- you can call me devil

01. particulièrement croyant à cause de son éducation, tristram se rend assez souvent dans les églises afin de repentir son âme. en lien avec ses croyances, il porte toujours une croix autour de son cou ; il est incapable de s'en séparer. il s'agit, également, du seul souvenir qu'il garde de sa petite sœur disparue. 02. il ne conduit que de vieilles muscle car américaine. inutile d'essayer de lui vendre une japonaise, il crachera dessus avec mépris. pour lui, seules les bonnes vieilles américaines en ont sous le capot et correspondent vraiment à sa personnalité. 03. si vous voulez l'amadouer, chantez-lui du rock. il accepte aussi le jazz et la soul. à la rigueur, la pop rock. mais ne lui parlez pas de rap ou, pire encore, de r'n'b, à moins d'avoir envie de l'entendre partir dans un laïus d'une heure sur l'histoire de la vraie musique. 04. son métier n'existe plus depuis des années. il le remet au goût du jour, tout en étant le seul à encore le pratiquer et se targue de le faire avec classe. 05. il trouve toujours le mot pour rire, ou pour détendre la plus tendue des situations. même lorsqu'il devrait se taire, il parvient à avoir un petit mot amusant. ce qui, souvent, exaspère les autres. 06. sa petite sœur a disparue, kidnappée, depuis de longues années. il avait seize ans et elle treize. il ne s'en est jamais complètement remis, même s'il prétend le contraire. il arrive à en parler mais n'évoque toujours que la surface de l'iceberg. 07. il est particulièrement exigeant, notamment au niveau de ses contrats. il a des règles, qu'il énumère à chacun de ses clients et qui, si elles ne sont pas respectées, peuvent mener à la rupture du contrat et même à un retournement de situation. ainsi donc, il s'est déjà retrouvé à devoir se débarrasser d'un client ne respectant pas ses règles. 08. il fait généralement dans le raffiné mais il se plie aux exigences de ses clients ; il peut donc aussi bien user des armes à feu que d'une arme blanche. les poisons n'ont pas plus de secret pour lui et il se débrouille particulièrement bien en combat au corps à corps.09. les femmes, il les aime, pour de vrai. et des relations, il en a eu. contrairement à ce que son comportement de draguer invétéré peut laisser supposer, il n'est pas le genre à juste cumuler des conquêtes avec un beau sourire le temps d'une soirée - il flirt, oui, mais il vit des relations, des vraies. de celles qui durent dans le temps avant qu'elles ne se terminent toutes, brutalement. sa quête, son passé qu'il garde jalousement secret et son obsession à l'idée de retrouver sa sœur font que toutes celles qui sont entrées dans sa vie ont fini par la quitter, le coeur lourd. tristram, il ne peut pas leur en vouloir - il comprend. 10. ses parents sont décédés dans un accident. une soirée en amoureux, loin des enfants encore jeunes à l'époque. la baby-sitter était en train de leur lire une histoire lorsqu'il y a eu l'appel de l'hôpital.
tragique accident de la route, et la fin d'une vie qui aurait put être parfaite - et tellement différente. tristram, il n'a que quelques souvenirs de ses parents, mais il sait qu'il en aura toujours plus que sa soeur.

