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 water under the bridge / isaac

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MessageSujet: water under the bridge / isaac   water under the bridge / isaac EmptySam 20 Aoû - 14:12


{ Oh honey if I'm not the one for you
Why have we been through what we have been through }

crédits/ tumblradele.

Face à l'horrible blancheur de sa page word, Beatrice Cleveland tenta de passer le temps (ou plutôt de procrastiner) en se trouvant tout un tas d'excuses, allant de la tâche quotidienne, à l'idée la plus loufoque. Tout était bon à prendre pour fuir son ordinateur qu'elle haïssait de plus en plus. Depuis quelques temps, elle avait perdu son inspiration et son moteur, tant est si bien qu'elle s'était trouver une nouvelle passion : passer des heures à écrire un ramassis de bêtises pour mieux l'effacer après, jugeant sa plume bancale ou son style maladroit et peu intéressant. Néanmoins, la jeune femme s'accrochait. Et de toutes ses forces. Après tout, elle n'avait pas fait tout cela pour rien, tous ces sacrifices et ces efforts, pour finalement abandonner. Elle avait perdu bon nombre d'amis à force de passer ses soirées à écrire et elle avait préféré tourner la page sur son histoire d'amour pour ce consacrer à ce livre sur lequel elle planchait depuis des mois et des mois sans réel succès. Bea s'était mit en tête d'avoir l'étoffe d'une écrivaine, mais elle n'avait rien pour le prouver, si ce n'est ces idées qui trottaient sans cesse dans sa tête mais qu'elle peinait à coucher sur papier. Mais renoncer était non seulement synonyme d'échec, mais surtout, cela signifiait que sa rupture avec Isaac n'avait aucun sens. Et cela, elle ne pouvait pas se le permettre. Jamais, de peur de se faire assaillir par les remords. Il en était hors de question. Après avoir accompli tout ce qui était de l'ordre du possible, elle se posa à nouveau devant son écran, trouvant encore un moyen de se tenir loin de son logiciel. En effet, la jeune Cleveland préféra regarder ses mails (pour la deuxième fois dans la journée) plutôt que d'écrire à nouveau. Déjà vu, déjà vu, déjà... C'est quoi ça... pensa-t-elle en cliquant sur l'un des titres accrocheurs. Une soirée salsa en plein Brooklyn ? Elle ne pouvait pas manquer cela. Son livre pouvait bien encore attendre un jour de plus, après tout. Surtout que Beatrice était une passionnée de danses latines et l’occasion était trop belle pour se laisser mourir dans son appartement, où ses colocataires ne la laissaient jamais tranquille, de toute façon. Ni une, ni deux, elle appela ses amis pour voir si l'un d'entre eux seraient intéressés, mais tous avaient quelque chose de prévu. Après avoir été aux abonnés absents durant des siècles, elle ne pouvait pas leur en vouloir.   D'autant plus que la jeune femme n'avait aucun mal à sortir seule, surtout pour aller danser. La fin de journée était bien entamée et il ne lui restait pas beaucoup de temps avant le début de la soirée. Fort heureusement, le soleil ne tapait plus autant qu'avant, même si en ces périodes de canicule, les températures demeuraient élevés, même le soir. De ce fait, elle décida de porter une petite robe rouge légère et fluide dont le tissu dansait contre sa peau bronzée chaque fois qu'elle bougeait. Elle enfila une paire de talons avec lesquels elle se sentait à l'aise, puis elle ébouriffa ses longs cheveux bruns devant le miroir, afin de leur redonner un peu de volume. Néanmoins, elle préféra rester au naturel, pensant qu'il faisait bien trop chaud pour se tartiner le visage de maquillage, surtout pour aller se déhancher dans un bar bondé de gens. Finalement, elle ne tarda pas à sortir de son immeuble, décidant d'y aller à pieds puisque l'adresse n'était pas très loin de chez elle. Il faisait chaud. Terriblement chaud, à tel point qu'il en était presque douloureux de respirer, mais Beatrice appréciait les températures très chaudes. Cela lui donnait toujours le sourire. Et après avoir connu des destinations comme l'Egypte ou Cuba, elle se sentait presque immunisée. Après un bon quart d'heure à trottiner dans les rues de Brooklyn, perchée sur ses talons, elle arriva finalement au bar dansant. Un coin sympa et accueillant qui organisait très régulièrement des soirées à thèmes comme celles-ci. C'est sans se faire prier qu'elle se laissa happer par la foule, passant d'un partenaire de danse à l'autre, tout en sirotant des mojitos de temps en temps. L'ambiance était parfaite et les gens très gentils. Une expérience qu'elle était capable de vivre pleinement car elle s'était finalement décidée à venir seule.  - Maintenant, changez de partenaire avec la personne sur votre droite. Bien entendu, Beatrice se prêta volontiers au jeu, remerciant l'inconnu qui avait dansé avec elle pour se jeter dans les bras d'un nouveau passionné. Elle releva la tête et ses yeux croisèrent ceux de cet étranger. Cette expression, ce regard, elle aurait pu le reconnaître entre mille. Ce cœur manqua un raté, puis reprit douloureusement sa course dans sa poitrine. Elle avait envie de disparaître, de s'envoler, de se réveiller de ce mauvais cauchemar. Isaac. Elle ne l'avait pas revu depuis... un an. Et elle n'était absolument pas préparée à lui faire face. Gênée, elle ne sut pas quoi dire. Elle ne pouvait décemment pas entamer la conversation avec des banalités. Pas avec lui, pas comme cela. Surtout pas en considérant la manière affreuse avec laquelle elle l'avait laissé. Bea luttait de toutes ses forces, de toute son âme écorchée pour ne pas verser de larmes. Mais c'était comme se prendre une violente claque en pleine figure. Et ces sentiments intenses entrainaient des réactions intenses qu'elle n'était pas certaine de pouvoir contrôler. La nouvelle musique retentit dans le bar et tous les autres couples se mirent à danser à nouveau. Beatrice se trouvait au pied du mur. Que devait-elle faire ? Fuir à nouveau ou bien danser comme si plus rien n'avait d'importance ?
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MessageSujet: Re: water under the bridge / isaac   water under the bridge / isaac EmptyDim 21 Aoû - 18:45


- Please don't go, I want you to stay
I'm begging you please, please don't leave here
I don't want you to hate
For all the hurt that you feel
The world is just illusion, trying to change you -

