( juste la fin du monde )

(CONCRETE JUNGLE WHERE DREAMS ARE MADE OF) New York, New York. Si beaucoup en rêvent en écoutant du Alicia Keys, les parents Blanco, eux, firent de cette ville, leur destinée, à la voix d'un certain Sinatra. Ils partent, un beau matin de mai, une simple valise et leur fils aîné sous le bras, en rêvant d'une vie meilleure. Longtemps dans l'illégalité, leur situation finit par se régulariser, si bien que le père fera carrière dans l'électroménager tandis que la mère, elle, deviendra fleuriste. (AS LONG AS WE'RE TOGETHER, DOES IT MATTER WHERE WE GO ?) Ils sont trois, les gosses Blanco. Zenon, Joaquín et Mera. Malgré les différences d'âge, de caractère et d'ambition, ils restent fusionnels, comme au temps de l'enfance, où ils n'avaient qu'eux trois pour former un semblant de famille. (WHAT HAPPENED TO YOUR BAND ?) Ziggy a tout juste dix-huit ans lorsqu'il se présente aux auditions, suite à un pari stupide entre lui et son frère, visant à trouver les visages et voix d'un boysband en devenir. Stupeur et tremblements, si ce n'est gloussements – il reçoit un appel, quelques semaines plus tard, lui annonçant qu'il a été choisi. Sa vie change drastiquement, en l'espace de quelques mois. Le premier album du quatuor Be4 se retrouve à la tête des classements et il en sera ainsi pour les deux suivants. Les tournées s'enchaînent, faisant du groupe un phénomène mondial, adulé par moult adolescents. Mais le rêve tourne rapidement au cauchemar, entre la célébrité et ses pièges, la pression devenant prison. Ziggy est celui qui supporte le moins bien ce monde, si bien qu'il trouve rapidement refuge dans les produits illicites, quitte à y sacrifier sa santé. Suite et fin du groupe, quand on le retrouve après trois petites années de carrière, dans sa chambre d'hôtel, à moitié ivre, à moitié mort. Be4 tire sa révérence, les membres se dispersent, jusqu'à tomber dans l'oubli. (DON'T YOU FORGET ABOUT ME) Lola. Gamine aux bottes rouges et aux cheveux multicolores, qui dérobe le coeur de l'adolescent qu'il était en un battement de cils. Lola, elle sort de nulle part et pourtant, tout le monde la connait. Un peu trop, à son goût, qu'elle dira à Ziggy. Elle chante, elle aussi, mais seulement sous la douche. C'est que la jet-set, c'est pas son truc à Lola, mais elle y goûte quand même, étant de fille de – qu'elle le veuille ou non, encore une fois. Fille de leur producteur, surtout. Lola, c'était le fruit défendu, auquel Ziggy eut quand même droit de goûter, en secret. Lola et lui, ils se sont aimés, comme l'adolescence le veut bien. Au jour le jour, passionnément. Puis Ziggy est tombé de son trône, a failli y passer. Et Lola, elle, a disparu, comme elle était arrivée. Sans prévenir. (PARANOID ANDROID) Ziggy Barlow, petit prince de la musique pop, devient lentement mais sûrement terreur hollywoodienne. Son nom fait la une des magasines, se perd au coeur des rumeurs. La bobine s'enraye, le chérubin se crame les ailes. Les portes lentement se referment comme le piège autour de sa personne. Rien ne l'arrête. Mué en diva dépravée, il manque d'en finir pour de bon. Régicide et fin du règne. Sa tumultueuse et brève carrière prend fin en réhab, loin des strass et des paillettes. On parle d'overdose, ou bien de suicide. La vérité reste floue, même pour les proches du principal intéressé, qui n'accorde pas un mot à ce triste chapitre de son existence. (LOVE IS NOT CHOICE) Si Ziggy est souvent dépeint comme un homme à femmes, la vérité se veut pourtant bien différente. En effet, Ziggy est pansexuel, n'accordant aucune importance à ce qu'il se trouve entre les jambes de ses partenaires. Tant que le plaisir est là, pourquoi s'en priver ? Longtemps, pourtant, il dut se résoudre à ne pas en parler. Question de principe, d'image lisse à conserver. Et puis, il y a eu l'implosion du groupe, la réhab, les journaux emplis