(alstin) I like the way that your face looks when I’m arguing with you

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Tu soupires lourdement – qu'est-ce qui t'a pris de vouloir vivre à New York ? La Norvège et le Danemark ont le mérite d'être des pays calmes, et puis tu dois avouer que ta situation y était moins... précaire. Tu aurais pu tout avoir, mais tu en voulais trop, le rêve américain semblait te tendre les bras. Résultat, tu es fauchée, tu vis dans le quartier qui était le dernier de tes choix, et tu récures les toilettes de riches qui te regardent de haut. Ce que tu ne peux pas vraiment leur reprocher, puisque tu ne penses pas très différemment d'eux. Il ne s'agit clairement pas du métier dont tu rêvais, ni de la vie que tu t'étais imaginée. Tu as toujours été comme ça, a viser trop haut pour être inévitablement déçue. Au point que tu ne crois plus en rien, ou c'est du moins ce dont tu tentes de te convaincre. Tu as probablement peur, de rêver à nouveau et de tirer des plans sur la comète. Tu crains que la prochaine ne soit la déception de trop. Second soupir - tu t'extirpes difficilement du métro dans lequel tu as eu la mauvaise idée de pénétrer afin de rejoindre SoHo. Evidemment, tes amis ne vivent pas dans le coin, ce serait trop beau. Tes employeurs, bien. Une autre preuve de ta tendance à voir trop grand occupe l'un de ces immeubles: ténébreux, charmant à outrance, il est probablement l'incarnation de l'inaccessible. Tu aimerais pouvoir dire que cela t'indiffère, mais plus ça va et moins c'est le cas. Tu te dois d'être honnête, au moins envers toi-même, en avouant que tu ne te trouverais pas dans cet ascenseur en direction du 315 si tu n'en avais rien à faire. Tu ne courrais pas le risque que tu t'apprêtes à prendre. Tu insères la clé dans la serrure une fois parvenue face à la porte, et prends un dernier -et énième- instant de réflexion. Tu risques gros, pour ne rien y gagner. Rien du tout, ce serait même plutôt le contraire. Mais lui y gagne, du moins de ton point de vue. Finalement, tu pousses le battant, après tout tu n'as pas fait le trajet pour rien, et te diriges directement vers la chambre après avoir vérifié que les lieux étaient vides de toute présence -si ce n'est celle du chat qui te suit, intrigué. La drogue, dénichée sans trop de mal, atterrit dans la cuvette des toilettes sous le regard toujours perplexe de l'animal qui, toute concentrée et déterminée que tu es, n'a toujours pas eu droit à ses caresses de salutation. Ton oeuvre se trouve presque achevée lorsque la porte de la salle de bains s'ouvre dans ton dos. Tu sursautes violemment: tu n'avais absolument rien entendu. Ni claquement de porte, ni tintement de clés, encore moins des pas. Tu jures en norvégien, entre tes dents, tandis que ton cœur semble vouloir aller se réfugier ailleurs, en dehors de ton corps à présent tremblant face à l'apparition de Justin. Tu pivotes vivement, les mains dans le dos comme s'il n'avait pas déjà compris ce que tu étais en train de faire, et tu lui décoches un sourire gêné. Sans doute un peu raté. « Je... hmm... Salut. » Tu songes une seconde qu'il pourrait mettre cela sur le compte de la surprise et du fait qu'il est à tomber par terre, mais il faudrait qu'il soit complètement stupide et ce n'est (malheureusement) pas le cas.

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Aldis
&
Justin

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Ce qu'il y avait de bien avec le fait d'être son propre patron, c'était de pouvoir arriver au bureau à n'importe quelle heure, sans jamais avoir de comptes à rendre à qui que ce soit. Bien sûr, Justin n'abusait pas de ce privilège outre mesure, mais il devait bien avouer en profiter de temps en temps, particulièrement lorsqu'il sortait d'une soirée un peu trop festive. Fort heureusement pour lui, il pouvait compter sur ses assistantes en qui il avait pleinement confiance et qu'il avait recrutées avec une attention toute particulière pour pouvoir leur confier les missions les plus importantes. Et autant dire qu'aujourd'hui, il comptait pleinement sur leur professionnalisme pour répondre aux sollicitations de ses nombreux clients et partenaires financiers. En effet, la nuit du jeune homme avait été plutôt courte, voire même inexistante puisqu'il l'avait en grande partie passée en boîte de nuit en compagnie de quelques amis haut placés, toujours prêts à faire la fête.