Isaac tient dans ses mains un tract qu'une de ses collègues lui avait donné dans la salle des professeurs. C'était un geste anodin, elle tenait à ce qu'il l'a rejoigne à cette soirée salsa organisée par un bar qui se trouve dans le même quartier où il habite. A chaque fois qu'elle lui proposait quelque chose, Isaac déclinait son invitation. Il n'était clairement pas prêt pour ça, commencer quelque chose, parce qu'il sait pertinemment où ça les mènerait. Elle est terre à terre, elle rêve d'un mariage, d'enfants, mais avant-tout d'une relation sérieuse. Isaac n'est pas prêt pour ça. Alors il se contente de petits flirts avec elle entre deux cafés sans jamais franchir la limite. Il se contente de la charmer avec son sourire, son optimisme et son écoute. Elle sort d'une relation difficile, tout comme lui. Le truc c'est que la dernière fois qu'il a dansé cette forme de danse c'était avec son ex-fiancée. Celle dont on ne doit pas prononcer le nom. Il a conscience que l'appeler ainsi auprès de ses amis était puéril, mais au moins ça le protégeait. Pensif, c'est tout un tas de souvenirs qui lui reviennent à l'esprit. Il le sent. Il se décolle doucement son pansement dès que ses pensées vont vers elle. La douleur revient comme un boomerang. La sonnerie retentit, il range le tract dans sa poche et part rejoindre sa classe. Aujourd'hui il a décidé de ressortir sa vieille guitare et de jouer quelques morceaux à ses élèves. Un cours ludique où il avait réussi à captiver l'attention de chacun. Auprès de son travail il tente de se reconstruire. Isaac s'occupe de ses élèves en y laissant toute son énergie jusqu'à l'épuisement parce que s'occuper d'eux, c'est tout ce qu'il est bon à faire. C'est un instituteur exceptionnel. Rare sont ceux qui arrivent à graver un petit bout d'eux-même dans autant de petits cœurs, de petits êtres. A chaque cours qu'il anime, il emporte avec lui un minuscule morceau de puzzle qui leur appartient. En échange ? Il donne un minuscule morceau du sien de puzzle déjà éparpillé un peu partout dans le monde. Actuellement, ils sont tout ce qu'il a et tout ce qu'ils ont c'est lui. Ensemble, ils se maintiennent hauts, bien au dessus des nuages. Peter Pan sur son île perdue, auprès des autres enfants. L'histoire de sa vie. Les doigts d'Isaac semblent faire qu'un avec les cordes de l'instrument. Il joue un, deux, quatre, six morceaux jusqu'à ce que la sonnerie mette fin au cours. - Reposez-vous bien ce week-end et à lundi tout le monde. Les enfants sortent tous un à un de la classe, il les salue et referme la porte derrière-eux. Isaac traîne un peu dans l'école, fait quelques courses, rejoint quelques amis au café du coin et il décide de rentrer. En arrivant à son appartement, il se pose avec sa guitare dans son fauteuil qui se trouve juste à côté de la fenêtre. Isaac plonge ses iris bleues sur le paysage New-Yorkais qui s'offre à lui, c'est-à-dire l'immeuble d'en face et les habitants qui font des va et vient, ses doigts grattent quelques notes d'une chanson qu'il connait bien, d'une chanson qui reste inconsciemment coincée dans un petit coin de son cerveau. Incapable de l'effacer, elle semble marquée de façon indélébile. Un an, cela faisait un an qu'il n'avait pas retouché à sa guitare. Volontairement il l'avait laissé dans un coin, prenant la poussière tandis qu'il essayait d'aller de l'avant. En écoutant sa propre musique, l'instituteur sent un immense vide l'envahir. Les battements de son cœur sont rythmés, la douleur est encore bien trop présente. La plaie peine à se refermer correctement. Isaac se sent incomplet, comme si New-York ne lui suffisait pas, ne lui suffisait plus. Une partie de lui aimerait repartir, prendre le premier avion et ne pas se retourner. Isaac commence à comprendre pourquoi cette guitare est mauvaise pour lui, pourquoi jouer maintenant lui ôtait ce plaisir qu'il avait auparavant, même ça, elle le lui avait pris. Soudainement, il cesse de jouer, il décide de cesser de penser à elle. Isaac se lève de son fauteuil, sort le tract de sa poche et observe les informations importantes. Le lieu, l'horaire et surtout il se prépare psychologiquement. Elle n'allait pas lui prendre ça aussi ; son plaisir à danser. Il ne peut pas être rien sans elle après tout. Il était un être appart entière avant leur rencontre à Bangkok. Après avoir pris une douche, l'instituteur se prépare. Il enfile une une chemise blanche, dont il laisse le premier bouton d'ouvert pour se donner un air décontracté et un pantalon de couleur noir. Une tenue simple et classe, il fait des efforts pour une fois. En général, il s'arrange pour qu'on ne le remarque pas, il fait tout pour se rendre invisible. Isaac sort de l'appartement, croise quelques voisins qui ne répondent pas à ses bonjours, apparemment ils sont toujours en colère pour le bruit. Il s'en contrefiche. En quittant l'immeuble, il ressent la température qui demeure toujours aussi haute à cette époque de l'année. A cet instant, il pense à un bon vieux tee-shirt et un bermuda plutôt qu'à ses envies de prince de vouloir paraître beau. Depuis Rio, il lui arrivait toujours d'avoir quelques maux de tête lors des fortes chaleurs, rien de bien méchant, mais c'était assez parfois pour l'enfant du soleil pour renoncer à faire quoi que ce soit. Il espérait que ça ne gâcherait pas sa soirée. Au bout de quelques minutes de marche, le voilà arrivé à destination. Les prunelles de l'instituteur balayent le bar à la recherche de sa collègue, la raison pour laquelle il s'était embarqué là-dedans. L'ambiance était déjà donnée. Isaac a l'impression que tout le monde avait trouvé sa place, certains près du comptoir, d'autres sur la piste de danse. Durant quelques secondes, il retrouve ce qu'il aimait tant à Rio. La simplicité mélangée à une certaine passion. L'instituteur prend un verre en espérant que ça la fasse venir. Au bout du troisième, il se fit une raison et partit rejoindre la piste de danse. C'était comme dans une sorte de speed-dating dans lequel son meilleur ami l'avait traîné, un temps était donné et une fois qu'il s'était écoulé, il fallait changer de partenaire. Sauf que là, il ne fallait pas se vendre en moins de cinq minutes, mais il fallait danser. Le sourire d'Isaac ne quitte pas ses lèvres, son corps se déhanche au rythme de la musique et il doit reconnaître qu'il s'amuse. Il se sent bien auprès de ces inconnues, elles ne sont pas prises de tête. Au contraire, elles n'attendent rien de lui, ce qui est plaisant. - Maintenant, changez de partenaire avec la personne sur votre droite. Pas de problème, il salue sa partenaire et fait face à la nouvelle. Et là, il a l'impression que le destin se joue de lui. Littéralement, sans ménagement, il se prend une claque en pleine figure. Les rythmes du coeur d'Isaac sont irréguliers, comme s'ils devaient suivre ceux d'une montagne russe. Il ne pouvait pas le croire. Béatrice Cleveland se tenait devant lui, après tout ce temps. Comme toujours, elle bouleverse ses étoiles au milieu de sa bancale constellation. Il avait imaginé ce moment de toutes les façons possibles, mais jamais dans un bar lors d'une soirée sur le thème d'une danse particulière. On lui avait dit que ça ne serait pas simple, mais jamais que ça ferait aussi mal. Mal qu'elle soit aussi proche de lui et aussi loin en même temps. Il ne sait pas quel comportement adopter, quoi faire de ses mains, quoi faire de ses mots qui restent coincés. Maintenant, ils ne sont que deux étrangers même après tout ce qu'ils ont vécu, ils reviennent au point de départ. Isaac se sent emporté par un tourbillon de sentiments, de la colère, de la peine, de la rancœur, mais également il se sent esclave de l'intensité toujours présente entre eux. Incapable de la détester complètement pour ce qu'elle lui a fait. La musique résonne de nouveau dans le bar, les duos s'élancent sur la piste de danse et le temps semble complètement suspendu pour les anciens amants. Isaac se demande si elle va fuir de nouveau, il se demande si elle va être lâche comme le jour où elle est partie en laissant derrière elle tout ce qu'ils avaient construit ensemble. Il lui laisse quelques secondes pour prendre sa décision. - Dansons. finit-il par dire en brisant le silence qu'eux seuls étaient capables d'entendre. - Sauf si tu as encore une bonne raison pour t'enfuir. Une partie de lui ne voulait pas qu'elle s'échappe. Pas une deuxième fois. Une partie de lui, voulait aussi lui rendre la monnaie de sa pièce. Les billes océans d'Isaac ne quittaient pas les émeraudes de Béatrice. Il affiche une expression impassible, il est sérieux comme rarement il l'a été avec elle. Il se rapproche de son ex-fiancée, pose sa main droite dans son dos tandis qu'elle pose la sienne sur son omoplate et sa main gauche vient à la rencontre de sa main droite. Leurs doigts s'entremêlent. Un long frisson parcours son échine. Naturellement leurs corps s'élancent. Quelques pas en arrière, quelques pas en avant, il l'a fait pivoter et ils répètent ces pas plusieurs fois. Il l'enroule près de lui, elle peut sentir son souffle dans son cou et la situation est vraiment étrange. Isaac s'enivre de son parfum. La proximité de leurs corps est minime et en sa présence, il se sent entier. Isaac déteste ce sentiment. Leurs corps se connaissent par coeur et les pas viennent naturellement. Ils oublient complètement le reste, se contentant juste de profiter de l'instant. Il observe ses courbes toujours aussi parfaites et son attirance envers elle est toujours là ; malgré lui. Elle est belle Béatrice dans sa robe rouge qui virevolte au rythme de leurs pas, avec ses cheveux ébouriffés qui lui donnent un côté étrangement attirant. Ils occupent une bonne partie de l'espace, il l'a fait tournoyer, l'a ramène vers lui et s'éloignent, ils ne répondent plus de rien. Lorsque la musique s'arrête, le dos de Béatrice est plaqué contre le corps d'Isaac. Plusieurs personnes applaudissent. Certains les observent depuis le début. Le coeur de l'instituteur tambourine, qu'allaient t-ils faire maintenant ? Allait t-elle le laisser là ou le garder comme partenaire ? Allaient t-ils continuer ainsi toute la nuit ? - A toi de jouer maintenant. souffle t-il dans le creux de son oreille.