Il ouvrit le document, lui jeta un bref coup d’œil en diagonal. Les grandes lignes lui suffisaient pour connaître le boulot qui lui était demandé. Une personne à rechercher. Un ancien contrat ayant mal tourné à dénicher. Le reste n’était pas demandé. Tristram referma le dossier et releva les yeux vers l’autre. « Je présume que vous avez eu vent de mes règles, n’est-ce pas ? Dans le doute, je vais, de nouveau, vous les exposer. Vous ne parlez de moi à personne. Et lorsque je dis personne, je veux dire personne. Votre femme, votre mère, personne ne doit connaître mon existence. Je me fiche de savoir comment vous m’avez connu mais sachez que si vous parlez de moi à qui que ce soit, je vous retrouverai et personne n’aura besoin de déposer un contrat sur votre tête pour que je m’occupe de vous, est-ce clair ? Bien. C’est votre contrat qui établit votre demande ; je ne ferai donc rien de plus que ce qui est écrit sur le papier. Si vous voulez que je cherche quelqu’un pour vous, je le ferai. Si vous me demandez de m’en occuper, je le ferai aussi. Mais si vous ne précisez rien, je ne ferai rien. Je ne reste jamais une fois que j’ai livré le colis. Jamais. Une fois le contrat établit et accepté par moi-même, je m’accorde une semaine avant de vous donner de premières informations. Je vous contact. Vous ne m’appelez pas, jamais. En aucune circonstance. Je suis le seul à vous contacter ; si vous m’appelez ou que vous me joignez d’une quelconque façon, considérez le contrat comme rompu. Si jamais vous avez le moindre lien avec les flics, le contrat est rompu. Ça ne sert à rien de me mentir ou de me cacher ce genre de choses, je le découvre tôt ou tard. Je ne traverse pas le pays, je ne quitte pas le pays. Si votre homme est au-delà des frontières, je vous donne sa localisation et c’est à vous de vous débrouillez pour lui mettre la main dessus. Je ne finance rien, vous crachez l’argent.  Autre point important. » Il marqua un silence, sentit l’impatience de son interlocuteur. Ce trait de caractère lui rappela l’incapacité d'Athéna à rester calme, à attendre plus de deux minutes. Il entendait encore ses supplications de quand elle était gamine pour qu’il lui dévoile son cadeau d’anniversaire, qu’il lui donne suffisamment d’indices pour qu’elle puisse être en mesure de le deviner. Mais jamais, il ne desserrait les lèvres et toujours s’énervait-elle. « Je travaille seul. Il ne sert à rien d’insister pour que l’un de vos gorilles m’accompagne. Au mieux, il reste dans l’appartement ou dans la voiture. Au pire, je me charge de lui au même titre que de votre cible. Ce n’est pas négociable et votre argent ne changera strictement rien à cette règle. Vous m’engagez, vous me faîtes confiance. Mon job, je le fais correctement. Même mieux que ça. Si je sens que vous ne me faîtes pas confiance, je retourne mon arme contre votre tempe. » L’autre se tendit. Trop de règles, trop de ci, trop de ça. Tristram restait de marbre. « Je ne veux pas savoir pourquoi vous cherchez votre cible. Je refuse de connaître vos motifs. Moins j’en sais, moins j’en ai à dire si les flics remontent jusqu’à vous et jusqu’à moi. Et, bien entendu, il va sans dire que s’ils remontent jusqu’à moi, je remonterai jusqu’à vous. » La peur perpétuelle de se confronter à la mort. Comme sa peur constante de se confronter à Dieu. Ou, à contrario, à Satan. Deux entités terribles, entre lesquelles il jonglait. Son interlocuteur finit par acquiescer et signer son contrat. Tristram l’invita à prendre la sortie. Une fois de nouveau seul, il tira sa chaîne de sous sa chemise et attrapa le pendentif qu’il mena jusqu’à sa bouche. Un baiser silencieux déposé sur la croix biblique. Tu ne tueras point. Il péchait. Encore et encore. Incapable de s’arrêter, pris dans les vices du Malin, enfermé dans sa prison de feu. Il tourna la tête et ses doigts relâchèrent la croix pour aller caresser la photographie de sa jeune sœur, à jamais figée à l’époque où elle avait treize ans. Des années qu’elle avait disparue. Des années qu’il exerçait ce métier. Et s’il était capable de retrouver toutes les cibles de ses clients, il n’avait jamais été en mesure de retrouver la moindre trace d'Athéna. Sa seule famille. Il se leva, enfila sa veste de costume rapidement et quitta son bureau.