juste sécher, effacer. Tu détestais ça, voir sa souffrance, savoir que c'était de ta faute surtout, que tu aurais pu l'éviter, si seulement pour une fois dans ta vie tu avais été honnête, si pour une fois dans ta vie tu n'avais pas été si fier, si pour une fois tu avais eu le courage d'admettre que ça n'allait pas, le courage même de penser un peu à toi, mais tu ne l'avais pas fait, parce que tu étais toi, et que ce courage là tu ne l'avais pas.
Toi, tu étais le genre de gamin qui ne parlait jamais de ce qui importait vraiment, qui ne se plaignait jamais de rien, n'avait jamais versé la moindre larme, toujours ton éternel sourire sur les lèvres, leader par nature, sociable à outrance, jouant à la perfection ton rôle appris dans les moindres détails avant même que tu n'en aies conscience, tu étais, ou du moins t'étais persuadé de devoir être celui qui devait être fort pour tous les autres, celui qui devait protéger, celui qui devait peut être même se sacrifier. Et même ainsi, alors que ton corps était brisé, que la douleur te coupait le souffle, que la fatigue marquait tes traits, tu n'arrivais pas à penser à toi, à ta santé, à ta vie qui était en train de s'achever, tu ne pouvais penser qu'à ton père à qui tu ne voulais pas voler un bonheur tout juste né, qu'à ton beau père que tu refusais malgré tout de voir condamné...Tu ne voulais faire de mal à personne, épargner le plus de vies et pourtant, face aux larmes de ton meilleur ami, face à ses mots, à son « pense à moi » qui venait de te vriller le cœur, tu doutais, parce que tu étais face à un choix, un dilemme, beaucoup trop compliqué pour ton esprit épuisé.

« Max... »

Prénom qui s'échappe doucement de tes lèvres d'une voix trop faible qui ne ressemble qu'à peine à un faible écho de la tienne, qui sonne entre vous depuis toujours comme un appel au secours comme un code secret, votre secret, prénom auquel tu t'accroches toujours avant de sombrer, pourtant cette fois pas de crise mais la même détresse dans tes yeux, la même peur au fond de toi, choix trop compliqué, situation trop ingérable, c'était juste probablement plus facile pour toi que de lui dire « aide moi ».
Puis ses mains qui détachent ta chemise, lentement, et toi qui arrête de lutter, ne fait pas le moindre geste pour le repousser, toi qui te laisse faire, le laisse glisser ses doigts contre les blessures, le laisse t'allonger sur le lit délicatement, laisse ses lèvres embrasser ton corps devenu trop fragile avant de remonter jusqu'aux tiennes, baiser auquel tu t'abandonnes complètement, auquel tu réponds comme jamais tu ne l'avais fait auparavant, une main dans ses cheveux, une autre contre sa hanche, et l'espoir qu'il comprenne tout ce que tes mots n'avaient jamais su dire, ton amour, ta peur, ta douleur, ton besoin pour une fois de ne pas être celui qui domine, celui qui décide.

« Et moi je t'aime »

Tes mains qui essuient les larmes qui coulent, mains qui se promènent sur ce visage si beau et si connu, caressent les joues, caressent les lèvres même, essuyant le sang délicatement, essayant de soigner avec tes doigts d'enfant, ses yeux dans les tiens et tu te perdais instantanément dans un océan de souvenirs, kaléidoscopes de moments ensemble, tous les deux, votre première rencontre, vos premières bêtises, vos premières soirées, son rire, son visage, son odeur, son corps, la douceur de ses lèvres, plus de dix-huit ans d'amitié juste sous tes yeux, pas un seul souvenir heureux où il n'était pas, l'envie de pleurer de nostalgie, de pleurer d'amour aussi, de le serrer fort contre toi, et de lui promettre que tu ne partirais pas.

« J'ai pas oublié ce que je t'ai promis, je veux pas mourir, je veux vivre »

Et soudain les mots, toute la vérité, qui sortait de ta bouche sans que tu ne le contrôles vraiment, la vie qui essayait de reprendre le dessus sur la mort.