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MessageSujet: Re: water under the bridge / isaac   water under the bridge / isaac EmptyDim 21 Aoû - 21:52

Fuir. Elle y avait pensé, comme toujours. Elle savait que cela était une option, lâche certes, mais envisageable. Et puis, cela lui ressemblait bien à Beatrice, pas vrai ? Elle avait fui sa famille, sa sœur, ses études, son livre et... Lui. Mais comme un vilain retour de flammes, un coup de maitre du destin, il avait fallu qu'il vienne aussi ce soir-là. Pire que tout, qu'ils soient partenaires le temps d'une chanson. Trois minutes en enfer. Trois minutes d'une danse nourrie par les regrets, les reproches et toutes ces choses qui étaient restées sous silence, mais qui les rongeaient mutuellement depuis plus d'un an. Bea, elle ne trouva pas ses mots dans tout ce brouhaha de sentiments. Triste ironie pour une personne qui se voulait écrivain. Alors, Isaac les trouva à sa place, remuant le couteau dans la plaie encore fraiche, au passage. C'était son droit le plus propre après tout, elle le méritait bien, mais cela n'en était pas moins douloureux. Elle planta son regard dans le sien, comme pour lui dire qu'elle était bien décidée à rester cette fois-ci, même si sa raison lui hurlait à plein poumons de prendre ses jambes à son cou et que son cœur s'agitait follement dans sa poitrine. Il voulait danser ? Ils allaient danser, jusqu'à s'en brûler les ailes. Il faisait chaud, terriblement chaud et la main d'Isaac se posant sur son corps n'arrangeait en rien sa fièvre naissante, ni la faiblesse de ses genoux qui se dérobaient sous le poids des regrets et des remords. Et pourtant, ils se lancèrent, gracieusement. Un pas après l'autre, en harmonie avec cette musique qui enivrait l'âme et délivrait les inhibitions. Bea, elle avait presque oublié. Elle avait presque oublié ce sentiment de plénitude et leurs corps qui s'épousent et se complètes comme faits pour être ensemble. Elle avait préféré oublier, à vrai dire, pour s'éviter une chute plus violente qu'elle ne l'avait été. Mais tout lui revenait subitement en mémoire – ce sourire, ces doigts sur sa peau, ces cœurs qui battent à l'unisson. Et même s'il lui en voulait, elle pouvait toujours sentir cette flamme crépiter, désireuse de brûler à nouveau, désireuse de brûler de plus belle. C'est en roulant des hanches que Beatrice se sentait vivre. C'est quand il la faisait tourner qu'elle se sentait à sa place, entière, apaisée, comme si l'année qui venait de s'écouler n'avait jamais existé. Et pourtant, elle ne souriait pas. Et lui non plus. Cette danse, c'était leur délivrance, l'ultime combat d'une lutte acharnée à chercher le pourquoi du comment. Et Beatrice était prête à rendre les armes, à se livrer à l'adversité. Si seulement cela avait été aussi facile. Trois minutes. Une éternité, presque trop courte au goût de l'écrivaine qui venait de retrouver son inspiration, sa passion. Dos à lui, à bout de souffle de s'être ainsi battue, elle ferma les yeux et soudain, il n'y avait plus qu'eux, les applaudissements des inconnus n'étant plus qu'un écho lointain et leurs visages un lointain souvenir. Il n'y avait que lui – Isaac, et son cœur qu'elle pouvait sentir battre contre ses omoplates. Égoïstement, elle avait envie de penser que son palpitant déraillait à cause d'elle, mais cela était sans doute la conséquence de la Salsa qu'ils venaient de partager. Elle ouvrit à nouveau les yeux, bercée par un murmure. Cette voix qui charma son oreille et lui fit perdre tous ses moyens – le répit fut de courte durée. Il lui lança un énième défi, celui de prendre les rennes et les choses en mains, au risque qu'elle ne s'échappe à nouveau. Mais elle n'avait plus envie de fuir, pas cette fois. - Je crois que c'est mon tour, annonça une voix étrangère. Celle d'une femme, visiblement pressée de se jeter dans les bras d'Isaac. Il était charmant et bon danseur, Bea comprenait son impatience, mais était bien loin de céder sa place. Elle se contenta de se tourner pour faire face à son ex-fiancé à nouveau, ne prenant pas la peine de répondre, comme hypnotisée par cette alchimie qui les liait et qui n'était jamais réellement partie. Elle passa ses bras autour de sa nuque, réduisant l'espace entre leurs corps, puis elle plongea ses yeux dans les siens, demeurant silencieuse. La musique résonna à nouveau dans le bar, mais Beatrice ne dansait plus. Elle avait envie de profiter de cet instant et de ce visage qu'elle n'était pas certaine de revoir à l'avenir et qui lui avait tant manqué. Elle mourrait d'envie d'être terriblement égoïste, de lui crier ses maux et sa peine, mais elle n'en avait pas le droit. Elle avait perdu tout cela le jour où elle décida de partir, sans se retourner. - Tu devrais peut-être danser avec ces dames, elles s'impatientent, dit-elle, son souffle chaud se heurtant contre les lèvres d'Isaac, tant un rien les séparait. Un petit sourire insolent se dessina au coin de sa bouche, alors qu'elle le fixait toujours de son regard perçant. - Ça me rappelle Bangkok. Cette chaleur, ton regard, la danse... Mais ça remonte à loin tout ça, pas vrai ? Elle détourna finalement la tête, sentant les larmes l'assaillir d'un coup, en traitre. Pleurer face à Isaac aurait été l'ultime affront. Elle devait au moins avoir la décence d'assumer ses choix, même si cela la tuait à petit feu. Elle lui devait bien cela. Beatrice avait les cartes en main, mais ignorait laquelle jouer. Elle rêvait d'embrasser ces lèvres dont elle avait oublié le goût et qui la narguaient de perfection. Son fruit défendu. Elle devait, cependant, faire taire la Eve qui sommeillait en elle, renonçant, non sans mal, à cette pomme qui se trouvait juste sous son nez. De toutes ses forces, de tout son être, elle se refusa à voler un baiser à celui qui ne lui en avait jamais refusé un seul. Et dans son grand malheur, elle observait les couples se faire et se défaire autour d'eux, ces gens qui n'avaient pas conscience que deux coeurs en peine se trouvaient sur la piste, trop occupés à répondre au rythme de la musique qui avait perdu de sa magie sur Bea qui avait la tête trop pleine de pensées confuses. Ses oreilles bourdonnaient à cause de l'ambiance qui animait le bar, mais elle, elle n'entendait que le silence d'Isaac qui jouait maladivement avec ses nerfs.
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MessageSujet: Re: water under the bridge / isaac   water under the bridge / isaac EmptyDim 28 Aoû - 17:13