Les matins qui succédaient à ces nuits-là n'étaient jamais simples, et alors qu'il s'était réveillé dans des draps autres que les siens, Justin avait du quitter sa conquête éphémère pour reprendre le chemin du bureau et des responsabilités. Mais avant toute chose, il avait souhaité repasser chez lui histoire de prendre une douche et de récupérer quelques affaires... et quelques remontants dont il aurait bien besoin pour venir à bout de cette journée. Mais à peine eut-il pénétré dans son appartement que le jeune homme remarqua un bruit suspect. Justin fronça d'abord les sourcils avant d'apercevoir les affaires de sa femme de ménage, ce qui ne manqua pas de le faire sourire sans qu'il ne sache trop pourquoi d'ailleurs. Déposant son blouson sur le porte-manteau de l'entrée, il s'avança ensuite dans l'appartement et en se fiant aux bruits faibles qu'il entendait, se retrouva devant la porte de la salle de bain qu'il ne tarda pas à entrouvrir. Mais ce qu'il vit alors qu'il s'attendait à trouver la jeune femme affairée à faire le ménage le fit se figer instantanément. Aldis était bel et bien là, mais elle semblait occupée à tout autre chose. Prise sur le fait, la jeune femme eut même un sursaut avant de se tourner vers le propriétaire de l'appartement pour lui sourire timidement. Même si elle cachait à présent ses mains dans son dis, Justin avait distinctement vu ce qu'elle était en train de faire et un peu malgré lui, afficha par conséquent une mine bien plus sévère qu'à l'accoutumée. « Qu'est-ce que ... » balbutia Justin sans même répondre à son "salut" gêné, avant d'entrer plus franchement dans la pièce et de s'approcher de la cuvette des toilettes où il trouva précisément ce qu'il craignait. « Qu'est-ce que tu es en train de faire ? » questionna-t-il alors plus sévèrement en pivotant vers sa femme de ménage, oubliant même pour une fois la politesse qui l'avait toujours contraint à la tutoyer malgré leur faible différence d'âge.
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Il est clair que tu n'as pas ton mot à dire, ni de jugement à porter, mais cela ne t'empêche pas de vouloir t'emmêler. Protectrice de nature, sans doute car tu es l'aînée de ta famille, tu ressens constamment le besoin de prendre soin de tes proches. Plus ou moins proches, dans le cas de Justin. Disons que tu passes des heures chez lui, chaque semaine, et que tu fais partie du décor de son appartement. Tu t'es habituée à lui, attachée à travers ce que tu as découvert de sa vie depuis l'envers du décor. Il n'est pas, pour toi, le riche propriétaire d’hôtels playboy sur les bords. Tu as pu voir au delà de cela, et tu as aimé ce que tu découvrais. Et puis, il a un chat, tu aimes les propriétaires de chats -c'est du moins ce que tu prétextes bêtement auprès de tes amies lorsqu'elles te tannent au sujet de ton bel employeur. Quoi qu'il en soit, tu t'es mis en tête de ne pas y aller par quatre chemins, et de tout simplement balancer la drogue au fond des toilettes. Lui parler n'aurait servi à rien, pourquoi prendrait-il ton avis en compte ? Tu n'es que la femme de ménage. Tu te mets donc à l'oeuvre, jusqu'à ce que la porte ne s'ouvre dans ton dos pour dévoiler le jeune homme. Tu sursautes, et tentes tant bien que mal de paraître naturelle malgré l'inutilité du geste. Il a compris, c'est évident. Tu demeures figée, détaillant ses traits qui se durcissent considérablement. Tu ne l'as jamais vu autrement que souriant, si ce n'est lorsqu'il se trouvait préoccupé par les affaires et que tu traînais dans les parages. Il commence, probablement plus perplexe qu'autre chose, avant de vérifier ce qu'il a très bien vu. Tu t'écartes, comme pour lui dévoiler ton méfait. Vos regards se croisent à nouveau, tu t'es fermée également, bien plus sérieuse. Presque arrogante, tu tends le bras et vides le reste dans les toilettes avant de tirer la chasse. « Je vous sauve probablement la vie, voilà ce que je fais. » C'est dit simplement, comme s'il s'agissait de la chose la plus normale qui soit. « Je sais que vous n'allez pas comprendre, et que vous allez me virer. Mais je devais le faire, c'est tout ce que j'ai à dire. » Tu demeures plantée face à lui, comme en attente de ta sentence. Tu ne saurais dire précisément ce qu'il a l'intention de faire, ni ce qui lui passe par la tête. Est-il du genre colérique ? Tu n'en as pas la moindre idée, mais s'il se drogue, il est dépendant, et tu viens justement de balancer sa came, alors un coup de sang ne serait pas pour t'étonner. Tu le supporterais probablement sans trop de mal, et tu pourrais le comprendre, mais tu n'en démordras pas: tu as fait ce que tu devais faire. C'était nécessaire, pour lui, et pour ta santé mentale sachant que ne rien faire t'aurait rendue folle.

