▬ where there is desire there is gonna be a flame. (cece)

Where there is desire
There is gonna be a flame

"T'avais pas un truc de prévu ce soir, toi ?". Je peine à entendre ce que Oona me dit. La musique est trop forte, les basses résonnent dans mes oreilles et l'alcool que j'ai ingurgité n'aide en rien. Je ne suis pas ivre, pas encore, mais je compte bien le devenir. Non pas que la gueule de bois du lendemain me donne l'eau à la bouche, mais ce soir, j'ai envie de m'amuser. La semaine a été rude, le travail a été aussi important que passionnant. J'ai bien bossé et cette soirée d'ivresse est plus que méritée... Enfin, c'est ce que je crois, avant de me souvenir de quelque chose d'important. "Putain, la soirée de mon père !". Ouais, j'ai complètement zappé. C'est bien mon genre ça et puis, je me demandais aussi pourquoi ma mère ne cessait de m'appeler. Quel con ! Bon, je n'ai pas vraiment envie de me pointer à la soirée organisée par le boulot de mon paternel et tenir le crachoir à une bande d'investisseurs coincés du cul, mais je crois que je n'ai pas trop le choix. J'avale d'un trait le fond de mon verre et grimace lorsque je dois me lever de mon siège. Au revoir confortable siège VIP... "Bon, j'y vais", que je balance à mes potes, faisant signe à Oona de m'envoyer un message si, par le plus grand des hasards, elle a envie de passer la nuit avec moi. Bon, pas question de la ramener à la fête de mon papa. C'est pas que j'en ai honte, mais il y aura ma mère et surtout, ma sœur Aubrey. Pas question qu'elles se mettent à fouiner dans ma vie privée. Je les connais, elles vont se monter la tête et se faire tout un film. Oona et moi, c'est simple. On est amis et on couche ensemble. Ni plus, ni moins. Pas question de faire un schéma à ma pauvre mère. On va lui épargner les détails de ma vie sexuelle.

A bord de ma belle Porsche, je traverse quelques rues de la grosse pomme, veillant à ne pas faire trop de conneries. Si j'ai les yeux en face des trous, je sais qu'en cas de contrôle policier, je risque de finir au poste à cause des quelques verres que j'ai déjà ingurgité. On va s'éviter cette peine et rejoindre au plus vite le bâtiment comportant les bureaux de mon père. Je gare mon véhicule dans le garage sous-terrain, faisant signe au gardien que je connais assez puisque l'entreprise est tenue par mon père depuis de très nombreuses années. Je traverse les couloirs et monte dans le premier ascenseur venu, profitant des nombreux étages pour me regarder dans le miroir. Okay, ma chemise est un peu froissée, mes cheveux légèrement décoiffés, mais ça va. On a déjà vu pire. J'efface la trace de rouge à lèvres sur le coin de ma mâchoire au même moment où les portes s'ouvrent. Oh. Okay. Y a du monde. Des gens tirés à quatre épingles, coupe de champagne à la main. Il est déjà tard et je sais que je vais me faire disputer. Ça manque pas, rapidement, je sens une emprise au niveau de mon coup. La poigne ferme de mon père. Il rapproche ses lèvres de mon oreilles. "Te voilà ! Cece n'a pas arrêté de t'appeler... tu es au courant que la soirée a commencé il y a plus de deux heures ?". Bon, j'aurais dû m'y attendre. J'attrape une coupe de champagne à la volée et me dégage de l'emprise de mon père. "C'est bon p'pa, j'suis là !". Et puis c'est pas comme si ma présence était si importante que ça. Mon père veut montrer une bonne image de notre famille à ses investisseurs. Parce que la boite est tenue par les Parrish depuis des générations. Pourtant, il sait que jamais je ne reprendrais le flambeau. James non plus, d'ailleurs. peut-être Aubrey ou Sophia, je n'en sais rien... Ou alors nos cousins... A vrai dire, je m'en fiche un peu. Mais bon, si se pointer, boire un peu de champagne et serrer quelques mains peut faire plaisir, alors je suis prêt à faire quelques efforts. "T'as intérêt à te tenir à carreaux !". Il avale une gorgée de champagne et je le sens tendu. Bizarre. "Tu me connais", que je lâche en riant un peu. Il ne se détend absolument pas. "Justement", finit-il par dire, alors qu'un vieux monsieur lui fait signe, un petit peu plus loin. Il finit par me quitter et je me retrouve seul, observant quelques instants la petite sauterie. C'est plutôt bien décoré. Il faut dire que la salle est grande et assez majestueuse. Dommage que la moyenne d'âge soit au-dessus de quarante ans ! En désespoir de cause, je finis par rejoindre le buffet tout en sirotant mon champagne. C'est alors que je la vois. Élégante, comme à son habitude... bien qu'n peu trop classique d'après moi. Inconsciemment, un sourire se dessine sur mes lèvres, alors que je m'approche d'elle. "Sympa la fête", que je souffle au creux de son oreille. Elle sursaute et s'éloigne un peu. Ça me fait rire. Cece est tellement prévoyante !