Béatrice Cleveland. L’énigme qui hante ses nuits. Elle lui a brisé le coeur. D'un coup de claquement de doigts, elle l'a réduit poussière que même les étoiles n'ont pas su protéger correctement. Elles ont seulement laissé le vent les éloigner bien loin de celle qu'il avait tant aimé ; des poussières emportées par une tornade de tourment. Isaac a vécu leur relation comme un échec, il s'en est voulu ne pas avoir été à la hauteur et de l'avoir rendu en quelque sorte malheureuse avec lui. L'adrénaline des voyages passés ensemble s'était évaporée dans le temps, restée coincée dans leur passé chargé de souvenirs. De nouveau, la douleur lui revient en pleine figure comme frappé par la réalité. Isaac se souvient à quelle point elle avait été douloureuse lorsqu'il a compris qu'elle ne reviendrait pas. Après une année qui s'est écoulée depuis leur séparation, ce soir le destin a décidé de les réunir à nouveau tels deux astres qui entrent en collision au beau milieu de l'univers ; ébranlant de façon inévitable les constellations. Isaac avait imaginé cette scène de tant de façon différente, dessiné des brouillons qui n'étaient jamais à la hauteur de ce qu'il espérait. Elle avait brisé quelque chose en lui, elle l'avait changé d'une certaine façon. A cet instant précis, il côtoie les ténèbres, s'embrase dans un feu ardent, tout en prenant conscience que ses ailes ne voleront plus jamais de la même façon. Il ne se sent pas trente mètre au dessus du ciel, mais bien au-delà. Perdu dans ses étoiles, si près des siennes d'étoiles. Quand bien même ses ailes sont abîmées, il continue de voler. Bancal, maladroit, il s'envole à ses côtés. Comme il l'a toujours fait, parce qu'il se sent tout simplement entier. Bien que ça le brise qu'elle soit cette moitié, sa moitié qui s’emboîte parfaitement à la sienne. Isaac l'a désire bien plus que tout. Il n'a été amoureux qu'une seule fois, il ne l'a exprimé tout haut qu'à une seule femme. Béatrice. L'insaisissable. L'indomptable. Le grand amour de sa vie. Sous le regard des autres, ils ne font plus qu'un au milieu de la piste de danse. Ils s'illuminent au fur et à mesure de leurs pas et de leurs gestes qu'ils produisent à l'unisson. La rencontre entre le feu et la glace. Trois minutes. Le coeur de l'instituteur saigne, s'est épuisé, les ficelles serrées autour de ce petit organe se pressent. Ces trois minutes lui ont tout pris. Elles le consument. Isaac ne l'a serre pas davantage contre lui, il se contente juste d'apprécier ce moment. Les bras d'Isaac encerclent le petit corps frêle de Béatrice, son coeur battant jusqu'à se rompre et les enfers. Piégés dans les enfers, dans cette spirale de sentiments contradictoires. Il l'a met au défi, au défi de prendre les choses en mains, au défi de le surprendre. Isaac est forcé de constaté qu'elle n'a pas fui. L'instituteur pensait qu'elle le ferait, sincèrement, il pensait qu'elle l'abandonnerait une nouvelle fois sans se retourner. En arrachant cette page blanche qui conclu leur histoire, ce silence qui s'est installé brutalement entre eux. Aucune ligne, aucun mot, juste l'écho de leurs cœurs qui battent séparément. Leur histoire s'est terminée comme tous ces livres qui s'achèvent brutalement, où il laisse le lecteur frustré avec ses pensées. Isaac, essoufflé, se demande qu'elle suite Béatrice allait donner. - Je crois que c'est mon tour, s'exprime une jeune femme qu'il ne connait absolument pas. Elle semble impatiente, elle se prête au jeu comme tout le monde, elle aussi, elle a envie de danser quelques instants. Malheureusement pour l'inconnue, Isaac est captivé par son ex-fiancée. Béatrice se retourne pour lui faire face, passe ses bras autour de sa nuque et réduit la proximité entre leurs deux corps. Les iris bleues de l'instituteur se plongent dans les émeraudes vertes  de l'écrivain, ses iris d'un bleu océan tentent de la capturer dans ce rouleau d'émotions qui les traversent. Il observe chacun de ses traits fins en essayant de décrypter l’énigme, son énigme. Il l'a dévisage, afin d'enregistrer chacune de ses expressions, en ne sachant pas quand serait la prochaine fois où il aurait l'occasion d'être aussi près d'elle. - Tu devrais peut-être danser avec ces dames, elles s'impatientent. Le souffle chaud de Béatrice se heurte contre ses lèvres, l'électrise. La proximité entre leurs deux corps est infime et cela n'a rien de bon. Isaac aimerait s'emparer de ses lèvres, la faire devenir sienne le temps d'une nuit, laisser la passion les abîmer une dernière fois. Elle affiche un sourire insolent qui le rend complètement fou. A quoi penses-tu, Béatrice ? Bon sang, à quoi tu penses ? - Ça me rappelle Bangkok. Cette chaleur, ton regard, la danse... Mais ça remonte à loin tout ça, pas vrai ? Bien trop loin. Six ans pour être plus précis. Six ans, plus tard voilà où ils en sont. Consumés par le temps. Ce temps qui les a eu en beauté. Il n'a plus envie de danser avec quiconque étant devenu esclave de ses souvenirs, de ses sentiments et de ce présent qu'ils vivent actuellement. Et pourtant, une part de lui-même aimerait s'enfuir à son tour. Un paradoxe. Une part de lui-même voudrait s'échapper, aller à la rencontre de ces inconnues et tenter d'oublier Béatrice. Tirer le trait final. Bangkok, Le Caire, Séville, La Havane... Autant de voyages, d'aventures, d'émotions, mais surtout de souvenirs qui se lisent dans son océan rempli de vagues, en une fraction de secondes. Le boomerang qui part et qui revient. Isaac est resté silencieux face aux mots de l'écrivain, cherchant désespérément la bonne réponse. - On ne va pas jouer à ça, Béatrice. dit-il s'un souffle. La suite ne présage rien de bon. Il baisse les yeux, incapable d'affronter directement ce qui va suivre. Elle est tellement belle, pense t-il à cet instant précis. Quoi qu'il advienne, il en est persuadé, elle restera toujours la femme de sa vie, celle qu'il aimera jusqu'à son dernier souffle. La femme capable de prendre trois minutes de sa vie et de chambouler le cours entier de son existence, capable de le troubler au point de ne plus savoir comment se comporter. - Ecoute, je pense que ce soir... C'est une bonne façon de conclure notre histoire. Durant cette longue année, Isaac s'est fait une raison. Il l'a longtemps attendu, mais son retour est devenu une utopie. Béatrice ne reviendra pas. Pourquoi ? Il n'en sait rien. Elle n'a jamais voulu répondre à ses appels, lui donner une réponse pour panser ses plaies, non. Elle a laissé un vide derrière elle avec ce silence, ce long silence. - Tu penses à Bangkok, et moi, je pense à New-York. Je ne pense qu'à New-York. Il marque un temps d'arrêt. Actuellement, il ne voulait pas la blesser. Pas avec ses mots. Il voulait juste lui faire comprendre que tout ça, c'était trop difficile. Isaac veut mettre les points sur les i avant de se perdre complètement. - On pourrait danser toute la nuit, se souvenir de Bangkok, Séville, Rio et tous ces endroits qui nous ont transportés. Jusqu'à oublier New-York.  S'oublier. Les sauver d'eux-mêmes représentait t-il un acte héroïque ? Parce qu'il n'arrive pas à savoir ce à quoi ça ressemblait. Certainement une façon pour lui, de se protéger d'elle. De ses traits parfaits, de son sourire irrésistible, de sa robe rouge envoûtante, de ses grands yeux verts captivants...  - Je voudrais pouvoir te donner ta conclusion parfaite et... enfin tourner la page. (...) Mais, tu l'as déjà fait toi n'est-ce pas ? Tourner la page ? L'effet d'une bombe en plein silence. Il n'y a qu'elle et lui, au milieu des gens. En train de trouver à sens à toute cette situation. Il aurait aimé que ça se passe différemment. Il aurait voulu enchaîner en se remémorant avec elle de beaux souvenirs, mais c'était trop difficile. Il n'aura probablement jamais de réponses à ses questions, sans doute qu'il ne les attend même plus. L'instituteur n'a pas été à la hauteur, c'est tout ce qu'il retient. Ce qui le tue à petit feu, de ne pas avoir su être celui avec qui elle désirait sauter le pas. Il aurait été capable de tout pour elle. Les mots d'Isaac sont suspendus dans le temps. Il a changé, elle l'a changé. Le ton de sa voix se voulait plus doux, mais dans le fond il était froid. La blessure était encore bien trop récente.
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MessageSujet: Re: water under the bridge / isaac   water under the bridge / isaac EmptyDim 28 Aoû - 22:58

