Strong loves never ends ≈ camden

L’air était frais, emmitouflé dans ses gants, Miles vérifiait sans cesse sa montre, comme s’il était attendu. Pourtant il n’avait rien à faire aujourd’hui. Il avait décidé que lui et Camden devaient s’offrir une journée pour eux. Ils s’éloignaient et bien qu’il ait sa part de responsabilité il ne voulait pas que cela continue ainsi. Lui, le bourreau de travail avait décidé de prendre une journée de congé, son premier jour depuis bien longtemps. Leurs mains gantées l’une dans l’autre, Central Park était recouvert par la neige et Miles se sentait bien. Cela faisait pas mal de temps qu’ils n’étaient pas sortis en tête à tête, qu’ils n’avaient pas quittés cette routine qui se voulait empoisonnée. Il l’aimait, plus que tout et il savait que tôt ou tard ils arriveraient à mettre des mots sur leurs problèmes. Mais Miles ne voulait pas la brusquer, il ne voulait pas l’éloigner. Elle était déjà partie, il avait réussi à la ramener, mais pourtant rien n’était pareil. Il se montrait distant, tentait tant bien que mal de lui laisser l’espace qu’il estimait vital pour cette dernière. Pas sûr de la marche à suivre, il osait imaginé que c’était la meilleure façon pour elle de revenir vers lui. Et puis le travail lui permettait aussi de se changer les idées, de trouver autre chose à ressasser que leurs échecs répétés dans leur volonté commune de créer un foyer. Mais il voulait aussi l’avoir près d’elle. Une sorte de conflit se créait en lui, ne sachant pas sur quel pied danser ni même comment réussir à recréer le liant de leur relation. S’il avait peur d’une chose, c’était bien de la perdre. Il l’aimait, son amour pour elle était immuable. Mais parfois, la peur que l’autre vous quitte l’emporte sur l’amour que l’on éprouve. Perdu, il l’était. Confiant, il l’était aussi, après tout il n’était pas réputé comme étant un pessimiste, c’était plutôt le contraire.
Ses yeux fixèrent alors deux gamins, probablement des frères, qui s’amusaient dans la neige, leur mère les accompagnant du regard. Pendant un bref instant, il s’imaginait que c’était sa famille à lui, mais très vite il déchanta, et ravala promptement cet égard. Oui, il aurait voulu avoir des enfants. C’était un rêve qu’il caressait toujours autant, mais auquel il avait dû renoncer dans l’immédiat. La dure réalité l’avait frappé de toute ses force, sonné par ce cruel manque qui allait mettre son couple à rude épreuve. En pensant à tout cela, il ne se rendit même pas compte qu’il serrait la main gantée de Camden de plus en plus fort. Il faisait froid, mais il était content, de l’avoir à ses côtés. Car s’il y avait bien une chose qui plaisait plus que tout pour le jeune homme, c’était de parader avec sa belle. Il en était fier et malgré les épreuves qu’ils enduraient ces temps-ci, il ne cessait de sourire à la simple vue de son visage : « - ça va t’as pas trop froid ? On peut rentrer si tu veux … Je sais que c’était mon idée de venir ici et je n’ai pas envie que tu te gâche ta journée de congé !  » Secrètement, il ne parlait pas vraiment de la température extérieure mais de leur situation personnelle.