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Aldis
&
Justin

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Médusé, Justin découvrit avec stupeur l'intégralité du stock qu'il cachait habituellement dans sa chambre au fond de la cuvette des toilettes. Sa femme de ménage s'était écartée, ne souhaitant visiblement pas spécialement cacher ce qu'elle venait de faire. Pire, elle eut l'audace de terminer son œuvre sous ses yeux, avant de tirer la chasse d'un geste plein d'arrogance qui vint titiller la colère du propriétaire des lieux. Bien sûr, il n'aurait aucun mal à se procurer de nouveau les doses dont il avait besoin et les contacts qu'il avait dans ce milieu obscur joueraient en sa faveur pour lui trouver le plus rapidement possible ce qu'il demandait. Mais ce qui chiffonnait le plus Justin, c'était bien le comportement d'Aldis. Jusqu'ici, il ne l'avait connue que timide et légèrement effacée, se livrant à peine au cours des quelques moments qu'ils avaient passés ensemble autour d'un café. Et tout à coup, il la découvrait autrement. La jeune femme se mêlait subitement d'affaires qui ne la regardaient clairement pas, et ce alors qu'elle avait pourtant promis de tirer un trait sur la découverte qu'elle avait faite quelques semaines plus tôt dans la commode de son employeur. Perdant légèrement son sang froid, Justin en avait oublié les politesses de rigueur mais la jeune femme, elle, restait égale à elle-même. L'arrogance en plus.

Elle disait vouloir lui sauver la vie tout en étant consciente qu'elle risquait d'être virée, et le propriétaire de l'appartement avait bien du mal à la suivre pour le coup. Le regard toujours aussi noir et sévère, il la dévisagea longuement pour tenter d'entrevoir dans ses yeux ou dans ses traits un semblant de réponse... en vain. Elle semblait étonnamment sûre d'elle, plantée en face de lui sans broncher et ce même lorsqu'il se rapprocha d'elle. Les sourcils froncés, Justin laissa un nouveau silence s'installer dans la pièce en espérant presque que celui-ci la fasse flancher, mais il n'en fut rien. Aldis semblait rester imperturbable, et son attitude devenait de plus en plus incompréhensible aux yeux du jeune homme. « A quoi vous jouez ? » finit-il par demander en croisant les bras sur son torse. « Il me semblait pourtant vous avoir demandé de faire comme si vous n'aviez rien vu la dernière fois... » Bêtement, Justin avait effectivement cru qu'il pouvait lui faire confiance mais visiblement, il s'était trompé sur toute la ligne. « Je vous demanderai de vous mêler de vos affaires à l'avenir, c'est compris ? »