iPhone dans la main gauche, listing dans la main droite et une oreillette bluetooth vissée à l'oreille, Cece ressemblait à un vigile en talon aiguille. Cela faisait trois mois qu'elle préparait la soirée annuelle des investisseurs. Le genre de soirée qu'elle détestait par-dessus tout, graisser la patte à des vieux pervers narcissique, faire des sourires et des courbettes aux femmes de ces derniers et manger des petits-fours trop secs tout en sirotant du champagne. Mais Kent, tenait à ce que cette soirée soit parfaite, comme tous les ans. Il avait donc donné la lourde tâche à Cece d'organiser ce gala, comme toutes les soirées de l'entreprise finalement. Elle était donc sur tous les fronts, le traiteur, les serveurs, le brief des hôtesses, les vestiaires, les voituriers, les vigiles pour la sécurité, les hôtesses pour les entrées. Des mois d'organisations, des dizaines de tableaux Excels, des centaines de mails et de coup de téléphone. Mais tout devait être absolument parfait. Après une dernière vérification, Cece était rentré chez elle et avait enfilé une robe noire avec un col bateau qui retombait sur ses jambes en tulipe. Elle avait enfilé sa plus belle paire d'escarpins noirs, une touche de rouge à lèvre rose poudrée sur les lèvres, un coup de mascara, un chignon haut qui lui donnait un air un peu stricte, mais ce n'était pas grave. Elle était parfaite ainsi. Elle attrapa une pochette pour y ranger sa clef de voiture, son rouge à lèvre, son iPhone et son pass pour accéder à toutes les parties du bâtiment au cas ou il y ai un problème. Elle arriva bien en avance et gratifia d'un large sourire la famille Parrish qui était déjà présente. Elle fronça le nez, mais ne dit cependant rien en remarquant l'absence de Boyd. Il devait sans doute être en train de fricoter avec une pétasse blonde ou en train de faire la fête. Après tout, il ne savait rien faire d'autre. Kent lui offrit une coupe de champagne, elle en bu une gorgée. Cece c'est absolument divin, comme toujours. La jeune femme touchée par la remarque de madame Parrish la remercia timidement. C'est la meilleure. Ajouta son mari à l'attention de la jeune femme en lui tapotant l'avant bras. Cependant, Cece ne pu rester bien longtemps et terminer sa coupe. Elle était déjà en train de passer un savon aux serveurs. Il était hors de question qu'il y ait le moindre problème. Elle gérait cet évènement comme ci sa vie en dépendant littéralement. Mais elle savait aussi que c'était pour cela qu'elle était tant appréciée par son patron. Au bout de quelques minutes, la salle commença à s'emplir. Monsieur Parish devait faire son discours d'ouverture mais, il regardait avec insistance Cece. Elle lui sourit, l'air de dire qu'elle contrôlait parfaitement la situation et appela pour la centième fois Boyd. Il n'était toujours pas arrivé et son patron voulait absolument faire son discours en présence de sa famille au complet. Bordel décroche. Toujours rien. Messagerie. Elle ne laissa pas de message. Elle n'en laissait jamais. Le timing étant tout de même serré, il se lança dans son discours d'ouverture, visiblement contrarié par l'absence de son fils. La suite de la soirée se déroula sans encombre, mais Kent n'arrêtait pas d'harceler littéralement Cece pour qu'elle retrouve son fils. Elle avait envie de lui répondre qu'elle n'était pas babysitteur mais elle se ravisa. Il la voyait comme une jeune femme bien sous tout rapport et dans le self contrôle, mais à cet instant précis, elle n'avait qu'une envie. Arracher les yeux à ce petit prétentieux de Boyd. Au bout de deux heures, prince Boyd, fit l'honneur de sa présence et Cece ne pu s'empêcher de souffler. Il s'approcha d'elle et elle pu sentir un souffle chaud dans le creux de son oreille et la voix insupportable de Boyd. Elle se recula, il sentait l'alcool à cinq kilomètres. Elle s'éloigna un instant murmura quelque chose au serveur. Elle les trouvait tous incompétents tout à coup. Elle fit enfin face au jeune homme. Il avait les cheveux en bataille et elle ne pu s'empêcher de passer une main dans ses cheveux pour remettre de l'ordre dans tout ça. Tu abuses Boyd ! Tu sais que cette soirée est super importante pour ton père, pourquoi tu fais ça ? Elle termina sa coupe de champagne. Elle avait bien envie d'une vodka pomme pour se détendre, quoi qu'à bien y réfléchir, sans pommes, une vodka tout court. Mais elle ne pouvait se le permettre.