Jouer. Elle aurait bien aimé que tout ceci ne se résume qu'à ces quelques lettres. Elle aurait fini par capituler, par déclarer forfait et tout serait rentré dans l'ordre en un claquement de doigts, comme quand elle était gamine. Mais Bea avait cessé d'être aussi naïve, au point de se laisser abattre par la réalité. Ce n'était pas un jeu. Et la douleur elle, était bien réelle. Quand bien même elle avait essayé de la fuir, comme tout le reste d'ailleurs. Elle s'apprêtait à lui répondre, mais il ne la laissa pas en placer une. Isaac aussi avait son mot à dire. Et il y avait des maux qui pesaient depuis bien trop longtemps. Et ce soir-là, le jeune homme avait la langue aiguisée comme la plus douloureuse des lames et chaque syllabe prononcée mordait la chair de Beatrice avec gourmandise. Oeil pour œil, dent pour dent, pas vrai ? Elle avait enfin la monnaie de sa pièce. Ce qu'elle méritait pour avoir toujours fui ses responsabilités. Et pourtant, le plus douloureux dans tout cela, c'est qu'elle pouvait déceler une certaine tendresse dans le regard d'Isaac. Il n'était pas heureux de la situation, non. Ceci n'était pas sa revanche, non. Il n'était qu'un cœur brisé peinant à recoller les morceaux et qui craignait de souffrir à nouveau. Et elle ne le comprenait que trop bien, même si ses yeux miroitaient sa tristesse au travers de larmes naissantes. Sa gorge se serra tout à coup, si bien qu'elle l'écouta parler, le regard se perdant dans la salle, sans daigner répondre. Elle mourrait d'envie de lui donner le change, mais elle en était incapable car elle savait que si un mot s'échappait de ses lèvres, elle ne tiendrait pas longtemps avant de s’effondrer devant ces gens, ces inconnus qui étaient incapables de comprendre la subtilité de leur histoire. Oui, dans le fond, c'était assez banale, comme histoire, mais eux ne l'étaient pas. - New York, murmura-t-elle en roulant discrètement des yeux comme pour faire sécher ses pleurs qui menaçaient de rouler le long de ses joues rougit par la frustration et la chaleur. Elle haïssait cette ville, sa chaleur étouffante, le mépris des inconnus dans la rue, ses gratte-ciels ridiculement grands. Et par dessus tout, elle détestait New York d'avoir eu raison de l'essence de sa personne, de son inspiration et de son couple. Elle lui avait tout pris, l'égoïste, allant jusqu'à lui arracher sa joie et son sourire. Alors peut-être que Beatrice avait encore la tête à Bangkok et partout ailleurs, mais cela était tout de même mieux que de l'avoir dans cette ville assassine qui avait meurtri cet amour si fort, si pur. Un an. Un an et voilà où elle en était, l'écrivaine de rien, la misérable de tout, à chanter ses souvenirs, à danser pour tromper le temps, comme on trompe l'ennui. Et s'il croyait qu'elle avait déjà tourné la page, c'est qu'il n'avait pas remarqué la tristesse dans le vert de ses yeux ou le manque de fondement dans ses paroles. Pourtant, elle pensait qu'il la connaissait mieux que cela, tout comme il avait cru que 'pour toujours' signifiait à jamais – la faute à qui ? - Je... elle s'arrêta un instant, prise de vertiges. La musique, la chaleur, les gens, Isaac et ses grands yeux bleus qui la suppliaient de cracher le morceau. Fuir. Fuir. Fuir. Elle n'avait que ce mot en tête. Et elle qui s'était montrée si forte jusqu'à présent, se laissa entrainer lâchement. Fuir, oui, mais pas sans lui, pas sans Isaac, pas à nouveau. Plus jamais. Alors, contre toute attente, elle s'empara de sa main, mêlant ses doigts aux siens, comme si rien n'avait changé. Et parmi la foule, elle leur fraya un chemin, l'entrainant avec elle dans sa course qui se termina dans la ruelle qui se trouvait derrière le bar. Enfin libre du regard des autres et de la chaleur. Elle pouvait respirer à nouveau, même si cela s'annonçait être de courte durée. Consciente de son geste un peu déplacé, elle lâcha à contrecoeur sa main, écho néfaste à ce qu'il lui avait dit plus tôt. Une fois ses esprits retrouvés, elle le regarda à nouveau dans les yeux. Loin des autres, elle s'était pensée capable de laisser parler son cœur, mais face à lui, elle avait les lèvres endolories par la peur de le perdre à nouveau. - Je suis désolée, je mourrais de chaud, lâcha-t-elle sans grande conviction. T'as rien de mieux à dire Bea ? Bien joué, amère conclusion qu'elle pensa l'espace d'une seconde. La ruelle était d'un calme glaçant, si bien qu'elle pouvait entendre sa respiration saccadée et son cœur qui tambourinait maladivement. - Isaac, prononça-t-elle avec délicatesse, comme si elle avait peur d'écorcher ce si beau prénom qu'elle avait tant aimé chérir par le passé. Elle laissa le silence prendre le dessus à nouveau. Il était si beau, dans l'éclat de la lune, qu'elle avait peur de voir cet instant lui glisser entre les doigts. Elle savait que quoi qu'il advienne, cette soirée était synonyme de fin. Et elle ne pouvait pas le supporter, pas une seconde fois. - Je suis désolée. Pour tout.  Elle n'avait pas la force d'être égoïste, pas cette fois. Elle devait penser à lui avant tout. Il avait envie de tourner la page, qui était-elle pour le priver de cela aussi ? Beatrice devait lui lâcher la main, lui rendre sa liberté. Une fois pour toute. - Ça n'a pas d'importance ce dont j'ai envie ou si j'ai oui ou non tourné la page. Ce qui compte, c'est que tu sois heureux, Isaac. Et je prétends pas avoir mon importance là-dessus, pas du tout, mais... Sa voix vrilla à mesure que l'émotion gagnait du terrain, mais elle devait finir ce qu'elle avait commencé, cette fois-ci. - Les souvenirs doivent rester des souvenirs. Et tu as le droit de tourner la page et d'avancer. Et je devrais me tenir loin de toi. Elle cligna des yeux pour faire mourir ses larmes qui ruisselèrent sur sa peau. Elle se dépêcha de les taire du revers de sa main, puis elle attrapa le visage de son ex-fiancé entre ses doigts. Délicatement, elle approcha ses lèvres, pour finalement déposer un baiser sur son front. - Je vais filer, ça vaut mieux, murmura-t-elle contre sa peau. Ils étaient là, tout au bout de ses lèvres, ces mots qu'elle s'était jurée de ne plus prononcer. Ceux qui avaient le pouvoir de tout changer. Ces trois mots qui étaient plus forts que tout, mais qu'elle craignait de prononcer.
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MessageSujet: Re: water under the bridge / isaac   water under the bridge / isaac EmptyMer 31 Aoû - 17:56