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Tout cela ne te concerne pas, tu ne devrais même pas t'en soucier. Sa vie, son problème, sa santé, son appartement, sa drogue. Faire comme si de rien n'était aurait été bien plus normal, après tout c'est ce qu'il t'a demandé de faire. Ce que tu lui as promis de faire, d'ailleurs. Une chance que tu n'aies jamais eu beaucoup foi dans les promesses. Tu comprends son désarroi, tu ne sais pas comment tu aurais réagi si les rôles avaient été inversés, probablement en hurlant comme une furie puisque tu es du genre théâtrale. A vrai dire, tu es surprise par son comportement. Il n'est pas complètement enragé contre toi, plus choqué qu'autre chose. Il ne t'a jamais vue ainsi, sûre de toi, à camper sur tes positions même si tu as -du moins partiellement- tort. Disons que ni l'un ni l'autre n'a raison, après tout tu n'as pas à fourrer ton nez dans ce qui ne te regarde pas, mais d'un autre côté il est dans une illégalité totale, et puis il se fait du mal avec ces conneries. Aucun de vous n'a bien fait, mais s'il faut désigner le plus fautif des deux il s'agit sans le moindre doute de toi. Pourtant, tu demeures d'un calme olympien, comme si la situation n'avait rien d'anormal. Tu fais ce qui te semble bon, te moquant des conséquences, à peu près comme tu le fais depuis toujours. Tu n'as jamais été particulièrement soucieuse des règlements et des normes, tu n'as jamais eu beaucoup à perdre, et ce plus encore depuis ton emménagement à New York et la désagrégation totale de tous tes rêves.

Justin te dévisage, toujours aussi perdu, et légèrement plus en colère. Ce que tu lui dis n'a pas l'air de lui faire comprendre ton geste et, franchement, tu le conçois tout à fait. Tu n'es même pas certaine que tout cela ait véritablement une logique. Tu le regardes approcher, ton regard clair se levant sur lui, et tout ce que tu remarques est qu'il est encore plus sexy comme ça, mais là n'est pas la question et il te faut rapidement te reprendre pour garder un semblant de sérieux puisque bon, il t'engueule, ce n'est pas supposé être amusant, et ce même si tu n'en es pas plus perturbée que cela. Le silence demeures intact quelques secondes, jusqu'à ce qu'il ne le rompe d'une simple question. A quoi tu joues ? Sincèrement, tu n'en as aucune idée. C'était une impulsion, l'une de tes stupides missions imaginaires. « Vous l'avez fait, c'est vrai. Le problème, c'est que je n'y suis pas parvenue. Ce n'est pas faute d'avoir essayé, je vous ai fait une promesse et j'avais l'intention de la tenir, seulement ça s'est avéré plus compliqué que prévu. » Tu ne t'imagines pas qu'il comprendra, mais le lui dire ne te coûte rien. Tu hoches la tête à sa dernière remarque, avant de froncer les sourcils. « La prochaine ? Vous voulez dire que vous ne me renvoyez pas ? Dans le genre déconseiller à tout le monde de m'engager en inventant je ne sais quelle raison ? » Bien joué, voilà que tu lui donnes des idées. « Pas que j'en ai envie, mais... » Tu ne finis pas, haussant les épaules. Ta main se pose machinalement sur son bras: « Je suis désolée. Je sais pertinemment que j'ai dépassé les bornes, je n'avais aucun droit de toucher à vos affaires, mais ça m'a semblé tellement... important. J'y ai repensé tous les jours depuis que je l'ai trouvée, et j'ai imaginé tellement de fois que... enfin, vous voyez quoi. Ce n'était pas la bonne façon d'essayer de prendre soin de vous, mais vous ne m'auriez pas écoutée autrement. »