Where there is desire
There is gonna be a flame

C'est typiquement le genre de soirée que j'aime éviter. Il y a plusieurs raisons à cela. Premièrement, j'ai passé mon enfance à assister à ce genre de réunion. Et si lorsque j'étais gosse, je parvenais à m'amuser d'un rien, c'est rapidement devenu chiant à mourir. Deuxièmement, j'ai beau avoir grandi dans ce milieu là, je ne m'y sens pas à ma place. Les réceptions où il faut se tenir droit, sourire et parler à des gens inintéressants et serrer des mains, ce n'est pas fait pour moi. Mon père le sait, mon frère et mes sœurs aussi. Tout le monde. Sauf Cece, qui semble vraiment vouloir que je sois là. Bon, j'ai conscience que c'est son travail, qu'au final, elle est sous les ordres de mon paternel et qu'elle n'a pas trop le choix, mais c'est chiant. Vraiment chiant. Et puis moi, dans ma tête, j'étais sensé passer ma soirée à picoler avec mes amis et, si les étoiles étaient bien alignées, passer une nuit d'enfer avec Oona. Là, je sais que c'est mal barré. Que dès lors que ma mère m'aura vu, elle me collera et me soûlera pour que je rentre dormir à la maison. Parfois, j'ai l'impression qu'elle a du mal à comprendre que j'ai vingt-sept ans, que je ne suis plus un gamin. Mais bon, dans la famille Parrish, c'est bien elle la plus sympa !

Comme je l'avais prédit, la soirée est classique et chiante à mourir. De nombreuses têtes passent devant moi. Des hommes en costume à trois chiffres avec leurs femmes, qui ont visiblement sorti leur plus belle robe. Ils sont plein de manières et moi, j'ai l'air un peu con avec mes baskets. Enfin, j'ai enfilé une chemise et un jean noir, c'est déjà un grand miracle. Cece, quant à elle, est belle. J'ai beau ne pas trop la supporter, il faut bien admettre que c'est une jolie fille. Un peu trop coincée, mais bon, c'est une autre histoire. Et ce soir, elle a enfilé une jolie robe qui me laisse pleine vue sur ses fines jambes. A défaut de voir un bout de sein dépasser, j'peux me rabattre sur ses gambettes, c'est déjà ça... Enfin, Cece c'est pas vraiment le genre de nana sur qui on fantasme. Ouais... c'est plus le genre de fille avec qui on se marie... Je l'imagine bien, en petite mère de famille parfaite. Avec son mari parfait et ses marmots parfaits... Quelle connerie ! La perfection n'existe pas... ou peut-être dans les étoiles, mais très certainement pas chez les êtres humains... Encore moins chez Cecelia. D'ailleurs, les hostilités commencent rapidement et sa main vient se perdre dans mes cheveux. Je soupire en tentant de me dégager de son emprise, mais elle est tenace. "Tu abuses Boyd ! Tu sais que cette soirée est super importante pour ton père, pourquoi tu fais ça ?". Olala. Je ne peux m'empêcher de lever les yeux au ciel, elle en fait des caisses. Je lui tapote la main pour qu'elle laisse mes cheveux - adorés - tranquilles. "Y a toujours des soirées et elles sont toujours importantes", que je lâche en insistant bien. Si je devais écouter mon père, je passerais mes week-ends à ses côtés pour l'entreprise. J'ai quand même ma vie à vivre, ma jeunesse à flamber. Pas question de me pourrir la vie pour une entreprise qui me passe au dessus de la tête. Finalement, Cece termine sa coupe de champagne et je l'observe quelques instants. Elle a l'air tendu. Encore plus que mon paternel. Son regard scrute minutieusement la salle et j'ai bien l'impression qu'elle va exploser à tout instant. "Tu devrais péter un coup, ça irait mieux". Je ris un peu alors qu'un couple venu se servir quelques amuses-bouches me lancent des regards outrés. "Ou alors, te bourrer la gueule, peut-être que ça te fera développer un sens de l'humour caché". Et encore une fois, je ris de ma connerie tout en venant boire une gorgée de champagne. Bon, au moins l'alcool est bon, mais venant de mon père, fallait s'y attendre. On est pas du genre à boire de l'alcool bas de gamme dans la famille. Et s'il y a une chose que mon père a réussi à me transmettre, c'est ses notions en œnologie.

