half hell. (penelope)

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She wears strength and darkness equally well,
the girl has always been half goddess, half hell.

Et, au fond, ce n'était rien d'autre que de la courtoisie de base. Une démonstration de bonnes manières. Il ne lui fallut que deux tiers de seconde pour s'en convaincre, tandis qu'il avançait dans le hall. Il était évident pour tout individu possédant une éducation minimale que demander à son hôte la direction des toilettes, c'était en réalité, selon un accord tacite remontant au néolithique, réclamer la permission d'aller fouiner dans la maison. Aussi, quand Mr Gardner avait désigné d'un index nonchalant la porte ("à droite après l'escalier, fiston") Oz avait saisi son verre d'excellent vin rouge de la Nappa Valley et son sourire le plus angélique ("I'll be right back!"). Sans demander son reste, il s'était éclipsé, abandonnant une compagnie dont il faisait à lui seul drastiquement chuter la moyenne d'âge – à condition d'oublier l'irritant Todd, trente piges et beaucoup trop d'eau de Cologne, junior partner de Shearman & Machinchose. Et, aux yeux d'Oz, lorsqu'il était question de Todd, l'oublier était franchement la meilleure chose à faire.

C'était donc ça, l'habitat naturel Gardner. Assez cosy, tout compte fait. Moins de cercueils qu'il ne l'avait imaginé. Oz, pas franchement pressé de retrouver Todd, bien que la conversation avec le reste des invités ait jusque là été bien plus intéressante qu'il ne l'avait supposé, laissait courir son regard sur le mur des trophées avec minutie. Diplômes, photos de famille, ainsi qu'un portrait sur toile des parents Gardner. Rien que ça. Tous encadrés et disposés sur le mur dans un schéma parfaitement symétrique. C'en était presque trop juteux. Son verre de vin était arrivé à ses lèvres lorsque le mouvement fut interrompu par le ting! discret de l'ascenseur. Oz, avec le détachement de celui qui n'a pas le moins du monde conscience d'être piégé en plein espionnage, prit le temps de s'arracher à la contemplation des photos avant de jeter un coup d'œil derrière son épaule en direction de celui ayant osé troubler son moment privilégié avec le mur. Ou, en l'occurrence, celle. Il avait certainement prévu de prendre un selfie devant ce putain de portrait sur toile et l'envoyer à Penelope – mais voir le phénomène en chair et en os ne lui avait paru que peu plausible. Comme quoi, les dessins animés Disney avaient raison, parfois, il suffisait seulement de souhaiter très fort…

Le sourire narquois, son accessoire préféré, lui grimpa sur le visage avant qu'il n'ait pu décider si oui ou non jouer le détachement la ferait davantage enrager. "Grande classe, le poney." Il désigna de l'index un cliché A4 sur lequel une Penny gamine aux très larges dents posait devant un mammifère partageant la même caractéristique. "C'est daddy qui te l'a offert ?" Le plus jouissif, sans doute, était de voir la surprise dans ses yeux noisette. Elle disparaissait déjà pour être remplacée par de la glace - pas assez vite, cependant, pour qu'elle n'échappe à Oz. Faisant volte-face à nouveau pour faire mine de s'intéresser à la dite photo, il lui offrit son profil, émettant un hmm méditatif face aux cadres. "Tu crois qu'il pourrait m'en acheter un pour Noël si je suis bien sage cette année ?" La machine à conflits mise en marche, il alla noyer son amusement commençant (probablement de courte durée, connaissant Penny) dans son vin. Il avait beau lui reprocher toutes sortes de fléaux, de son comportement borderline sociopathique à la fonte de la banquise, Oz était forcé de lui reconnaître un talent. D'un coup, par sa seule présence, elle lui donnait de grands espoirs en cette soirée.

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She wears strength and darkness equally well,
the girl has always been
half goddess, half hell.