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Aldis
&
Justin

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Justin avait beau tourner et retourner la situation dans tous les sens, il avait bien du mal à comprendre les motivations de sa femme de ménage. Les raisons pour lesquelles elle avait voulu se débarrasser de son stock de coke lui échappaient, et il commençait d'ailleurs à penser qu'il avait eu tort de lui faire confiance la première fois. La jeune femme était tombée par inadvertance sur sa cachette secrète et peut-être un peu bêtement, il avait cru qu'elle ferait comme si de rien n'était. Mais Justin s'était visiblement trompé à son propos, et elle lui en amenait la preuve ce matin. Aldis paraissait totalement imperturbable, et rien du silence qui régnait ou du regard appuyé de son patron ne semblait pouvoir la déstabiliser. A vrai dire, le jeune homme ne l'avait jamais connue aussi déterminée et il ne pouvait s'empêcher de penser que ce côté rebelle qu'il lui découvrait n'était pas pour lui déplaire. Mais bien vite, son attention se reporta sur les conséquences de son acte délibéré et il reprit immédiatement un regard plus sévère. Aldis avouait ouvertement qu'elle n'avait pas tenu cette promesse qu'elle lui avait faite mais pourtant, cet aveu ne semblait pas l'émouvoir outre mesure. Pire, elle s'étonna même de ne pas être virée sur le champ, incitant presque son patron à la congédier sans ménagement. Surpris une nouvelle fois par ce comportement, Justin fronça les sourcils et entrouvrit la bouche pour s'expliquer mais il fut coupé dans son geste par le contact de la main d'Aldis sur son bras. Instinctivement, son regard glissa vers le bas avant de remonter de nouveau vers son employée empli d'une lueur pleine d'interrogations. Décidément, elle semblait avoir décidé de souffler le chaud et le froid et pour le coup, Justin avait beaucoup de mal à la suivre.

Comme un énième retournement de situation, Aldis entama alors une série d'excuses qu'elle termina par un : « Ce n'était pas la bonne façon d'essayer de prendre soin de vous, mais vous ne m'auriez pas écoutée autrement. » qui laissa son patron interdit quelques instants. « Prendre soin de moi ? » répéta-t-il machinalement, avant de secouer la tête en ajoutant : « Ce n'est pas ce que je vous demande. » d'un ton sévère et intrigué à la fois, tout en retirant son bras et en brisant ainsi le contact qui les liait toujours. Un bref silence s'installa ensuite dans la pièce, mais Justin le brisa rapidement en poursuivant : « Je n'ai pas besoin qu'on prenne soin de moi. Contentez-vous de prendre son de mon appartement en vous mêlant de ce qui vous regarde. » Son ton était sec, peut-être un peu plus que ce qu'il aurait voulu, et après avoir fermé les yeux quelques instants Justin les braqua de nouveau vers Aldis pour déclarer : « Si vous n'en êtes pas capable, je devrais prendre les mesures qui s'imposent. » conclut-il, même s'il n'avait aucune envie de se séparer de la jeune femme et alors même qu'il ne comprenait pas exactement pourquoi il rechignait ainsi à la virer sur le champs.

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La déception évidente de Justin face à un comportement qu'il ne comprend pas, qu'il ne peut pas comprendre, ne t'ébranle pas plus que ses paroles ou son air mécontente. Tu conçois l'étrangeté de ton geste, mais tu t'en sentais le devoir à tel point que tu ne le considère pas comme particulièrement mal. Oui, tu te mêles de ce qui ne te regarde pas et, oui, tu viens purement et simplement de balancer une certaine somme d'argent dans les toilettes, mais il faut dire que d'argent, il n'en manque pas -si tu peux considérer ce point comme une excuse. Tu ressens une pointe de regret face à ton employeur, juste avant de te souvenir des raisons pour lesquelles tu l'as fait, et que de toutes manières tu es nulle pour tenir des promesses. Ou garder des secrets, tu devrais peut-être le prévenir pour ce point-là. Tu décides de te taire, pour une fois, puisqu'il n'a pas encore hurlé qu'il te foutait dehors et que tu préférerais que cela n'arrive pas de si tôt.