Après toi, le déluge. Isaac et Béatrice sont-ils des étoiles condamnées à briller dans le noir ? Sans amour, sans gloire, sans fin heureuse. Maudits par les astres, perdus dans ce désastre. Lorsque le cœur brisé de l'instituteur se met à parler ouvertement, c'est un déluge d'émotion qui s'abat sur l'écrivain. Il ne veut pas la blesser, sans vraiment prendre le soin de l'épargner. Épuisé par son absence. Hanté perpétuellement par son départ. Trois cent soixante-cinq jours. Huit mille sept cent soixante heures. Cinq cent vingt-cinq mille six cents minutes. Tout ce temps perdu, tout ce temps gâché par les sentiments qui peinent à s'éteindre correctement. Le retour à la réalité, New-York les a eu en beauté. New-York a eu raison de leur amour. Cet amour qui débordait constamment en dehors des lignes, s'étendant bien au-delà des limites. Celui qui allait au-delà des frontières et qui s'est arrêté à une simple barrière géographique. Qui l'eut cru ? Eux qui étaient bien au dessus de tout. Un peu trop connectés, un peu trop passionnés, transcendés par une constante adrénaline. Celle qui vous fait décoller de terre jusqu'à toucher le ciel. Un amour fragile qui n'a pas su surmonter cet obstacle appelé routine. Emportés dans cette spirale infernale sans prendre un instant pour surmonter des maux. Étouffés par des sourires, par des faux-semblants. Isaac n'avait rien vu venir. Bangkok lui semblait si loin. Ce soir, il n'avait pas envie de jouer à celui qui se souvient, pas envie de jouer tout court. Les souvenirs étant bien trop présents, bien trop douloureux. Chaque parcelle du corps d'Isaac est martelé par ces souvenirs qui vont et viennent sans cesse, sans le moindre répit. Tels des vagues, dans lesquels il s'est retrouvé piégé, sans jamais savoir comment remonter à la surface. Savoir si elle avait tourner la page avait-elle une réelle importance ? Certainement, oui. Afin de trouver une fin, une dernière ligne, un dernier mot pour conclure leur histoire. Afin de se sentir mieux. Parce qu'elle est finit n'est-ce pas ? Leur histoire est réellement finit ? Il essaie désespérément de mettre un point final là où il n'y a que des virgules. Ces incertitudes qui l'obsèdent, ces incertitudes qui l'ont détruit à petit feu. Après toi, le désert. Spontanément, Béatrice se saisit de la main d'Isaac, mêlant ses doigts aux siens, sa peau douce contre la sienne. Le coeur de l'instituteur fait un bon dans sa poitrine, surpris d'un tel geste à son égard. Un sentiment de nostalgie l'envahi et il se laisse entraîner à travers la foule. Isaac il a chaud, la pression monte, ce simple contact entre eux suffit pour le mettre dans un état second. A travers les gens, il a comme l'impression d'étouffer, d'être en apnée. Ils rejoignent une petite ruelle sombre qui se trouve juste derrière le bar, à l'écart de la foule. Instinctivement, elle lâche sa main. L'oxygène parvient de nouveau jusqu'à ses poumons. La musique au loin, les âmes vagabondes, n'étaient plus qu'un écho lointain. Il n'y avait plus qu'elle, lui et l'écho de leurs sentiments. J'ai perdu mon refuge, un morceau d'univers. Les yeux de Béatrice se plongent à nouveau dans ceux d'Isaac. Ces yeux qui attendaient tellement d'elle, ces yeux qui en demandaient trop. Isaac. Elle prononce son prénom délicatement, elle s'en sert d'introduction et, tout d'un coup, il avait peur d'entendre la suite. Comme si pendant une seconde, il voulait qu'elle en reste là. Il n'y avait rien de bon à commencer une phrase par le prénom de la personne à qui on a consacré six années de sa vie ; ressentant comme un mauvais pressentiment. Béatrice le dévisage tandis qu'il restait concentré, à aucun instant il ne l'a quittait des yeux. Le coeur d'Isaac se serre, les ficelles, elles sont toujours là en train de se jouer de lui. Paradoxalement, il craignait de cligner des yeux et qu'elle s'échappe. Il avait peur de fermer ses pupilles et qu'elle s'évapore en un coup de vent. Pourtant, elle le consume d'être aussi près de lui, à quelques centimètres, sans qu'il puisse faire quoi que ce soit. Les quelques secondes qui s'écoulèrent lui donnèrent une impression d'éternité. Dans ce silence, il n'entendait que le rythme irrégulier des battements de son coeur, des battements qui suivent et répètent maladroitement une chanson dans sa poitrine. Une chanson où les notes manquent, une partition devenue incomplète au fur et à mesure du temps qui passe ; qui efface. Une chanson qu'ils avaient construit ensemble. Isaac pouvait lire dans ses émeraudes la culpabilité, ainsi que la tendresse qui se mélangeait à ce flot d'émotion contradictoire. Seules les étoiles sont témoins de leur détresse. Après toi, le désordre. Finalement, il aurait préféré qu'ils se perdent dans le calme, qu'ils se noient dans le silence. Les mots de Béatrice lui font mal bien qu'elle envisageait le contraire. Elle est désolée. Pour tout. Elle ne veut que son bonheur. Béatrice veut fuir, une nouvelle fois. Des larmes coulent sur son visage, des larmes qu'elle s'empresse d'essuyer pour ne pas montrer qu'elle faiblit. Toujours dans un élan de délicatesse, elle s'approche de lui. Les lèvres de Béatrice étant à quelques centimètres des siennes, il peut sentir de nouveau son souffle contre sa peau qui réagit et frissonne à ce simple contact. Ses lèvres qui viennent finalement s'écraser doucement contre son front. Isaac ferme les yeux comme pour faire taire la douleur. Les mots de l'écrivain résonnent, ses mots le mettent hors de lui. Elle n'a pas le droit, c'est bien trop facile.Reste Béatrice. Reste. Cette nuit, reste auprès de moi. Échappons-nous, loin, très loin d'ici. Attrape ma main. Choisis-moi, prends-moi, aime-moi. Oublions. Oublions-nous. Rappelons-nous d'aujourd'hui et oublions demain. Isaac recul d'un pas, ses iris s'assombrissent, il n'y a plus de lumière qui brille à l'intérieur, juste les ténèbres qui se révèlent.