« Je veux vivre. Je veux pouvoir faire des road trip avec toi, t'embarquer juste un matin en te disant « viens on se tire loin », m'acheter un van même pourquoi pas, je veux pouvoir retourner faire du camping comme quand on était gosse, je veux pouvoir encore entendre tes chansons, je veux pouvoir te voir avec ton air concentré sur ta guitare, je veux pouvoir t'embrasser encore, te dire que tu es la personne la plus précieuse sur cette terre, je veux pouvoir prendre mon café face à la mer, je veux pouvoir étudier, lire, découvrir tout ce que je ne sais pas encore, je veux que ma vie ait eu un sens, une morale, je veux pas que l'histoire se finisse aussi mal »


Tu as repris ta respiration, tu n'avais jamais autant parlé de ta vie à vrai dire, tu ne pensais même pas que tu étais capable d'en dire autant mais c'était juste trop pour toi peut être, finalement après des années à jouer au jeu malsain du silence, tu avais juste eu besoin d'exploser.

« J'ai juste peur, parce que c'est la première fois qu'il a quelqu'un, je veux pas qu'il pense que j'ai tout gâché, qu'il se mette à me détester»

Sur ces mots, ta voix s'est brisée, tu as détourné les yeux, quelques secondes pour retenir tes larmes comme toujours, puis, tu as repris la parole, tes doigts caressant toujours sa joue, juste une dernière fois, une dernière vérité, beaucoup trop longtemps cachée.

« Tu sais...Je te dis tout le temps que je ne me rappelle pas de ce qu'il s'est passé avec ma mère mais je mens, je mens beaucoup trop je crois...Je me souviens très bien, elle l'a forcé à me garder, elle lui a dit que soit il me prenait, soit elle me laissait dans la rue, c'est pour ça que j'ai peur de déranger...Je veux dire, je devrais même pas être ici, il a juste eu pitié. »

Et c'était pour ça que tu avais peur aussi de tout gâcher, tu avais peur de le faire regretter.


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MessageSujet: Re: I must not tell lies - Max   I must not tell lies - Max EmptySam 25 Mar - 23:51

I must not tell lies
Alec & Max
Pas d'autre
demeure
que celle
de ton cœur
et nul autre
avenir que
ton sourire…