Cela faisait plusieurs jours qu'elle n'avait pas de nouvelle de son patriarche. Ni de sa mère. Ce n'était dans l'habitude d'aucun des deux de se mettre en silence radio. Bien souvent, ces derniers temps, Penny avait le droit à plusieurs appels froids et distants afin de s'assurer qu'aucun incident n'était survenu dans la boutique. Hormis Scully, la jeune héritière menait sa vie d'une main de maître. Un exploit, soyons honnête. Elle qui avait pris l'habitude de se laisser entraîner dans les excès permis par son rang et son argent. Mais depuis quelques temps, elle perdait en excitation pour se centrer sur un aspect professionnel surprenant, un défi permanent, dans le but de satisfaire deux parents exigents mais à jamais mecontents. Ou le croyait-elle. Peut-être avaient-ils cessé de la contacter car aujourd'hui, ce que la fille unique Gardner avait entrepris était un succès. Peut-être étaient-ils satisfait. Elle l'espérait. Elle voulait y croire. Mais après vingt-six ans passée à tenter d'btenir une aproobation exclusive et complète, elle devait reconnaître une chose : elle s'était résignée. Quelle triste sentiment que la resignation. Aussi, en l'absence de nouvelles, peut-être qu'un arrêt à la maison familiale serait un bon moyen de savoir ce qu'il en était.

La maison n'avait pas changée. Pourquoi changerait-elle. Elle avait de sombres pensées, en remettant un pied dans l'allée. Perchée sur ses Jimmy Choo, elle se sentait destabilisée, comme à chaque entretient avec son père. Un homme sévère. Un homme viril. Un homme qui aurait préféré un homme et non pas une fille. Non pas Penny et ses nuits folles, ni ses doutes d'adolescentes, ni ses ragots qui l'entourent et les rumeurs qui la salissent. Non, un homme, qu'il voulait. Qui pourrait égaler sa testostéronne. Un homme. Et elle n'était qu'une femme. Elle qui ne s'engageait jamais dans une cause, il lui arrivait de comprendre ces féministes histériques qui se disent dévaluées et bafouées. Et puis, elle se rappelle qu'elle vaut mieux que ça, et que ce n'est que de son père qu'il s'agit. Une superbe berline, élégante, tape à l'oeil. Elle est persuadée de l'avoir déjà vue avant, mais des voitures de fauves, dans la jungle New-Yorkaise, il en existe des tonnes. Elle se contente d'avancer et de pénétrer les lieux de ses souvenirs. Elle se glisse dans l'ascenseur, le nez vissé à son téléphone, pour vérifier les commandes de la boutique, mais aussi ses SMS. Robbie veut la voir et comme toujours, elle accourera, elle a ouïe dire qu'une boutique Victoria Secret ne tarderait pas à ouvrir en face de Eden Garden. C'était mauvais pour les affaires. Et son corps pouvait être la meilleure des solutions dans ce cas là.

La porte de l'ascenseur s'ouvrit sur ce qu'elle appelait la galerie des portraits. Ce long couloir aux murs décorés de photos et de portraits de famille. Au moins avait-elle réussi à être affichée sur quelques un d'entres eux. Seulement, elle ne s'attendait pas à y trouver un homme les étudiants avec intérêts. L'espace d'un instant, elle se laissa surprendre, mais ce ne fut pas long. Elle n'était pas de ces femmes qu'on étonne. Elle en avait vu, Penny, dans sa vie. Et Oz ne serait pas une surprise de plus dans son quotidien. Elle le refusait catégoriquement.
─ Quoi ? Tu n'as jamais vu de cheval dans ton bled perdu ?
Elle n'hésita pas à le toiser, de haut en bas, avec un dédain à peine dissimulé. Elle n'avait jamais sû qu'elle jeu jouait Oz, mais elle n'avait aucune confiance en lui. Le fait qu'il rôde autour de son père, qu'il le suive et s'y accroche comme une moule à son rocher ne lui indiquait qu'une chose : il n'était pas honnête. Son père ne l'avait jamais été. Les personnes qui l'entouraient ne pouvaient pas l'être également. Mais il y avait autre chose qui la dérangeait. Un petit pincement dans son ventre, une sorte de haut le coeur, dès qu'elle le voyait lui, cigare en bouche avec sn père, ou au bar, ou bien ici-même. Chez elle. Dans la maison où elle a grandit.
─ Tu peux bien essayer de demander à mon père, on sait toi et moi que ce ne sera qu'un petit extra. Qu'est-ce que tu veux Oz ? Qu'est-ce que tu viens faire ici ?

