(aldig) I broke my bones playing games with you

and you're cold and I burn,
I guess I'll never learn.

Réveillée par les miaulements du chaton dont tu es temporairement la mère, tu passes ta matinée de repos à t'en occuper. Tu es bien consciente que tu auras du mal à t'en séparer une fois le véritable propriétaire retrouvé, mais tu sais également que tu n'as pas les moyens de t'occuper d'un animal très longtemps. Avec un peu de chance, le propriétaire te laissera lui rendre visite. En attendant, il est vrai que tu retardes légèrement l'échéance puisque tu ne t'es toujours pas lancée dans les recherches. Le temps file sans que tu ne t'en rendes compte, et il te faut bientôt quitter le dénommé Kili pour attraper balais et seau. Tu commences chez les Jefferson, famille sans doute persuadée que la gentille danoise ne les entend ou ne les comprend pas, à moins qu'ils ne pensent qu'une quelconque clause de confidentialité vous lie. A vrai dire, tu te fous pas mal du contenu de leurs disputes, ou de la manière dont les enfants parlent -mal- à leurs parents. Comme toujours, tu visses ton casque sur tes oreilles et te mets au travail sans attendre. Le garçon, seize ans, te regarde faire avec cet air de gros con machiste que tu ne connais que trop bien, et tu prends sur toi pour ne rien dire. C'est une délivrance que d'en finir avec cet appartement. Tu prends le métro de SoHo à l'Upper East Side, sors la clé que t'as donnée Zadig Jabari sachant qu'il n'est pas très présent, et reprends tes recherches. Tu n'es effectivement pas là pour nettoyer, cette fois, puisque tu es passée la veille. Seulement, tu t'es laissée dire qu'il ne serait pas là cet après-midi, moment idéal pour mettre la main sur la drogue dont tu rêves de le débarrasser. C'est fou comme certaines choses peuvent t'obséder, au point que tu en rêves, en cauchemardes. Des choses qui ne te regardent pas, que tu ne devrais même pas prendre en considération. Merde, mais si Zadig veut se droguer, en quoi cela te regarde-t-il ? Pourtant, tu te sens concernée. Tu aimes à te dire que c'est purement égoïste, que tu n'as simplement aucune envie de débarquer un jour et de le trouver après une overdose. Tu ne tardes pas à retrouver les sachets repérés hier, tu t'empresses donc de sortir de la chambre, te dirigeant vers le hall du penthouse afin de récupérer ton sac et de filer avant le retour du propriétaire. Après l'avoir récupéré au portemanteau, tu t'apprêtes à mettre la came dans ton sac lorsque la porte s'ouvre sur Zadig, juste à côté de toi. « Umulig ! » Impossible. Mais qu'est-ce qu'il fait là ? Bon, oui, ok, c'est chez lui, mais tout était basé sur l'idée -l'espoir- qu'il serait absent encore un moment. « Je... hum. » Sa drogue entre les mains, tu ne peux mentir sur ce que tu es en train de faire. Oui, tu voles sa drogue, ou c'est du moins ce que tu avais l'intention de faire. Tu t'es concédé ce droit de nulle part, celui de le protéger, et non seulement tu t'y prends mal mais tu ne sais même pas pourquoi tu le fais. Ton regard croise le sien, tu envisages de faire mine de t'évanouir pour l'adoucir mais décides de lui faire face. « Je pense que je vais m'expliquer, mmh ? » Tu te mordilles la lèvre inférieure, non pas gênée mais bel et bien embêtée de devoir en arriver là. Tu ne lui as plus parlé que pour le saluer depuis maintenant deux semaines, et en plus tu te sens débile d'avoir agi de la sorte. D'un autre côté, lui parler n'aurait pas servi à grand chose non plus, qu'en a-t-il a faire que sa femme de ménage se sente concernée par sa santé ? Qu'en a-t-il à faire de sa femme de ménage.