Ta main se pose sur son bras, tu ne réfléchis pas beaucoup à tes gestes, et peut-être encore moins à tes paroles. Tu lui présentes des excuses, éternelle contradiction. Evidemment, Justin ne semble pas comprendre la fin de ton discours. Prendre soin de lui, en voilà une idée saugrenue. Normal, puisque c'est la tienne. « J'en ai parfaitement conscience », ne peux-tu t'empêcher de sourire, presque amusée par son air intrigué malgré son sérieux. Mais il dégage son bras, et ce simple geste te coupe l'envie de sourire. Tu fais de ton mieux pour ne rien montrer, ne pas faiblir, et ressens un certain soulagement lorsque sa voix s'élève à nouveau. Tu n'as pas le choix, tu n'es pas bornée au point de risquer à nouveau ton poste pour aider quelqu'un qui n'en a pas envie. Dévouée et protectrice, mais pas complètement stupide, tu ne comptes pas jouer à la maman indéfiniment. Ou peut-être que si, tu ne saurais dire si on te reprendra ou non à dépasser les limites de ta fonction et de vos relations. Tu grimaces, réprimant un soupir ennuyé. « Très bien, je ferais un effort pour ne pas me sentir concernée », lâches-tu presque à contre cœur avant de hausser les épaules. Sans doute finis-tu ainsi de le rendre perplexe. Pour ta part, tu es toujours blessée, pathétiquement blessée par son geste, et tu ne supportes pas de demeurer si proche de lui dans cette pièce exiguë. « Merci, je suppose. Je vous laisse. » Tu quittes la pièce sans plus de cérémonie et te diriges vers l'entrée afin d'y récupérer tes affaires.

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Aldis
&
Justin

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Aldis avait définitivement quelque chose de terriblement intrigant aux yeux de son employeur, sans qu'il ne sache pour autant dire de quoi il s'agissait. Elle l'exaspérait et l'intriguait à la fois, et alors qu'il aurait probablement renvoyé n'importe quelle autre femme de ménage qui aurait osé mettre le nez dans ses affaires, Aldis était toujours là. Même après la première alerte qu'il avait eue lorsqu'elle avait mis la main sur son stock personnel de drogue, Justin avait prit la décision de la garder comme employée. Et aujourd'hui encore il se surprenait à ne pas la congédier avec perte et fracas. Certes, il ne comprenait absolument pas son geste et l'attitude qu'elle venait d'avoir envers lui l'exaspérait. Mais pourtant, le jeune homme était incapable de prendre les mesures qui s'imposaient dans ce genre de situations.

Comble de la provocation, Aldis se mit à sourire d'une manière toute aussi incompréhensible que surprenante. Définitivement perdu, Justin se montra alors un peu plus abrupt en rompant ce contact étrange que la jeune femme avait elle-même instauré et par la même occasion, tenta de rétablir l'autorité que son rôle d'employeur lui imposait. Initiative qui sembla d'ailleurs porter ses fruits puisqu'Aldis ne tarda pas à promettre qu'elle ferait des efforts à l'avenir. Mais alors qu'elle quittait la pièce en saluant Justin, ce dernier resta immobile quelques instants, observant distraitement la cuvette dans laquelle elle venait de jeter la totalité de son stock. Pourtant, les questions qui se bousculaient dans son esprit n'avait à présent plus grand-chose à voir avec la perte de ces petits sachets, qui représentaient eux-mêmes une certaine somme d'argent. Justin avait des contacts assez fiables dans le milieu pour pouvoir se procurer tout ce dont il avait besoin en un temps record. Non, désormais, son principal soucis était bel et bien le discours qu'avait tenu Aldis. Cette envie un peu incompréhensible qu'elle avait évoquée de vouloir prendre soin de lui, alors qu'elle n'était rien d'autre que sa femme de ménage. Mais justement, le jeune homme en venait presque à se demander si elle n'était "que" son employée et si elle ne représentait pas un peu plus que ça à ses yeux. Evidemment, la jeune femme était loin d'être repoussante et en grand séducteur qu'il était, Justin avait su apprécier son physique. Mais il avait aussi et surtout apprécié les rares moments où ils avaient discuté tous les deux autour d'un café, où ils s'étaient croisés dans l'appartement, où ils s'étaient souris mutuellement... Soudain, le bruit de la jeune femme qui rassemblait sans doute ses affaires pour quitter l'appartement ramena Justin à la réalité, et le poussa à sortir à son tour de la salle de bain. Aldis était effectivement en train de s'éclipser, et le jeune homme se glissa habilement entre la porte d'entrée et elle. Posant sa main sur ladite porte pour empêcher son ouverture, il braqua alors son regard dans celui de son employée et après un bref instant de silence, il se décida dans un premier temps à demander : « Pourquoi vous avez fait ça ? » Puis, sans lui laisser le temps de répondre, Justin rectifia : « Je parle pas des sachets. Pourquoi vous avez voulu... prendre soin de moi ? »