Elle s'était avancée vers lui la tête haute, fière comme à son habitude. Elle n'allait pas le laisser la destabiliser, pas après Scully. Et puis, elle se devait d'être prête pour voir son père et l'affronter.

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"Tu n'as jamais vu de cheval dans ton bled perdu ?" Rictus. Assez classique. Elle avait donc décidé d'enclencher la procédure standard. Critiquer ses origines (de la part d'une red-blooded american, le paradoxe ne cesserait jamais de le divertir), avant de s'en prendre sans doute à son accent ou, faute de prétexte, à sa tenue. Elle croiserait les bras, hausserait le sourcil gauche, émettrait un de ses 'tsssk' caractéristiques. Lorsqu'elle aurait compris que ce n'était pas avec ses faibles munitions et ses attaques vides qu'elle parviendrait à l'atteindre, elle jetterait l'éponge, frustrée. Et lui, n'ayant pas bougé d'un pouce, serait incapable de retenir un sourire tandis qu'elle s'en allait faire claquer ses talons loin de lui. Round and round, disque rayé. A peu de chose près, une chorégraphie. Jamais fichus de retenir des leçons. Et si elle n'était pas si diablement prévisible, peut-être, peut-être, se serait-il moins amusé à tirer ses ficelles.

"Qu'est-ce que tu veux Oz ? Qu'est-ce que tu viens faire ici ?" Pas de doute sur le ton, il était bien accusateur. Penny le soldat, continuellement sur la défensive, éternellement amère. A se battre contre des moulins, simplement car elle ne s'était pas arrêtée une seconde pour se dire que, si ça se trouvait, la relation entre son père et Oz n'avait strictement rien à voir avec elle. Narcissisme absolu de celle qui était toujours sur ses gardes. "Dinner party," répondit-il simplement, le ton vide de tout sous-entendu, dans le seul but de laisser à Penelope la liberté d'imaginer ceux qu'elle voulait - ceux qui l'irriteraient le plus. "Ton père m'a invité, et - well, tu le connais. Comment lui dire non ?" Le regard félin, il sirota une mince gorgée de vin avant d'ajouter, la voix dégoulinant d'innocence : "D'ailleurs, t'es un peu en retard. On a failli commencer sans toi." Ce n'était satisfaisant que dans la mesure où il savait qu'elle n'était pas dupe. Elle n'avait jamais été invitée, il en était parfaitement conscient, et elle savait qu'il savait. Mais il en aurait mis sa main à couper : elle n'était pas le moins du monde prête à reconnaître haut et fort que non, son père n'avait pris ni la peine de lui proposer de se joindre au repas, ni eu la simple courtoisie de la prévenir de l'événement. Elle ne se résoudrait pas à s'abaisser à lui donner raison. Rien qu'une fucked up family de plus dans une zone géographique où elles étaient monnaie courante. S'il s'était agi de n'importe qui d'autre que Little Miss Sunshine ici présente, Oz aurait peut-être été foutu de ressentir un iota d'empathie. Mais c'était Penelope Fucking Gardner, regard noir signature en place et, il pouvait le sentir, à deux doigts du croisement de bras et haussement de sourcil qu'il attendait si désespérément. Aussi, Oz fit un pas nonchalant vers elle. Fit tinter son ongle contre l'arrête de son verre à pied. Pour le simple plaisir de la faire enrager. "Tu me fais la visite guidée après le dessert ? Je rêve de voir ta chambre." Elle oscilla presque imperceptiblement d'une hanche sur l'autre. Le croisement de bras approchait, il en était certain. "Qu'est-ce qu'il s'y cache ? Des posters de N'Sync ? Trois cadavres et un chaudron ? Impossible de le deviner, et c'est ça que j'aime tant chez toi, Penny dear." Il en était certain.