Le chaos d'un volcan.- Tu es désolée pour tout... répète t-il d'une voix faible tout en reculant à nouveau de plusieurs pas. - Tout ce qui compte pour toi, c'est que je sois heureux. La tendresse, la douceur, laissaient place à la colère et au désespoir. Cette colère qui s'empare de lui et qui noircie son âme. Ils ont trop longtemps été dans la retenu. Cela fait trop longtemps qu'elle le laisse seul avec ses pensées, ainsi que ses doutes. Isaac ne peut pas accepter des excuses aussi simple, pas après la complexité qu'il avait eu à essayer de se guérir d'elle et de l'ensemble de leur histoire. - Par dessus tout, encore une fois, tu choisis la facilité. Dès que ça devient un peu trop compliqué, tu t'échappes, parce que c'est bien plus simple que de faire face à tes responsabilités, parce que c'est ce que Béatrice Cleveland sait faire de mieux... Bordel, tu te contrefiches-bien de mon bonheur. Tu sais quoi ? C'est toi qui a établi les règles et que tu le veuilles ou non, notre histoire est devenu un jeu. Un jeu, dont toi et toi seule est capable de tirer les ficelles. Toi seule décide à quel moment tu peux me blesser et à quel moment je dois m'effacer. dit-il en accompagnant ses paroles de grands gestes, libérant des maux restés sous silence, des maux qui dévoilent cette douleur constante. Les prunelles d'Isaac essaient de soutenir celles de Béatrice, mais sans succès. Il marque un temps de pause dans sa longue tirade. Dans cette ruelle sombre et vide, constatée avec le lieu où ils se trouvaient un peu plus tôt. Il n'y avait seulement que leurs deux âmes abîmées, seulement le son de la voix d'Isaac qui faisait écho entre les murs des hauts immeubles qui surplombaient la rue. Il est cette marionnette brisée, cette marionnette qui est épuisée d'être coincée dans ce jeu sans fin. Perdu au milieu de leur labyrinthe. - Sauf que là, tu n'avais pas le droit de choisir pour moi, tu m'entends ? T'avais pas le droit de me laisser comme ça, comme tu n'as pas le droit de t'enfuir une nouvelle fois.  Isaac a mal. Isaac souffre. Isaac n'aurait jamais cru qu'elle lui ferait tant perdre la tête. Il n'a jamais pensé à l'éventualité d'un jour devoir apprendre à l'oublier. Aveuglé par ses sentiments, aveuglé par l'amour. Il déteste l'amour et les règles que ça nous impose, que ce soit aussi bien dans la joie que dans la douleur. Isaac ne se déteste pourtant pas de l'avoir aimé autant, parce qu'avoir eut à l'aimer fait partit des plus belles choses qu'il eut à faire. Il n'a jamais réellement appartenu à une vraie famille, il a été trimbalé de maison en maison sans jamais trouver ses repères. Auprès de Béatrice, Isaac pensait qu'il était en train de créer quelque chose, qu'elle aussi à son tour, elle ne l'abandonnerait pas. Les bras d'Isaac tombent le long de son corps et son être tout entier est envahit par la peine. - Dis-moi tout, comment étais-je censé être heureux après nous ? Après toi et ce silence que tu nous as imposé. Explique-moi tout, ô toi qui a été si forte pour partir sans te retourner et ainsi, balancer facilement cinq années de nos vies aux oubliettes... L'instituteur était prêt à entendre les pires choses qu'elle pouvait lui apprendre sur ses ressentiments à son égard, il était prêt à affronter vents et marées pour se sentir libéré de son emprise. Isaac était épuisé de l'aimer avec autant de force à contre-courant. Perdu au beau milieu de son océan, perdu à l'orée du monde, perdu tout court. Soudainement, il s'approche à nouveau de son ex-fiancée, l'observant d'un regard vide, l'embarquant dans les profondeurs. Il s'approche d'elle comme pour la mettre au défi de finir ce qui a été commencé. - J'ai besoin de savoir parce que je t'ai aimé Béatrice, je t'ai aimé bien au-delà des étoiles. Maintenant je veux me guérir de toi, guéris-moi. fini t-il par dire d'un souffle. Est-ce que tu comprends pourquoi j'ai envie de tourner la page ? A quel point c'est important pour moi de savoir que de ton côté ce soit déjà fait ? Parce que ça fait trop mal de t'aimer Béatrice. Ça fait trop mal. Il ne reste que des cendres, des vestiges d'autres temps.

Après toi, le déluge
La pluie sur mon visage
Et le soleil qui refuse
De percer les nuages


Et là, les étoiles laissèrent leur place aux nuages, des nuages d'orage. La pluie s'abat sur eux, sur ce qu'ils sont en train d'écrire, effaçant l'encre de leurs mots, sur cette nouvelle page qu'ils sont en train de commencer. Cette premier page tachée de toute part dans ce nouveau cahier. Il pleut et ils ne bougent pas d'un centimètre, confrontés à leur destin, confrontés à la réalité. Sans doute, fallait-il se faire une raison ? Celle qui dit qu'il s'agissait certainement et simplement de la faute de leurs étoiles.