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Justin fait irruption devant toi alors que tu rassembles tes affaires dans le but de quitter les lieux au plus vite. Avant qu'il ne change d'avis. Ou avant d'admettre qu'il compte plus que tu ne veux bien le dire. Chose qui n'a ni sens ni chance, tu es suffisamment lucide pour le comprendre toute seule et (heureusement) pas assez aventureuse que pour tout de même tenter quoi que ce soit. Tu n'es pas stupide, tu sais quand il est véritablement nécessaire que tu restes à ta place, quand ça n'en vaut pas la peine. Tu retiendras donc que vouloir l'aider comme si vous étiez ne serais-ce qu'amis représente déjà trop. Tu recules instinctivement alors que ton employeur se plante entre la sortie et toi, la main sur la porte. Te voilà piégée, on dirait, à savoir la dernière chose dont tu avais besoin. Sa question te fait hausser un sourcil, pourquoi as-tu fait quoi, balancer la drogue ? Tu l'as pourtant expliqué en long et en large, te faisant par la même occasion passer pour une espèce d'hystérique qui se mêle de tout sauf de ses propres affaires. A la réflexion, c'est peut-être bien ce que tu es, une folle réglant les problèmes des autres (ou en tout cas tentant de le faire) puisqu'elle n'a aucune idée de comment régler les siens. Ni même l'envie de le faire. Tu t'apprêtes à répondre que tu le lui as déjà dit, mais il reprend la parole avant que tu n'en aies l'occasion et précise sa pensée. Crap, tu aurais presque préféré qu'il te fasse répéter. Tu prends un instant de réflexion, évitant son regard, t'intéressant soudainement à ce mobilier que tu as vu et revu, dépoussiéré et déplacé afin de passer l'aspirateur des dizaines de fois. Tu connais si bien les lieux que tu pourrais te croire chez toi, mais tu ne fais pas partie de ce monde et tu fais tâche dans ce décor. Tu reportes finalement ton attention sur Justin, seulement pour te confirmer qu'il est, tout comme son appartement, trop bien pour toi. « Honnêtement, je ne sais plus trop », fais-tu, croisant les bras, mais pour le coup tu mens très mal et ton affection pour lui t'empêche de te montrer aussi froide que tu le souhaiterais. Tu aimerais juste partir, qu'il te laisse franchir cette foutue porte. A la place, tu laisses retomber tes bras le long de ton corps et hausses une épaule. « Je suppose que je n'ai pas envie d'entrer ici un jour et de tomber sur vous inconscient. Ou pire. » Comme s'il n'y avait que ça. La question n'est cependant pas est-ce que tu y crois, mais est-ce qu'il y croit.

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Aldis
&
Justin

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Il aurait pu la laisser partir, simplement, comme elle semblait en avoir envie. Mais sans qu'il ne puisse réellement s'en expliquer les raisons, Justin avait quitté la salle de bain pour se lancer à la poursuite de sa femme de ménage, et lui barrer le passage avant qu'elle n'ait le temps de prendre congés. Quelque chose l'avait interpellé dans son comportement. Quelque chose qu'il ne parvenait pas à saisir et qui semblait éveiller en lui un autre sentiment étrange. Trop de questions se bousculaient soudain dans son esprit et le jeune homme ressentait le besoin irrépressible d'en savoir plus. Il devait trouver ne serait-ce qu'une bribe de réponse à ses interrogations, et la seule qui semblait pouvoir l'aider n'était autre qu'Aldis. Sans y aller par quatre chemins, il demanda donc à la jeune femme pour quelles raisons elle souhaitait ainsi prendre soin de lui et l'empêcha de lui servir les mêmes arguments que précédemment. Aldis disait ne pas vouloir tomber sur lui inconscient un jour, voire même mort, et cela était tout à fait compréhensible. Pour autant, Justin avait un peu de mal à comprendre pourquoi elle donnait une telle importance à cette histoire. Cela faisait des années qu'il se droguait régulièrement et il avait toujours su éviter le pire. De plus, il n'était rien d'autre que son employeur et par conséquent, Aldis n'avait a priori pas à se soucier de sa vie et des éventuels risques qu'il encourrait.