Plus rien, comme un orage qui cesse de gronder, comme une vie qui se dessine avec langueur dans son agonie la plus belle et la plus destructrice. Prose sans fin, musique qui se joue encore et encore, morceau sans suite. Tu étais comme un arbre sans branches, une rose sans pétales, métal encore plus puissant sur tes lèvres, la tristesse, la peine, la solitude, tout dans un seul coin de ton cœur. Solitude parce qu’il n’était plus là, fantôme encore dans son enveloppe charnelle, humain à demi-mort qui se plaît dans sa douleur, se complaît dans son agonie morbide, comme une fleur qui se laisserait docilement flétrir. Il est comme ça Alec, beau dans son autodestruction, pourtant à ces moments tu le trouvais laid, laid ce corps que tu n’avais jamais connu aussi prêt du décès, laid le regard vide quand il pensait que tu ne l’observais pas, laid ce visage empli d’une douleur que tu côtoie toi aussi un peu trop souvent, laid ce mensonge qui coulait sur la peau laiteuse et qui faisait briller ses lèvres du carmin de l’innocence perdue, laid cet homme qui s’enfonçait dans les abysses d’un mensonge un peu trop grave.
Et tu ne savais pas si tu pouvais lui pardonner, tu ne savais pas si tu oublierais, tu ne savais pas s’il pouvait être sauvé, tu ne savais pas si tu pouvais être celui qui le sortirait de cette impasse. Tu n’avais jamais été celui qui sauve selon toi, n’avais jamais été le fort, jamais le puissant, jamais le dominant, jamais qu’une créature qui se perdait dans les méandres d’une hostilité dont il connaissait la source. La peur qui coulait dans tes veines, l’angoisse dans ton ventre à chaque fois qu’elle revenait, marâtre à la force puissante, destructrice qui broyait tes os sous la force des coups. Parce que tu n’es qu’un égoïste qui ne vois que sa douleur, que tu sais, comprend, connais, sait ce qu’il traverse l’ange aux yeux trop bleus, celui qui Sali ses ailes de son sang alors que toi, depuis bien longtemps, elles sont tâchées d’un rouge sang devenu noirâtre. Il est tôt et pourtant ton cerveau va trop vite, s’amuse, hurle trop fort, confond les idées comme il devrait confondre les années, une de plus avec lui, une de moins avec toi.
Ton sablier qui coule à l’envers, les os qui craquent, bruits malaisant qui glissent le long des tempes, cris de douleur qui voudraient s'échapper à chaque mouvement, mais non, tu es là, tu souris, ne réagissant même plus à la douleur qui secoue ton corps de spasmes, ne réagissant plus aux couinements que tu aimais quand il te sert un peu trop fort à ton goût. Parce que tu es faible, espèce qui ne méritait pas de survivre, tu n’es pas celui qu’on attendait, pas celui qu’il attendait, tu es celui qui verse l’eau sacrée dans du cristal noir, tu es celui qui laisse le sang coulé le long de ses lèvres pour abreuver les créatures qui ne sortent que le soir. Ton prénom murmuré, secoué, comme un trophée, ce prénom qui veut tout et rien dire, ce prénom auquel tu ne réponds pas vraiment, mais prénom comme une porte de sortie, sa porte de sortie. Mais tu le sais, le voit dans ces yeux, pas aujourd’hui, la crise ne viendra pas, il n’est pas temps de sortir les vieux réflexes, c’est juste ton surnom qui roule sur sa langue, dépose un cœur au coin de ses lèvres, baiser que tu aimerais lui voler juste dans l’espoir de prendre son cœur au passage. Alors tu assumes, lui dit, tu le détestes, tu le hais pour ce qu’il te fait subir, tu le hais pour t’oublier et pour se laisser mourir, tu le hais parce que tu détestes le voir souffrir, tu le hais parce qu’il se hait, qu’il se laisse dépérir. Crétin qu’il murmure qu’il t’aime, alors les larmes coulent encore plus, parce qu’il ne t’aime pas de la manière dont tu l’aimes, parce que ce n’est pas le même amour, qu’il confond amour et amitié fusionnelle, parce qu’il ne peut que confondre, parfait Alec, hétérosexuel Alec, amour perdu Alec.

« Tu mens. »

Parce qu’il ne peut que mentir, tu ne vois aucun sentiment amoureux dans ses yeux, ne ressent rien dans sa voix, peut-être parce que tu es trop habitué à son amour, peut-être parce que tu te détestes sans doute un peu trop également. Pourtant les mots suivent, déclaration d’amour qui enflamme ton cœur, qui rougit tes joues, comme un éclair qui s’abattrait sur ta tête, des mots, un sourire, les larmes encore plus fortes, grosses gouttes trop salées qui tombent sur tes joues d’enfants qui n’ont jamais dégonflé. Et il parle, la rage monte en toi comme une eau bouillante, tu aimerais lui balancer sa vie à la figure pour qu’il se rende compte.

« Il n’est pas idiot à ce point, tu le sous-estimes. »

Toujours la voix de la sagesse, celle que jamais il n’écoute, parce que tu n’es que figurant dans la grande pièce de théâtre qu’est la vie de ton meilleur ami, tu le sais, personnage de deuxième plan qui n’est même pas correctement dessiné.

« Oui, tu mens beaucoup trop. »

Tu fronces les sourcils, tu lui en veux, parce que tu n’étais qu’un gamin qui voulait connaître la vie de son double vivant, parce qu’il avait menti éhontément.