La soirée se déroulait tout de même bien. Naturellement, les invités ne se rendaient pas compte que Cecelia avait été proche de la syncope plus d'une fois ces trois derniers mois. Mais à voir le sourire ravi de Kent Parrish et les éclats de rire dans la salle, Cece était tout de même fière d'elle, le challenge était réussi. Bon, évidemment, Boyd avait encore fait des siennes, mais elle lui était reconnaissante d'être là, même s'il était hors de question pour elle de l'admettre. Il avait beau toujours râler et se plaindre de ces événements, il était toujours là. Une fois de plus, il avait mis de côté ses soirées de beuveries pour venir. Et c'était ça que Cece aimait bien chez lui. Même s'il refusait de l'admettre, il avait l'esprit de famille. Elle détourna le regard du jeune homme. Manquerait plus qu'elle se fasse gauler en plus. Elle avait vraiment du mal avec lui, parce qu'il était comme il était, toujours dans l'excès, toujours dans la vulgarité, la provocation. Mais elle arrivait tout de même à voir un petit peu de ce que Kent voyait en son fils. Au départ, elle ne comprenait pas comment il pouvait être fier d'un type pareil. Mais en réalité, Boyd, il se cache. Il a peur d'on ne sait quoi, mais c'est un chic type. Bien sûr Cece garde ses pensées pour elle. Toujours un peu crispée et à l'affut du moindre débordement, elle imaginait non sans mal que son cou devait la trahir. Boyd râlait toujours, sur le fait qu'il y avait toujours des soirées. Oui, c'était vrai. Son père était un bon vivant, mais ce que Boyd ne semblait pas vouloir comprendre, c'était aussi que c'était indispensable pour la survie de l'entreprise. Participer à des soirées telles que la soirée des donateurs, permettait de donner une image très positive de la société. Tous les fonds étaient reversés à des associations. Boyd semblait occulter cela. Cece se raidit un peu plus encore lorsque Boyd lui suggéra de péter un coup. Elle haussa les sourcils. Pourquoi t'es toujours obligé d'être vulgaire ? Il enchaina, l'invitant à se bourrer la gueule pour se détendre un peu. J'oubliais, tu as besoin de ta dose toi pour pouvoir avoir un peu confiance en toi. Elle tapota légèrement le torse de Boyd. Mais tu sais, il n'y a que toi qui a besoin de ça pour se sentir bien en société. Elle attrapa à la volée une coupe de champagne qu'elle bu d'une traite, et posa la coupe sur le bar qui était à côté d'elle. Cecelia tourna ensuite les talons et commença à s'éloigner de Boyd. Elle ne pouvait définitivement plus le supporter. Elle ne voulait pas le montrer, mais ses propos avaient blessé la jeune femme. Elle n'était pas la rabat-joie qu'il sous entendait. Un sourire en coin, elle savait qu'elle l'avait surpris en buvant sa coupe cul sec. Lui qui était toujours persuadé qu'elle ne buvait que de l'eau et n'avait pas de vie sociale.

