open house / clare, freya, scully

Si tu te vantes de pouvoir t'endormir malgré l'ingurgitation d’impressionnantes doses de caféine, tu ne peux rien contre tes pensées. Envahissantes, dévorantes même. La peur de la solitude te grignote encore et toujours les entrailles, et tu tournes et retournes dans ton lit. Votre lit, tu n'as qu'à pivoter pour apercevoir ton époux, avec qui tu as de plus en plus de mal à cohabiter. Éveillé par tes gesticulations, il te propose de sortir. A près de minuit, pour quoi faire ? Tu le suis néanmoins, prévoyant que tu pourras toujours lui fausser compagnie lorsqu'il sera plongé dans la contemplation d'une demoiselle ayant la moitié de son âge. Et, pourtant, ton estime de lui demeure élevée. Il n'est pas mauvais, ton Jonathan, seulement très attiré par tout ce qui porte une robe un peu décolletée. Vous faites donc une apparition à l'Empire State Building, et il ne faut pas plus de vingt minutes avant que tu ne retrouves ton époux en pleine discussion avec une femme plus jeune que toi. Tu ne prends pas la peine de les interrompre ni de prévenir Jona d'où tu vas, tu attrapes une coupe de champagne et empruntes l'ascenseur afin de rejoindre le toit. De l'air, pitié. Tu prends place dans un coin, sur le toit, t'asseyant par terre malgré le fait que tu portes une robe. L'une de tes préférées, émeraude, tu la trouves magnifique. Mais la solitude entraîne la réflexion, et réfléchir à ta situation est la dernière chose dont tu as envie. Surtout à cette heure. Tu rejoins donc l'ascenseur, mais rien ne fonctionne si ce n'est les flèches clignotant dans le vide. Et tu as beau t'acharner sur la porte menant aux escaliers, impossible de l'ouvrir. Ce n'est vraiment pas le moment, tu aimerais juste retrouver ton lit, est-ce trop demander ? C'est alors que tu entends des pas et, pivotant, aperçois un jeune homme. « La porte est verrouillée », lui apprends-tu, dépitée, en croisant les bras.

Freya, c'est la curiosité. L'envie de toujours en apprendre plus. Quand la nouvelle est tombée, elle s'est ouvert une bière et elle a commencé son planning. Visiter le plus d'endroit possible, en une semaine. Elle a en passé des soirées, à se creuser la tête pour essayer de tout caser. Elle a dû faire des impasses Freya, elle pouvait pas tout voir. Elle a fait une croix sur les trucs les plus accessibles. Mais s'il y a bien quelque chose qu'elle ne pouvait pas laisser passer, c'était cette tour mythique de la ville de New York. Elle avait fait simple, un jean, une chemise. Une fois sur le toit, elle s'écarta de la foule, voulant respirer tranquillement l'air frais. Levant les yeux, elle n'apercevait pas la moindre étoile. Elle a un pincement au cœur Freya. La ville et ses hautes lumières, gâchant le spectacle naturel des astres. Trop occupée à plisser les yeux pour discerner la moindre touche de lumière dans l'immensité spatiale, elle n'entend pas les gens qui s'éloignent. Un moment de calme, de silence, dont elle compte bien profiter. Un gros coup de klaxonne, en bas. Retour à la réalité. Freya serre les bras sur sa poitrine au passage de la fraîcheur. Elle se tourne, découvre deux personnes bloquées devant la porte. Verrouillé qu'elle entend. Puis sans vraiment faire attention, elle rigole. Un rire fort, mal contrôlé. « C'est sérieux ? »