« Comment est-ce que je peux encore avoir confiance en toi ? Tu me mens sans arrêt ? Comment tu pourrais me prouver que tu es sérieux quand tu dis que tu m’aimes ? »

Tu n’es plus au-dessus de lui, juste à quelques mettre, gosse en tailleur au sol qui ne veut que réfléchir à une vie qui n’est pas simple à saisir, à comprendre.

« Il aurait pu te laisser dans la rue. Il aurait pu te laisser crever de faim ou de froid, mais il t’a gardé avec lui ! Il t’a aimé ! Tu sais pas quelle chance t’a d’avoir au moins un de tes parents qui t’aime Alec ! Tu sais pas comment je crèverais pour avoir le droit à un sourire. Alors arrête. Il t’a pris avec lui parce qu’il est tombé sous ton charme dès ton premier sourire en sa direction. Il t’aime faudrait être aveugle pour pas le voir. »

Tu hurles, prononce, articule, tu veux qu’il comprenne, qu’il comprenne les sous-entendus douloureux que tu passes dans ta voix d’enfant, tu voudrais. Alors tu ne dis plus rien et ferme les yeux, plus rien et décides. Tu décides, prochain jour que tu passes à dormir avec lui, dans sa chambre, dans son lit, jours qui passent et tu t’empêches de hurler, de défoncer la gueule à cet enfoiré, Alec qui reprend des couleurs, les bleus qui éclaircissent et ne laissent que la peau opaline, Ange que tu observes que tu embrasses, brisant ton corps et écartelant ta carcasse. Alors, tu le laisse dormir et descends les escaliers, comme tous les jours, et comme un jour commun il te salue, mais la rage est forte, contrôle ton être, mord ton cœur, brise ton âme, supplie ton esprit. Et tu le frappes, laissant coulé le sang sur le parquet, sang qui ne t’appartiens définitivement pas, toi qui hurles, toi qui te débat dans les bras du Père d’Alec, toi qui lui hurle qu’il est aveugle pour n’avoir rien vu, parce que son fils se faisait battre depuis qu’il était avec cet enflure, toi qui le repousse quand il veut essayer de monter, qui menace, tant qu’il ne sera pas réveillé personne ne montera, et l’enflure qui se casse, toi qui touche le dessous de ton œil bleuissant, on s’en fout, c’est pas important. Tu sais le regard sérieux quand le père le regarde, tu sais l’amour qui brille en toi quand les larmes coulent et que tu vas te mettre sur ses genoux, tête dans son cou, toi qui lui murmure.

« J'suis désolé. »

Parce que t’as tout avoué. Toi qui attends. Et t’entends la question qui fâche, question qui blesse.

« Il dort ? Tu penses qu’il se fait battre ? C'était pas normal, une personne n’ayant jamais vécu ça n’aurait pas réagi aussi violemment. »

Et tu fais semblant de dormir, enfonçant encore plus ton visage contre Alec, respirant son odeur, tout son être, dors Max.

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MessageSujet: Re: I must not tell lies - Max   I must not tell lies - Max EmptyJeu 30 Mar - 2:55

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Face aux larmes de Max, face à la douleur dans ses yeux, l'accusation qui avait brisée le silence, qui t'avait frappé plus violemment qu'une gifle l'aurait fait, tu n'avais pas pu les retenir plus longtemps, les mots, la vérité. Véritable exposition de tes sentiments, de tes faiblesses, de tes peurs, de tes doutes, d'un passé que tu prétendais avoir oublié, véritable déclaration d'amour à la vie, cette vie que tu ne méritais pas mais qu'on t'avait pourtant offerte, envie de continuer, de découvrir encore, de profiter, de t'amuser,  déclaration d'amour pour lui aussi, Max, ton meilleur ami, et plus que ça aussi, celui que tu voyais comme étant l'homme de ta vie, déferlante de phrases, voix brisée, légèrement cassée alors que tu laissais le silence revenir, s'installer, épuisé, bataille où tu avais jeté les dernières forces qu'il te restait.
Et puis sa réponse ensuite, qui ne tarda pas à venir, accusations toujours, reproches, phrases trop blessantes bien que trop vraies, phrases trop énigmatiques que tu ne comprenais pas, ou peut être que tu ne comprenais que trop, mais pas la force de l'interroger, pas la force d'argumenter, de faire un discours une nouvelle fois, plus la force de faire quoique ce soit, juste de le prendre dans tes bras, le serrer contre toi, respirer son odeur, juste l'énergie d'articuler quelques mots, vides de sens, et pourtant qui voulaient dire tellement.