Après toi, le déclin
Comme la fin d'un empire
Dont il ne reste rien
Que des mots pour l'écrire
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MessageSujet: Re: water under the bridge / isaac   water under the bridge / isaac EmptyMer 31 Aoû - 23:12

Envolée la tendresse. Béatrice pouvait sentir Isaac lui glisser entre les doigts à nouveau. Même quand elle pensait à bien, elle faisait mal. Peut-être même pire. Elle détestait l'entendre répéter ses mots de la sorte, sur ce ton, comme s'ils ne signifiaient rien du tout, comme s'ils étaient vide de sens. Elle n'était pas parfaite et elle ne prétendait pas l'être. Elle n'était qu'une femme qui tentait, malgré ses erreurs, de faire mieux, à sa façon, même si cela était synonyme de fuite, à nouveau. Muette, les yeux rivés sur Isaac, elle ne bougeait plus. Seule sa poitrine se mouvait au rythme de sa respiration qui devenait de plus en plus saccadée et irrégulière à mesure qu'il lui citait ses fautes et ses défauts. Il lui criait sa douleur qui résonnait entre les murs de la ruelle et elle se contentait d'encaisser, coup après coup, clignant des yeux à chaque fois qu'un mot en dépassait un autre. Elle n'avait pas le droit de répondre, elle devait le laisser terminer, lui qui avait tout gardé enfoui depuis des mois et qui avait ce besoin viscéral de lui dire tout le mal qu'elle lui avait fait. Elle méritait ces mots et bien d'autres et ce qui lui tordait le ventre, ce n'était pas tant les reproches, mais plutôt la déception et le malheur qu'elle pouvait lire sur le visage du jeune homme qui s'époumonait de tristesse en face d'elle. Elle détestait cette vision. Lui, si grand, si majestueux, en perdait de sa grâce pour avoir eu le malheur de tomber amoureux d'une étoile filante. Sept milliards de personnes dans le monde et c'est sur Béatrice que son regard se posa. Sept milliards de personnes dans le monde et pourtant, son cœur ne battait que pour l'une d'entre elles. Béatrice, elle demeura de marbre pour ne pas s’effondrer, mais c'était un feu ardent qui brûlait en elle. Elle hurlait silencieusement au travers de ses grands yeux verts qui luisaient de colère, pas contre Isaac, mais contre elle-même. Elle était la fautive, la meurtrière, celle qui avait tout pris, mais n'avait rien laissé. Pas même un au revoir, pas même un adieu. Elle s'était enfuie, laissant dans son sillage une relation cristallisée dans le temps et un Isaac face à un vide qu'il n'avait pas pu combler, pas sans elle, au point d'en devenir fou. Un rien les séparait et pourtant, il y avait tout un monde entre eux. - Tu as raison Isaac. J'ai été égoïste et immature au point d'en faire souffrir mon meilleur ami, la seule personne que je n'aie jamais aimé. J'étais malheureuse d'avoir trop volé, malheureuse de la chute. Et tu en as payé les pots cassés et c'est injuste et dégueulasse, je le sais, dit-elle en tentant de modérer sa voix qui partait en vrille sous l'émotion. Béatrice ravalait ses larmes, consciente qu'il était bien trop facile de pleurer. Et surtout bien trop tard pour cela. - Je le sais, je l'ai toujours su. Et quand j'ai réalisé mon erreur, c'était trop tard. Je pouvais pas revenir en arrière, Isaac, le mal était fait. Et le temps s'est occupé du reste, avoua-t-elle du bout des lèvres, pas certaine de pouvoir en dire davantage. Béatrice se noyait dans l'océan d'amertume dans lequel elle flottait depuis son départ, car elle avait enchainé mauvais choix sur mauvais choix. Un regret en entrainant un autre, jusqu'à ne vivre que de cela. Nourrit pas sa propre bêtise, esclave de son malheur. ''Guéris-moi''. Ces mots résonnaient douloureusement dans son esprit, si bien qu'elle laissa de nouveau un long silence assassin s'installer entre eux. Perdue entre la vérité qu'elle lui devait bien et ce qui était bon pour lui. Avait-elle le droit de prétendre ne plus l'aimer, pour l'aider à tirer un trait sur cette histoire ? Après tout, connaître ses vrais sentiments n'allait rien changer. Il n'allait pas miraculeusement lui pardonner ses erreurs, la reprendre dans sa vie comme si rien ne s'était passé, comme si New York n'avait pas brisé ce lien si fort qui s'était tissé entre leurs cœurs depuis Bangkok. L'envie de fuir la démangea à nouveau comme les restes d'une vieille maladie. A choisir, elle préférait être égoïste à nouveau. Elle l'aimait Isaac. Mal. Mais elle l'aimait. Et cet amour la poussait à agir de façon insensée et maladroite.  - Tu penses que je n'ai pas été malheureuse à te pleurer chaque soir ? Je suis partie, c'est vrai. Mais il n'y a pas que ceux qui restent qui souffrent. Ma vie, elle s'est résumée à mon livre, à défaut de se résumer à toi. Et même là, tu n'étais jamais loin. Dans chaque page, chaque ligne, chaque mot, c'était toi. Ça a toujours été toi Isaac, elle murmurait, mais ses mots étaient plus puissants que des cris. Pour une fois, son cœur était maitre de ses mots à tel point qu'elle n'arrivait plus à se taire. Elle aussi, avait des choses à dire,  des confessions à faire. Un an de silence, des milliers de pensées à exprimer. - Je t'aime Isaac. Je t'ai toujours aimé et je t'aimerai toujours. Que toi. Je suis désolée si ce n'est pas ce que tu veux entendre, mais je peux pas mentir là-dessus. T'es toujours la première chose à laquelle je pense en me réveillant et celle sur laquelle je m'endors. Et je te jure, je me déteste de te dire tout ça car, tout est ma faute. Et j'ai pas le droit de te retenir, comme ça. Mais je peux pas te guérir. Je peux pas te guérir parce que je sais pas comment on fait. Regarde-moi ! Un an. Et je t'ai toujours dans la peau. Alors avance Isaac. Déchire la page, brûle le livre même ! Mais ne me demande pas de t'aider à faire quelque chose dont je suis moi-même incapable, conclut-elle, le souffle et le cœur abimés. Elle n'était pas sortie indemne de ces aveux, ni même de cet amour. Elle n'était qu'une gamine amoureuse, perdue dans l'immensité de ce monde qui ne lui correspondait plus. Béatrice n'avait cessé de chercher sa place avant de réaliser qu'elle l'avait perdu, en quittant Isaac. C'était sans doute plus facile de comprendre ces choses-là, une fois le mal accompli. Et bon sang, elle ne rêvait que d'une machine à remonter le temps pour effacer tout ce qu'elle avait fait de travers, mais cela était impossible, comme tous ses autres rêves d'enfant. Elle implorait Isaac du regard, le suppliant de lui donner le coup de grâce, celui qui la délivrerait de cette douleur constante. Elle n'en pouvait plus de se battre avec ses vieux démons, ses regrets, sa frustration qui la vidait de toute son énergie à lui en briser l'âme. La liberté. Elle souhaitait sa liberté – celle de faire son deuil en paix. Son droit au malheur. Oui, elle était fautive, mais elle méritait de pleurer ses erreurs et de souffrir de l'absence de sa présence, car même si elle s'était elle-même tirée la balle, la vie ne cessait de ranimer violemment la plaie. Les souvenirs, les photos et toutes ces choses qui l'ancraient encore dans le passé, même si elle n'était pas prête à abandonner ce morceau de son histoire, préférant ressasser toutes ces choses qu'elle avait raté au point d'en fatiguer les traits de son visage. La fête battait toujours son plein, à côté. Et Béa ravalait à nouveau ses larmes, comme une grande fille, même si face à Isaac, elle n'était plus qu'une enfant en détresse. Elle l'aimait. Elle l'aimait plus que de raison, mais cela n'était plus suffisant. Coeurs sur table, âmes en peine, que restait-il de cet amour après un an de silence ?
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