Les sourcils toujours froncés alors qu'il s'efforçait de comprendre les idées que son employée avait derrière la tête, Justin l'observa attentivement pendant quelques secondes supplémentaires avant de reprendre : « Vous savez que je suis assez grand pour gérer ces histoires tout seul, n'est-ce pas ? » déclara-t-il avec une pointe d'ironie, alors que les traits de son visage se détendaient peu à peu. « Je ne sais pas si vous agissez de la même manière avec tous vos employeurs, mais vous ne pouvez pas passer votre temps à vous inquiéter pour tout le monde... » Tout en parlant, Justin observait toujours son interlocutrice avec la plus grande des attentions, persuadé qu'elle cachait quelque chose d'autre, quelque chose dont elle prenait soin de ne pas lui parler. « Vous ne me trouverez pas inconscient ou quoi que ce soit d'autre. Si ça peut vous rassurer, je ne suis pas ce genre de... consommateur. » assura ensuite Justin, bien loin de se considérer comme un junkie comme ceux qu'il croisait régulièrement en allant se réapprovisionner. Puis, tout en réduisant sensiblement la distance qui le séparait d'Aldis sans cesser de chercher un quelconque indice dans la moindre de ses mimiques, le jeune homme reprit : « C'est une habitude chez vous de vous mêler de ce qui ne vous regarde pas ? » d'un ton qui ne traduisait plus aucune animosité, mais plutôt une sorte d'ironie teintée de plaisanterie.

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Tu aimerais te convaincre que tout cela a à voir avec le rôle de grande soeur qui te colle à la peau, et que t'en faire pour autrui n'en est qu'une séquelle, une sorte d'habitude que tu as prise et dont tu ne peux te défaire. Ce serait beaucoup plus simple ainsi. Mais tu as conscience qu'il ne s'agit pas que de cela, que ton employeur s'est fait une place dans ta vie sans le savoir et que l'en exclure ne sera pas chose aisée. Surtout en le voyant se radoucir, ironiser après ce que tu viens de faire. « Je le sais. J'aime seulement prendre soin des gens. » Tu t'es légèrement détendue, bien que cette proximité avec lui t'incommode toujours. La suite t'amuse, non, à vrai dire tu détestes la plupart de ceux qui t'emploient, mais tu ne comptes pas le lui dire. « Pourquoi pas ? », souris-tu, un air de défi se dessinant sur tes traits. « C'est... juste dans mon caractère, je ne sais pas. » Il n'est plus en colère, ou c'est en tout cas retombé au profit d'un ton et d'une attitude plus légère. Tu ne te l'explique pas, ni ça ni le fait qu'il tienne tant à comprendre tes motivations. « Je suppose que je devrais me contenter de cette assurance », commentes-tu presque malgré toi, incapable de tenir ta langue. Il faut dire que tu ne fais pas particulièrement confiance à qui que ce soit, alors encore moins aux accros. La distance qui vous sépare s'amoindrit, et tu recules immédiatement. Lentement, tel un animal piégé. Non pas par crainte, mais par malaise. Il est rare que ce sentiment te gagne, mais il semblerait que Justin ait le don de te faire agir de façon étrange. « Je... Peut-être. Surement. Je suis curieuse, et tout m'intéresse. » Ta main passe nerveusement dans tes cheveux tandis que ton regard fuit le sien. Tente de le fuir, mais tes prunelles claires s'accrochent toujours aux siennes, quoi que tu fasses. Tu prends donc sur toi, tentant de faire légèrement dévier la conversation: « Vous en prenez depuis longtemps ? » Le ton est neutre, tu fais de ton mieux pour ne pas laisser transparaître ta complète incompréhension de ce principe.

» Saw your face, Heard your name, Gotta get with you || Dallon
» (f) she's beauty, she's grace, she'll punch you in the face / libre