« Je suis désolé »

Désolé d'avoir menti, désolé de ne pas lui avoir tout dit plus tôt, désolé aussi pour ce qu'il venait de t'avouer, pour les sous-entendus que tu croyais avoir devinés, désolé pour ta faiblesse alors que tu aurais dû toujours rester celui qui le protégeait, désolé pour tout, pour rien, alors que ton corps te lâchait, et que tu sombrais dans ses bras, sommeil qui t'appelait depuis trop longtemps déjà.

Des jours qui s'écoulèrent ensuite tu n'avais pas vraiment de souvenirs, émergeant du sommeil à peine suffisamment longtemps pour manger, pour te laver, pour le serrer dans tes bras parfois, fatigue insoutenable, repos forcé mais qui te faisait du bien, nécessaire pour que ton corps puisse se remettre de l'enfer que tu avais traversé, jusqu'au jour où tu avais réussi à te réveiller et garder les yeux ouverts, réussi à rester conscient, trouvé la force même de t'asseoir, alors que de ta chambre tu entendais des cris en bas, qui ne cessèrent que lorsque Max te rejoint, s'installant sur tes genoux avant de nicher sa tête dans ton cou, et de s'excuser. « Je suis désolé » comme en écho à ce que tu lui avais toi-même dis avant de sombrer, triste parallèle, complète ironie.
Pas besoin pour lui de t'expliquer ce qu'il s'était passé, tu avais déjà deviné, compris, qu'il avait tout révélé à ton père, qu'il lui avait tout dit, et tu ne savais pas comment tu te sentais, tu ne savais pas si c'était la peur qui dominait, ou le soulagement, peut être aussi la culpabilité, tu ne savais pas distinguer tes émotions, les dissocier, juste un poids qui t'oppressait la poitrine, et les larmes qui menaçaient de couler, tu ne lui en voulais pas, tu lui avais demandé implicitement de faire ça, tu avais juste peur du regard de ton père sur toi, peur aussi de le voir triste, parce que malgré tout, malgré ce que le monstre t'avait fait, tu savais que ton père l'avait sincèrement aimé et tu détestais être celui qui avait tout brisé.

Pourtant malgré la peur, la culpabilité, et ta propre faiblesse tu es sorti du lit sans un mot de plus, tirant Max par la main, l'incitant à te suivre alors que tu jetais un regard peu convaincu, dubitatif en direction du miroir, c'était mieux qu'avant, tu avais l'air moins malade, moins mourant mais tu avais l'air aussi plus vulnérable comme ça, les cheveux en bataille, noyé dans ton pull trop grand.
Sans t'attarder plus que ça tu es descendu, t'es installé sur le canapé du salon, Max sur tes genoux, alors que ton père s'asseyait en face de toi, tu entendais ce qu'il te disait, tu entendais ses questions surtout une, en particulier qui retint ton attention, qui concernait Max et des doutes que toi-même tu avais, mais tu étais forcé de constater que tu n'arrivais plus à parler, plus à communiquer, comme quand tu étais petit, le même blocage, l'impression que les mots étaient tout près mais incapables de sortir, les mêmes sensations, les mêmes gestes aussi, les yeux qui fuyaient le regard, les mains qui s'agitaient, les jambes qui tressautaient, tu savais que ça ne servait à rien de te forcer, de lutter alors tu as simplement hoché la tête pour répondre, pour confirmer que tu pensais comme lui, et d'un geste de la tête en direction de Max qui s'était endormi, puis de l'étage, tu lui as fait comprendre que tu allais emmener ton meilleur ami dans ton lit.