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Comme prévu, Cecelia n'est vraiment pas des plus ravies de mon langage. "Pourquoi t'es toujours obligé d'être vulgaire ?". Et bien sûr, ça me fait rire, comme un con. Parce que faut bien l'avouer, foutre en rogne Cece, c'est toujours drôle, n'en déplaise à mon père... Et puis de toute façon, ce dernier est bien trop occupé à serrer des mains pour accorder la moindre importance à mon magnifique sens de l'humour. Et mettre en rogne Cece, c'est comme... faire grogner un petit oisillon... Drôle et inoffensif. "J'oubliais, tu as besoin de ta dose toi pour pouvoir avoir un peu confiance en toi.". Cette fois-ci, je me contente de rire, pas vraiment affecté par ses paroles. Je ne suis pas du genre à hurler dès qu'on dit quelque chose de négatif sur moi. A vrai dire, étant un peu le vilain petit canard des Parrish, j'ai toujours pris l'habitude de laisser couler les critiques, Aubrey étant des plus utiles pour m'entraîner dans le domaine. D'ailleurs, j’aperçois ma grande sœur dans un coin de la salle, discuter vivement avec un collègue de mon père. Elle est dans son élément. Totalement. Grande, fière, élégante, elle ressemble à mon père... en version féminine et jeune, bien entendu. Heureusement que je ne l'ai pas encore croisé, sinon, je peux dire au revoir à ma sérénité. Je sens une légère tape sur mon torse, mon attention se reporte sur Cece. Elle n'a pas l'air contente. "Mais tu sais, il n'y a que toi qui a besoin de ça pour se sentir bien en société.". Hein ? Quoi ?! Ah oui, l'alcool. Je bois une nouvelle gorgée de champagne, d'ailleurs. "Eh oh, calmos !". Je pouffe de rire, mais me coupe net lorsque je la vois descendre sa coupe de champagne. Il lui arrive quoi là ? Elle pète les plombs, ça y est ! Enfin, pas trop, parce qu'elle finit par tourner les talons et s'éloigner. Ouah. Il s'est passé quoi là ? Un truc historique à noter dans le livre des records : miss Oxburry qui fait quelque chose qui me surprend... Bizarre, mais... étonnement amusant. Du moins, assez intéressant pour que je me décide à suivre ses traces. Enfin, si je parviens à la rattraper au travers de tous ces vieux se tapant la causette. J'en pousse un, qui renverse sa coupe de champagne sur les seins siliconés de sa femme et me faufile, mine de rien. J’aperçois la silhouette fine de Cece et alors que je pense toucher au but... "Boyd, comment vas-tu mon garçon ?". Merde, merde, merde et re merde. J'me sens comme un poisson pris dans les filets d'un pêcheur alors que le vieux collègue de mon père me tape la discussion. C'est toujours les mêmes questions, le même air étonné lorsque je mentionne mon métier et puis, ces sous-entendus sur les femmes. Putain, non, j'suis pas en couple. Oui, je baise comme un cochon. Laissez-moi tranquille, bordel ! J'veux pas me marier. J'veux pas avoir des mioches dans mes jambes. Pas maintenant, du moins. Alors, foutez-moi la paix ! Mais non, au lieu de ça, je siffle le reste de mon champagne et tente d'abréger la conversation... en vain.

"Excusez-moi, mais je dois aller aux toilettes". Ouais voilà, l'excuse des chiottes, c'est un bon plan ça. Et puis merde, j'ai quand même du lui tenir la conversation pendant vingt minutes ! J'ai assez donné de ma personne, laissez-moi boire en paix, maintenant. Parce que ouais, après un supplice pareil, c'est plus du champagne qu'il me faut, mais une bonne bouteille de whisky. C'est peut-être pour ça aussi que la science me plait. Y a pas de blabla inutiles. Juste des faits simples, clairs, nets et précis. Pas de fioritures obsolètes... Je finis par me dégager de l'emprise du vieillard et sors de la foule pour me mettre un peu à l’écart. C'est qu'il fait chaud en plus ! Je souffle un bon coup en m'approchant d'un des buffets, mon préféré, celui de l'alcool. "Un double whisky, s'il vous plait". Et cinq secondes plus tard, je me retrouve le verre à la main, l'alcool me brûlant la trachée. Bon, j'vais peut-être pas rentré en voiture moi, ce soir. J'ai beau être inconscient, je ne suis pas suicidaire et pas question de terminer cette fabuleuse soirée en taule. Finalement, j’aperçois Cece, et cette fois-ci, je ne perds pas une seconde pour la rejoindre. "Sympa de m'avoir planté, tout à l'heure !". Et en plus, à cause d'elle, j'ai dû taper la discussion à l'autre pot de colle. "C'est l'champagne qui t'est monté à la tête ?".

