Ces vacances t’ont fait un bien fou et quand tu entres la clé dans la porte de l’appartement, tu en soupirerais d’aise tellement tu es impatient de revoir Poppy, lui parler de ces quinze jours, combler l’absence et vous retrouver comme les meilleurs amis que vous êtes. Elle t’a manqué mais tu avais besoin de t’éloigner et de faire le point : Allen t’as trop trotté dans l’esprit et tu ne savais plus quoi penser à force. Ces deux semaines t’ont permis de faire le point même si tu restes indécis sur tes sentiments. En attendant, la première chose que tu vas faire, c’est de courir sur ton téléphone et appeler ton amie pour…
La porte est déjà ouverte. Tu pâlis soudain et tu la pousses doucement, t’attendant au pire : a-t-on cambriolé ton appartement pendant ton absence ? Pourquoi Poppy ne t’a-t-elle rien dit ? Est-ce qu’ils étaient venus entre son passage pour les plantes et ton retour ? Dans quel état tu allais trouver tes affaires ? Tu détestes l’idée que quelqu’un d’étranger se soit introduit chez toi, dans ta vie privée, dans ton cocon qui représente tout ce que tu es…
La porte grince à peine et tu fais quelques pas, fronçant les sourcils. A première vue, tout a l’air en place et tu poses prudemment ton sac de voyage au sol avant d’avancer dans l’appartement, entrant dans la grande salle commune qui fait office de salon/salle à manger. Rien n’a bougé si ce ne sont ces nombreuses boîtes de plats à emporter qui s’étalent sur la petite table du salon. Un squatteur !! Tu as un squatteur chez toi !!
Prudemment, sans un bruit, tu t’approches de la petite commode près de l’entrée, celle où tu planques une batte de baseball que tu avais spécialement acheté au cas où… Là c’est l’occasion idéale et tu la prends, serrant tes doigts autour du manche comme pour te rassurer. Tu ne l’as jamais utilisé et tu espérais n’avoir jamais à le faire, d’autant que le quartier est loin d’être un repère à emmerdes : au contraire, tu l’avais choisi parce qu’il y avait l’air d’y régner une bonne ambiance et une atmosphère plutôt calme. Cela dit, tu ne t’attendais pas à ce qu’on vienne carrément squatter chez toi !!
Et puis, tu as un doute soudain : et si c’était Poppy ? Elle est la seule à avoir un double de tes clés, même Allen n’en dispose pas et peut-être qu’elle a dû fuir de chez elle pour une raison X ou Y : tu imagines une inondation, un problème d’électricité… Un incendie peut-être ? Mais bon sang, elle t’en aurait informé non ? Ou voulait-elle te faire la surprise… ?
Déstabilisé, tu gardes pourtant ta base de base-ball en main et tu t’avances vers la cuisine où tu as entendu certains bruits :
« Poppy, c’est toi ? »
Tu ouvres la porte, batte toujours en main et regard inquiet : la silhouette massive qui vient de se figer devant le micro-onde, ce n’est clairement pas Poppy et tu écarquilles les yeux.
« Qui êtes-vous bon sang et que faites-vous chez moi ?? » tu hurles, furieux.
Accueil
cela fait bien deux semaines que je me suis installée ici, dans l'appartement -très- confortable de mon petit frère. je n'avais eu aucune idée où aller après ma libération. je ne pouvais pas retourner chez le boss ou dans une de nos appartements ou propriétés. ça aurait été les donner à la police tout de suite. je savais que j'étais surveillé du coin de l'oeil, si ce n'est sur écoute... du coup, il fallait que je fasse preuve d'une grande prudence et le seul endroit qui m'avait paru sain et clean était chez mon père ou petit frère. vu que mon père et moi ne nous sommes pas vus depuis des années et qu'il m'aurait sûrement renvoyé de chez lui, j'avais opté pour ezra. pour être honnête, c'est à peine si je savais à quoi il ressemblait à présent. il avait du grandir et se transformer en homme. je n'avais eu de ses nouvelles que par l'intermédiaire de mes sources d'info. quelque fois, j'étais curieux et je creusais pour savoir où il en était. et mon frère avait pas mal tourné. j'en étais content. au moins, un gallagher aura eu sa chance dans la vie. je ressentis sur le moment un sentiment de fierté dans mon coeur avec une pince d'adrénaline qui se transforma rapidement en une douleur d'estomac. mon corps criait à la faim. je me dirigeais donc vers la cuisine, ayant expulsé mon frère de mon esprit. je savais qu'il devait revenir aujourd'hui. poppy m'avait alerté et m'avait même supplié de faire bagage avant qu'il n'ouvre la porte d'entrée. elle avait eu l'air embarrassé et paniqué quand je lui ai dis que je comptais rester et voir ezra. je suis devant le micro-onde et me chauffe des lasagnes que j'ai acheté au supermarché du coin. j'avais fais la cuisine chez cette chère poppy mais faut pas se faire des images. j'avais fais ça seulement pour l'impressionner. sinon, j'étais comme la plupart des gens: fainéant. quel suprirse ezra va avoir en ouvrant la porte de son appart. c'est alors que j'entendis un mouvement, des bruits de pieds. je souris au coin des lèvres. le voilà. plus tôt que je m'y attendais. en te voyant, il hurle et te traite comme un inconnu. cela fait tellement longtemps et la seule chose à laquelle je pense c'est s'il me reconnaîtra ou pas. je mordilles ma lèvres inférieures, sous la pression des retrouvailles. je me retournai et découvrit en face de moi un jeune homme bien bâti. beau. les cheveux longs. je restai stupéfait. il avait bien grandi ezra. au bout d'un moment, je lui répondis, histoire de ne pas l'inquiéter un peu trop. je fermais la bouche et souris bêtement. salut frérot, je pensais justement à toi. si ce n'est pas un hasard? le micro-onde sonna et je me retournai rapidement et l'éteignis. puis, je me retournai à nouveau vers l'inconnu avec qui je partageais le même sang. désolé, je me suis permis de squatter. les temps sont durs en ce moment. j'essayais de me comporter comme si rien n'était, pour détendre l'atmosphère.