Tu l'as soulevé dans tes bras et tu es monté dans ta chambre, réflexe habituel, familier, tu l'as glissé dans tes draps avant de retourner te coller contre lui, tes mains dans ses cheveux alors que tu décidais de lui poser la question qui te brûlait les lèvres, espérant que tu serais au moins capable de parler pour lui.

« Dis... »

Les mots étaient moins assurés que d'habitude, ton accent danois, pourtant inexistant en temps normal, marqué à l'extrême, mais au moins tu arrivais à communiquer

« C'est ta mère c'est ça... ? » 

Tu ne l'avais jamais aimée, jamais vraiment portée dans ton cœur, comme si par instinct tu avais deviné qu'elle était nocive, abusive, question qui sonnait comme une affirmation, qui était une affirmation, il pouvait toujours mentir, mais toi tu étais persuadé d'avoir, enfin, découvert la vérité.

« Je te jure, je vais la tuer »

Mots que lui aussi avait prononcés, comme une situation inversée.


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MessageSujet: Re: I must not tell lies - Max   I must not tell lies - Max EmptyJeu 30 Mar - 12:00

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que celle
de ton cœur
et nul autre
avenir que
ton sourire…

La mort. Juste la mort, c’est ce que tu voulais à ce moment, c’est ce que tu souhaitais, d’un coup comme ça, tu voudrais disparaître dans ces draps que tu connais un peu trop, tu voudrais t’excuser de n’avoir rien dit, parce qu’il avait compris, que la confusion de tes yeux bleus, parce qu’il comprenait, parce qu’il le voyait dans tes yeux, parce que tu ne veux pas qu’il se sente mal pur toi, parce que c’est normal pour toi, que tu connais ça depuis que t’es gosse. Alors tu te redresses, pris d’un élan d’énergie que tu ne connaissais pas, parce que tu t’étais mis en tailleur sur le lit en te regardant.

« Je t’aime. Je t’aime Alec. »

Les larmes qui coulent le long de tes yeux, tes bras qui se grattent dans un élan incohérent.

« Je t’aime depuis qu’on est gosse, depuis qu’on s’est vus, je t’aime depuis que je t’ai donné ce dessin, je t’aime depuis que tu m’as souri. Je t’aime parce que t’as été la première personne à essayer de me comprendre, t’es la première personne à avoir pris soin de moi, à m’avoir aimé, m’avoir fait des cadeaux, m’avoir parler comme si j’étais ton égal et pas une chose stupide de laquelle tu vas te débarrasser dès que t’en auras l’occasion. Je t’aime, parce que t’es toi, parce que je me souviens du gosse qui pleurait dans mes bras parce qu’il s’était égratigné les genoux contre le macadam froid de la cour se récrée, je t’aime depuis que j’ai compris qu’on était inséparable, qu’on le serait toujours, je t’aime, j’ai aimé nos soirées, nos sourires, j’ai aimé tes lèvres sur les miennes quand j’étais totalement défoncé alors que t’étais totalement clean, j’ai aimé nos soirées à fumer sur le toit de cette usine abandonnée quand on avait seize ans, j’aime tes gestes, j’aime tes mots, j’aime quand tu me surnommes et j’aime quand j’ai l’impression d’être un surhomme. J’aime quand tu me regardes plus que tes petites copines j’aime quand tu mets tes mains contre mon corps, quand tu m’enlaces, quand tu me portes, quand tu me dis ce que tu ressens pour moi. Je t’aime quand tu me dis tes problèmes quand tu m’aimes avec ce que je comprends par pendant qu’on bosse, j’aime quand tu me tiens la main dans la rue comme si on était en couple, j’aime tes baisers dans mon cou, tes suçons lors des soirées alors que je me souviens quasiment de rien, parce que je me souviens, j’aime quand c’est moi que tu appels à chacune de tes crises, j’aime être présent, j’aime quand tu me regardes, quand tu me bouffes, que tu me détails, que tu m’aides à accorder mes vêtements, j’aime quand tu t’aimes, j’aime quand on dort ensemble, j’aime être tout contre toi, j’aime être une partie importante de ta vie. »

Respiration laborieuse. La tête qui tourne un peu, t’es désolé.