Cece faisait claquer ses talons sur le sol un peu trop fort, ce qui trahissait sa contrariété. Mais en même temps, Boyd n'avait pas à se comporter ainsi et elle avait vraiment du mal à le suivre. Si c'était si terrible pour lui d'être ici pourquoi continuait-il à venir ? Après tout, cela n'étonnerait personne qu'il plante sa famille une fois de plus. Cece et Boyd avaient deux conceptions de la famille bien différente. Alors que la jeune femme adorait passer du temps avec sa famille, Boyd semblait vivre un enfer. Cece s'approcha d'un investisseur qu'elle connaissait bien, armée de son sourire elle se lança dans une vive discussion sur la chute du cours du dollar. Ce n'était pas franchement le sujet de discussion favori de la jeune femme, mais c'était mieux que d'écouter Boyd se plaindre, tout en se prenant des effluves d'alcool. D'ailleurs, Cece pouvait voir Boyd du coin de l'œil et un sourire s'afficha sur son visage, il était coincé avec Monsieur Hammersmith, l'homme le plus vieux et ennuyeux du monde. Cece n'était pas du tout concentrée sur sa conversation, elle s'amusait de voir l'air embarrassé de Boyd. Pour elle c'était tout à fait jouissif. Il l'avait bien cherché et ne méritait que ce qui lui arrivait. Oui, cette chute est terrible pour les affaires. Cece essayait tant bien que mal de se remettre dans sa conversation. Quelques minutes plus tard, elle était libérée de ses engagements. Kent lui avait adressé un clin d'œil. Elle savait qu'elle avait fait sa bonne action de la soirée. C'est le problème lors de ce genre d'événement, l'hôte est avec tout le monde et personne en même temps et il est très compliqué de prendre du temps pour discuter avec chaque convives. C'est pour cela que Kent avait une confiance aveugle et aimait particulièrement travailler avec Cece, elle n'avait pas peur de mettre les pieds dans le plat. Aller à la rencontre des invités et discuter avec eux. Elle était capable de parler de n'importe quel sujet, elle était à l'aise partout et laissait l'impression d'être une jeune femme très agréable. Cece prenait donc souvent le relais. Elle n'était que « l'assistante » du patron, elle avait réussi à se faire une place et à être plus crédible auprès des acteurs de l'entreprise. Elle était d'ailleurs plus que ravie de s'entendre dire qu'elle était aujourd'hui un élément essentiel à la société. La jeune femme jeta un regard satisfait à la salle. Aubrey était en grande discussion avec un collègue de Kent. Le patron de la jeune femme semblait aux anges, un verre de champagne dans la main il riait tout en discutant avec un autre investisseur. La femme de Kent était en charmante compagnie avec les autres épouses et James était également en train de discuter. Tout le monde semblait passer un bon moment. Cece chercha du regard, mais elle ne voyait plus Boyd. Sans doute avait-il fait faux bond à sa famille ? Il avait été vu par ses parents, avait discuté avec Hammersmith, après tout, il était maintenant libre de ses engagements. Cecelia, profita de ce moment de répit pour jeter un coup d’œil à son téléphone. Rien, à part un message de sa mère. C’était bon signe. Au moins, il n’y avait pas de mauvaises surprises à gérer en plus du cadet Parrish. Elle se dirigea vers le bar, elle était affamée. Et même si les petits fours étaient toujours trop secs, elle réalisa qu’elle n’avait rien avalé de la journée. Elle attrapa un toast de foie gras, qu’elle avala rapidement. Elle ne voulait pas qu’on la surprenne. Elle tenait toujours à être parfaite … Comme si la voir manger allait la faire descendre de son piédestal ? Elle reprit une coupe de champagne et sirota tranquillement le breuvage, lorsqu’elle entendit à nouveau sa voix. Elle leva les yeux aux ciels. Boyd Parrish, le retour. Faut croire que j’ai raté mon coup, tu es tou-jours là. Elle avait accentué les deux derniers mots, pour appuyer son agacement.  Toujours dans la provocation, Boyd semblait vouloir la faire sortir de ses gonds. Apparemment pas assez, puisque ta compagnie n’est toujours pas agréable. Elle devait bien avouer, qu’elle était quand même contente qu’il soit là et puis il était mignon avec ses cheveux en bataille, mais ça elle comptait bien se le garder pour elle.