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De tous les hommes et de tous les rich boys de la ville, pourquoi son père s'était-il entiché d'Oz ? Etait-elle destinée à ne jamais comprendre son père en fin de compte ? Oz la cachait. Il lui faisait de l'ombre sans une once de honte. Il la remplaçait. S'imiscait dans sa vie, chez elle, au creux de la main de son père. Si encore cela pouvait se faire pour que papa Gardner n'écrase le petit avorton qu'Ackermann était. Mais non, c'était pour le brosser dans le sens du poil, pour le nourrir et l'abreuver. C'était pour la rendre folle de rage. Folle de jalousie. Plutôt mourir que de reconnaître que tout ce qu'elle détestait chez Oz, c'était son simple lien si proche avec son père. Le reste... Le reste n'était qu'un homme de sa trempe. Un être aussi hautain qu'elle, aussi machiavélique. Son Oz. Leur jeu était une habitude, une machine bien huilée où si elle perdait, elle en redemandait quand même, pour le frisson. Pour le dédain. Pour l'effort à fournir. Pour la simple beauté du geste.

Elle l'écoutait, presque imperturbable. Pourtant, si elle était dans son antre, elle se sentait si étrangère. Elle ne voyait pas la fille sur la photo, à côté de ce cheval bien brossé. Non, elle avait l'impression d'être remplacée par un homme d'une forte carrure, au cheveux lissés, en arrière. Par Oz. Elle avait les lèvres pincées, elle savait qu'il le voyait. Mais elle n'avait pas prévu leurs joutes pour aujourd'hui. Elle n'avait pas la patience pour. Elle n'avait pas le coeur à ça, de moins en moins. Elle ne put que sourire, presque naturellement en apparence. Un battement de cil et sa voix trouvait un accord félin.
─ Oh, je savais que je te manquais. Surement autant qu'à mon père j'imagine
Autant dire pas du tout, donc.
─ Et tu as même pensé à m'amener un verre ! C'est adorable Oz. Tu n'aurais pas du. Tu serais presque aussi efficace que Gretta.
Gretta ou la servante de toujours, sans doute la victime notable de l'humeur excécrable de Penny dans ses heures sombres de l'adolescence. Elle était prête à prendre son verre, mais déjà, il entâmait quelques pas vers elle. Sur ses gardes, elle le suivait du regard. Les bras le long de son corps, ce rapprochement avait un goût doux-amer. Appréciable par le seul physique d'un homme, répulsant par la simplement parole de celui-ci. Sa chambre. Et puis quoi encore ? Voulait-il prendre des photos de ses petites culottes ? S'il souhaitait apporter un peu de piquant à sa vie sexuelle, elle connaissait quelques escort qui se feraient un plaisir de lui vider les bourses.
─ Tu veux parler de la chambre de mon père, non ? Enfin, son donjon, plutôt. Il a des goûts particuliers, mais il raffole des jeunes ambitieux dans ton genre.
Elle avait du mal à trouver de réplique percutante. Elle cherchait une sortie, une échapatoire. Elle voulait seulement accomplir son devoir d'enfant de. Aussi, ne put-elle que s'emparer du verre de son ami et en boire deux gorgées.
─ Miss Penelope ? Je ne savais pas que votre père vous avez demandé aujourd'hui !
La voix de Gretta fit tourner la tête des deux jeunes riches. Devant la porte d'entrée, la servante s'était arrêtée. Elle accourut immédiatement pour prendre le manteau de l'héritière avant d'inviter tout le monde dans la salle à manger où Monsieur Gardner les attendait.

Spoiler:

» hell nos and headphones
» Kyara × what the hell happened last night ?