« Je pouvais pas, je pouvais juste pas te regarder souffrir, je pouvais pas accepter que tu deviennes comme moi, que tu sois une coquille vide qui ne sait plus quand parler, qui a mal à tous les endroits possibles du corps, qui grimace seulement quand on ne le voie pas. Je pouvais pas le supporter Alec, je pouvais pas supporter de te voir aussi mal, je voulais pas que tu perdes de ton éclat, parce que t’es un morceau de soleil que j’aimerais toujours avoir contre moi quand j’ai froid, parce que j’ai besoin de toi pour sourire, pour survivre, parce que sans toi je n'aurais jamais fait ces idiots de piercings, sans toi j'oserai jamais aller en soirée, j’aurais même oublié jusqu’à mon prénom tellement la douleur était forte. Alec j’ai besoin de toi, j’ai besoin de toi en vit, en forme, qui ne souffre pas, qui n’a pas mal, je voudrais que tu aimes, que tu m’aimes peut-être même si j’ai l’impression et que j’ai toujours eu l’impression d’être seulement comme un frère pour toi. Je suis désolé de n’avoir rien dit, de t’avoir tout caché, mais j’ai l’habitude, j’ai mal depuis que je suis gosse, j’ai tellement mal que ça ne me fait presque plus rien, je veux profiter, profité d’être en vie, profiter d’être avec toi, profité de ma jeunesse tant que je le peux encore, je voudrais tout comprendre, je voudrais te regarder indéfiniment, je voudrais voyager à travers les États-Unis juste à bord d’une voiture pourrit et dormir en observant le ciel en plein milieu du désert. »

Les larmes qui redoublent, tremblements de ta voix.

« Je voudrais juste me cassé, je voudrais juste que tu sois heureux. »

Les lèvres qui se mordent, les dents qui déchirent la peau, tes mains contre ton visage, t’es con, tu t’en veux, tu viens de briser quelque chose et le sais.
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MessageSujet: Re: I must not tell lies - Max   I must not tell lies - Max EmptyMer 5 Avr - 16:49

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Tu avais imaginé toutes les réactions possibles en l'espace de quelques secondes, tu t'étais préparé à tout, à ce qu'il nie ce que tu avais deviné, à ce qu'il se mette à raconter, à ce qu'il te repousse aussi pourquoi pas, qu'il s'énerve contre toi, tout, sauf ce qu'il s'était réellement passé.
Tu n'avais pas prévu qu'il se redresse d'un coup sur le lit pour te faire face, tu n'avais pas prévu qu'il plante ses yeux dans les tiens, pas prévu que soudainement il te dise, ce que tu supposais être qu'il pensait depuis des années, une déclaration d'amour comme on ne t'en avais jamais fait jusque là, désespérée, qui faisait remonter des milliers de souvenirs du passé.
Toi aussi tu te revoyais, à l'école maternelle, quand tu passais tes journées dans ton coin à hurler, pleurer dés que quelqu'un essayait de te toucher, quand tu mettais tes mains sur tes oreilles parce que le bruit des autres enfants était insupportable, quand tu avais juste peur, et personne pour te rassurer, avant qu'il arrive, lui, qu'il entre dans ton champ de vision, te tende un dessin, sans essayer de te toucher, sans essayer de te parler ou de te brusquer, tu te rappelais, l'hésitation que tu avais eu, la main que tu avais fini par tendre avant de lui donner la peluche qui t'accompagnait toujours à ton tour, en le regardant dans les yeux, lui offrant ton premier sourire, premier contact qui avait signé le début de votre amitié.
Toi aussi tu te revoyais en larmes dans ses bras parce que tu étais tombé dans la cour de récré, parce que la moindre sensation physique était toujours trop forte pour toi et que tu ne savais pas réagir autrement qu'en pleurant et en te cachant dans ses bras, même encore aujourd'hui parfois.
Toi aussi tu te revoyais avec lui, à 16 ans, sur le toit d'une usine désaffectée, les premières fois où tu t'étais échappé par la fenêtre, les premières bêtises, les premières cigarettes, les nuits à refaire le monde, à profiter d'une liberté beaucoup trop rare, et plus récemment, tu revoyais les soirées, lui complètement défoncé, toi parfaitement sobre, tes lèvres contre les siennes, tes lèvres dans son cou, tes mains sur son corps, tu te rappelais de ces moments, de cette intimité, et tu réalisais que cet amour était tout sauf fraternel, que l'amour dont il parlait était réciproque, tu comprenais que tu ne pouvais pas passer le reste de ta vie à nier, tu comprenais que si tu voulais être heureux, il allait falloir qu'à ton tour tu fasses l'effort de parler.
Lentement, avec une délicatesse que tu ne te connaissais pas, tu as posé tes mains sur les siennes, pour l'inciter à les retirer de son visage, pour l'inciter à te regarder en face.