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There is gonna be a flame

Cecelia semble avoir mangé du lion ce soir et disons que ce n'est pas pour me déplaire, il faut dire que j'ai toujours eu un énorme faible pour les filles de caractère. "Faut croire que j’ai raté mon coup, tu es tou-jours là.". Encore une fois, j'me mets à rire, pas le moins vexé du monde. C'est qu'elle est sexy quand elle est énervée la petite ! Quoi ?... qu'ai-je dit ? "Sexy" ? Non, non, non ! Cece et sexy dans une même phrase, c'est pas possible (et la rime est cadeau) ! Non. Alors pourquoi j'peux pas retirer ce sourire stupide de mon visage ? Reprends-toi mon gros, c'est Cece qui est devant toi, pas le gros boule de Kim Kardashian ! Pas de quoi s'émoustiller ! Le whisky devait être plus fort que d'ordinaire. Ouais voilà, c'est l'alcool qui me monte à la tête, y a pas d'autres explications. "Toujours, pour le meilleur et pour le pire", que je lâche en riant. Je sais qu'elle ne me supporte pas. Et c'est réciproque. Entre Cece et moi, l'entente n'est pas possible pour la simple et bonne raison qu'on ne vient pas du même monde. Pire que ça, on est deux habitants de deux galaxies très différentes et lointaines. On n'est même pas sur le même fuseau horaire. Elle est le jour, je suis la nuit. On n'a pas les mêmes codes, ni le même langage. Parler à Cece, c'est comme parler à un sourd muet, éreintant et inutile. Alors forcément, y a conflit. "Apparemment pas assez, puisque ta compagnie n’est toujours pas agréable.". Et je ris. Encore et toujours, parce que c'est le seul truc qui me vient. Je termine mon verre et le pose en bordure de la table la plus proche. Une seconde plus tard, un serveur en costume de pingouin vient le récupérer et j'en suis impressionné. C'est qu'ils sont rapides dans le coin. Remarque, la clientèle est exigeante, ils n'ont pas trop le choix s'ils veulent garder leur emploi et surtout, ne pas s'attirer les foudres de la teigne à côté de moi. "Oh allez, fais pas genre, je sais que tu m'adoooores", que je balance en exagérant volontairement. Elle tire une de ces tronches, c'est vraiment trop drôle à voir. Franchement, c'est l'attraction de la soirée. Faire chier Cece, c'est quand même bien plus marrant que de parler avec des vieux croûtons ! Ouais, en fait, emmerder Cece, ça doit être dans mon top cinq des trucs les plus marrants que j'aime faire. "J'crois qu'il est temps d'aller danser !", que je sors de nul part, ne réfléchissant pas à deux fois avant d'attraper la main de Cece pour la traîner sur la piste de danse, au milieu de la salle. Quelques couples dansent déjà, nous offrant des slows parfaitement exécutés. Faut dire que sur un air de musique d'ambiance, on va pas danser la macarena. Peu importe. Je sens Cece me résister un peu, mais j'ai le dessus et une fois au milieu de la pièce, je l'attrape par les hanches pour venir nous rapprocher et commencer à mouvoir nos corps au rythme de la douce musique. J'ai beau ne pas la porter dans mon cœur, elle est quand même jolie, avec ses grands yeux innocents. "Tu vois, c'est pas la mort !", que je déclare, alors que je capte du coin de l’œil mon père et ma mère nous observer. Mon père semble surpris par ma posture, quant à ma mère... elle est plutôt ravie à en croire le sourire qui dessine ses lèvres. Faut dire qu'elle s'est mise en tête de me caser. Je sais qu'elle rêve de me voir aux bras d'une jolie fille, plongé dans une relation sérieuse. Et pour ma mère, Cece est un peu la nana parfaite. Gentille, travailleuse, polie, en fait, j'crois qu'elle tient plus des Parrish que moi, ce qui est un peu inquiétant, faut bien l'avouer... Enfin, ma mère peut rêver longtemps, c'est juste une danse entre Cece et moi. Rien de plus. Juste quelques pas pour oublier mon ennui mortel. "J'sais vraiment pas comment tu fais pour traîner avec toutes ces vieilles croûtes !". Parce que j'ai beau regarder autour de moi, à part mon frère et mes sœurs, y a pas foule de jeunesse. La plupart des gens présents sont vieux, chauves et riches. Le trio de la mort. Le genre de personne que j'ai vu défiler toute ma jeunesse et qui m'ont fait comprendre que jamais ô grand jamais je ne serai des leurs.