de révélations. Mais avant tout et surtout, Gabriel. Comme l'ange, aussi cliché cela puisse-t-il paraître. Quelques mois d'amour, comme il ne l'avait jamais connu auparavant, à l'abri des regards. Une renaissance pour Ziggy, jusque là complètement perdu. Vinrent pourtant les séparations, d'un commun accord. Chacun devait continuer sa vie. Et puis, c'est pas comme si les sentiments avaient joué un véritable rôle dans leur histoire. Ensemble, ils n'avaient pas d'avenir. (VIDEO KILLED THE RADIO STAR) On lui propose l'année de ses vingt-trois ans de remplacer un autre grand nom de la télévision pour animer un très apprécié télé-crochet. Nouvelle chance pour le semblant de célébrité qu'il reste, il accepte après quelques jours d'hésitation. De retour sur les écrans, Ziggy se fait une nouvelle place dans le coeur des américains, si bien qu'il garde ce poste six années durant, avant de se voir offrir sa propre émission. (SOMEONE NEW) Diana, c'est d'abord un rendez-vous professionnel, une interview pour le Times. Une silhouette traversant un couloir, des talons claquant sur le sol. Et puis, elle se mue en un visage. Une voix, un sourire, qui le transpercent, de part en part. Leur rencontre reste formelle, le professionnalisme de la jeune femme oblige mais Ziggy ne peut s'empêcher de lui demander son numéro, une fois le calepin de la jeune femme refermé. D'un coup de coeur, Diana devient sa petite-amie, puis la première et la seule femme pour qui il osera poser un genoux à terre, à qui il dira oui. Diana, c'est un rêve éveillé, un délice au quotidien. Enfin, "était", serait bien plus approprié, au vu de la situation actuelle. (BANG BANG, MY BABY SHOT ME DOWN) Les papiers de divorce sont là, dans un coin du loft qu'il occupe depuis quelques semaines seulement. Diana l'a quitté, après l'avoir retrouvé une fois de plus la bouteille à la main. Elle a bien fait, Diana. Elle mérite quelqu'un de bien, quelqu'un que Ziggy n'est pas et ne sera sûrement jamais. C'est ce qu'il se dit, en tout cas. Pourtant, il n'arrive pas à se résoudre à les signer, ces documents, ne veut pas reposer l'anneau qui pare son annulaire. Dans le fond, Il ne veut pas la laisser partir, Diana. Pourtant, il le faudra bien. (SWEET CHILD O' MINE) Voilà une semaine qu'elle est arrivée, sans prévenir, elle aussi. Une impression de déjà-vu frappe Ziggy en ce dimanche matin, alors qu'il ouvre sa porte d'entrée, pensant y trouver sa soeur ou bien son tailleur. Que nenni. Une gosse à peine majeure se tient devant lui, tout sourire. Il pense à une erreur ou bien une fan un peu trop entreprenante. Surprise, surprise. Elle se présente comme étant la fille de Lola. Et la sienne, par la même occasion. Oh bordel. Il ne manquait plus que cela.


Il ne boit ni thé ni café. Par contre, il ne dit jamais non à un shot de vodka. Ou à quelques bières. Mauvaise habitude oblige. ~ Il parle beaucoup, sans cesse. Du coup, son métier lui va plutôt bien, faut le dire. ~ Il n'est certainement pas parfait mais il faut bien lui reconnaître son altruiste. Ziggy est un homme engagé, sur un nombre important de fronts et sait user de son nom comme de son porte-monnaie pour la bonne cause. ~ Il a le sang chaud, la colère facile – cliché latin dont il se veut pourtant preuve vivante. ~ Il a fait dix ans de claquettes. Et twerk comme un roi. Fun facts. ~ Il déteste l'impolitesse et les retards. ~ Il n'a plus aucun contact avec les anciens membres de son groupe. ~ Il n'a besoin que de très peu de sommeil pour fonctionner correctement. ~ Non, il n'a jamais couché avec une Spice Girls. Ni avec Justin Timberlake, au passage. C'est pas faute d'en avoir rêvé. ~ S'il n'avait pas des obligations professionnelles, il passerait son temps devant Netflix. ~ Il connait New York comme sa poche et a toujours refusé d'embaucher un chauffeur pour le simple plaisir de prendre le métro chaque jour.