« Sweetheart...Regarde moi »


Surnom que tu lui donnais depuis des années qui s'échappait de tes lèvres alors que tu essayais de capter son regard à travers ses larmes.

« Je t'en veux pas. Que ce soit pour avoir dit à mon père ce qu'il se passait ou pour ne pas m'avoir dit ce qu'elle te faisait, je comprends, et t'avais même pas à te justifier auprès de moi, t'as jamais à te justifier auprès de moi, tu le sais non ? Tu fais toujours ce que tu penses être le mieux pour moi, et ça me suffit de savoir ça, c'est une des nombreuses raisons pour lesquelles je t'aime »

Une raison, au milieu d'un millier d'autres.

« Et pas comme un frère Max, pas comme un ami non plus, même pas comme un meilleur ami s'il faut être parfaitement honnête...Tu comprends ce que je veux dire ? »

Et il comprenait, il devait forcément le comprendre, ou alors peut être qu'il ne voulait pas le croire, qu'il avait besoin d'entendre les mots, de les entendre et pas seulement les deviner, alors tu continuais de parler, sans t'arrêter.

« Je suis amoureux de toi Max, t'es pas juste une partie importante de ma vie, tu es ma vie. J'ai essayé de pas le voir, de le nier, j'ai essayé d'avoir des copines mais la vérité c'est qu'il y a que toi, qu'il y a jamais eu que toi, qui existe pour moi, depuis le tout premier jour, depuis le moment où tu m'as tendu ton dessin et où je t'ai donné ma peluche. T'es la seule personne que je peux regarder dans les yeux, la première personne à qui j'ai été capable de parler, de sourire, la seule personne à qui je suis tout le temps capable de parler même quand ça va pas, la seule personne qui peut me toucher sans que ce soit insupportable, la seule personne à qui je fais entièrement confiance, à qui je pourrais confier ma vie les yeux fermés, t'as toujours été là dans les pires moments, dans les meilleurs moments...J'ai pas le moindre souvenirs où tu es pas, des fois j'y réfléchis et je le réalise, c'est comme si tu avais toujours été là, comme si même au Danemark j'attendais juste de te rencontrer, comme si je savais que ça allait arriver»

Comme si c'était la seule chose qui t'avais maintenu en vie alors que tu n'étais qu'un bébé qu'on négligeait.

« Et je te l'avais pas encore dit, parce que j'attendais d'avoir vraiment l'autorisation de mon neurologue mais peu importe : J'ai acheté une voiture. Ma mère a dû devenir autre chose qu'une junkie finalement et se rappeler qu'elle avait un fils, ça fait des mois qu'elle met de l'argent sur mon compte, je pensais pas m'en servir, lui dire d'aller se faire foutre mais finalement je me suis dit que ce serait cool de juste pouvoir partir avec toi, où on veut, quand on veut, juste être libre et pouvoir s'échapper des fois »

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