Cette façon qu’avait Boyd de rire à ses propres blagues et aux propos de Cece, avait le don de l’agacer. Elle ne savait jamais sur quel pied danser avec celui-là. Elle avait toujours l’impression qu’il cherchait à la rabaisser ou tout simplement à la mettre en colère. Ce n’est pas que la jeune femme soit rancunière – quoi que – mais elle n’aimait pas le ton qu’employait le jeune homme. D’autant plus, qui’elle était la seule à avoir ce genre de faveur. Elle qui s’était tant battue pour en arriver là. Elle qui avait su se faire une place dans la famille et la société Parrish. Elle qui était tout simplement brillante, elle avait tout simplement l’impression qu’il l’a prenait pour une fourmi à côté de tous les autres. Mais elle n’était pas du genre à se laisser faire non plus. Au départ, elle n’osait trop rien dire. Elle avait peur de contrarié son patron, ou de se faire virer. Mais maintenant qu’elle était depuis longtemps et que Kent se confiait à elle sur le comportement du jeune homme, elle se laissait plus facilement aller à dire ce qu’elle pensait. Même si elle prenait toujours des pincettes, que Boyd soit là ou pas d’ailleurs. Mais ce soir, ce n’était pas son soir. Elle avait été si stressée, avait eu une si grande pression sur les épaules qu’elle n’avait qu’une envie, rentrer chez elle, se mettre en pyjama en pilou pilou devant un bon film et un pot de glace vanille aux pépites de chocolat. Mais non, elle devait une fois de plus se coltiner ce crétin de Boyd Parrish, qui était très en forme ce soir en plus de cela. Elle haussa les sourcils à sa remarque. Ce qu’il pouvait être prétentieux et sûr de lui celui-là. Elle le regardera très sérieusement. Boyd, même si tu étais ma dernière chance sur terre, crois moi je prendrais moi-même un fusil pour me tirer une balle. Voilà, c’était le fond de sa pensée. Bon certes, elle dramatisait un peu le tout. Mais ne supportait pas son sourire hypocrite et condescendant. Il fallait qu’il redescende sur terre, il se prenait pour qui au juste ? Le Christ ? Si, sa famille lui pardonnait tous ses écarts de conduite, il n’en était pas de même pour Cecelia.Quelle ne fut donc pas sa surprise lorsqu’il l’entraina sur la piste de danse. Non mais il avait pété un câble ou quoi ? Il ne comprenait donc pas qu’elle travaillait en cet instant précis ? Qu’elle n’était pas une invitée mais l’organisatrice de la soirée. Elle ne pouvait pas se permettre ce genre de fantaisies. Elle essayait de se tirer de là, mais Boyd la tenait fermement au niveau des hanches. Il a de la force le con. L’horreur, Cecelia croisa le regard de monsieur et madame Parrish. Elle vivait un enfer. Un sourire en coin, Cece savait très bien qu’ils les imaginaient déjà ensemble. Elle avait des frissons rien que d’y penser. Kent, lui avait déjà confié qu’il adorerait que son fils se mette avec une fille comme Cece, pour « le tenir un peu ». Oui, bah autant vous dire, que Cece, elle ne fait pas dans le social. Cece repris un peu de contenance et souris timidement au gens qui les regardaient. C’est qu’ils avaient volés la vedette aux autres couples. Merde, merde, merde. Elle ne se sentait plus du tout à l’aise, elle ne supportait pas que les regards soient sur elle, et encore moins en compagnie de Boyd. Son attention se reporta sur le jeune homme. Eux au moins ont de la conversation. Siffla-t-elle tout en continuant à sourire à chaque regard qu’elle croisait. Pourvu que cette chanson prenne fin. Une fois la chanson terminée, elle s’arracha de l’étreinte du jeune homme. Tu n’as pas une gogo à aller retrouver non ? Elle savait qu’il avait une vie de dépravé. Toujours à faire la fête et à boire de l’alcool. Cece enviait souvent son côté insouciant, bien qu’elle ne le dise pas à haute voix, mais elle condamnait son mode de vie, toujours dans l’excès.