AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

Partagez
 

 i'll stand by you (lyanna)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité



i'll stand by you (lyanna) Empty
MessageSujet: i'll stand by you (lyanna)   i'll stand by you (lyanna) EmptyJeu 15 Sep - 22:19


When the night falls on you, you don't know what to do,
nothing you confess could make me love you less.

Elle est si jolie quand elle dort, Lina. Belle, elle l'est toujours mais il y a quelque chose dans le sommeil qui la transcende : elle semble apaisée, libérée des démons qui empoisonnent ses veines depuis six mois et des voix perfides qui ont toujours résonnées au creux de son palpitant pour lui susurrer tout ce qu'elle n'était pas. Pas une vraie Calloway, pas assez bien pour eux, pour ce monde ou pour cet énième loubard de cour de récré, qu'elle n'était pas comme sa soeur, ce cadeau tombé du ciel. Ses insécurités, Leonard les connaît par coeur, il peut les effleurer du bout du doigt pour les chasser tant il les perçoit courir sur sa peau tendre. Enfant, il imaginait pouvoir les entendre et il leur répondait avec sa voix fluette et sa détermination de super-héros. Il leur criait des injures dans un langage fleuri de gamin qui ne comprenait pas tout et Lyanna riait. Cette mélodie, plus symphonique que toutes les autres, elle avait le don de diffuser en lui une douce chaleur bienveillante, celle de l'empathie. Elle est toujours là, calfeutrée en lui malgré les horreurs du terrain et les bleus sur son coeur, mais sa sensibilité ne lui permet plus de libérer sa princesse des dragons qui se terrent en elle, comme avant. Il y a quelque chose de brisé, pas en lui, pas entre eux, mais en elle, quelque chose de si fort, de si essentiel, de si profond que même Leo ne peut pas l'atteindre. Il a beau tendre une main pour l'élever loin du précipice qui la noie, elle ne rencontre que du vide. Une présence éthérée et insaisissable qui finit par s'estomper puis disparaître. Mais quand Lina dort, ses monstres baissent la garde et s'effacent pour ne laisser que la grâce émouvante de ses traits fins et son allure fantasmagorique de joli lutin, avec son nez pointu et le demi-sourire espiègle qui se peignait souvent sur ses lèvres. Leonard la contemple longuement avec une dévotion de croyant, sur le pas de sa porte comme un fidèle dans une église, avec un respect cérémonieux et suranné qui n'existe qu'auprès d'elle. Il se sent con, avec son plateau de choses plus ou moins comestibles, cuisinées avec amour mais sans réel talent dans sa volonté sans cesse renouvelée de lui redonner le sourire. Ses sourires d'avant, timides et fugaces, fébriles et presque coupables d'exister qui se logeaient toujours en plein coeur. Toujours. Il aimerait l'aider, Leo, il aimerait la serrer entre ses bras et absorber toute sa peine, toute sa douleur, tout ce qui la ronge quitte à être dévoré lui-même par des démons qui ne lui appartiennent pas. Il s'en fout, chez lui le travail est déjà bien entamé, plein de membres déchiquetés et de civils ensanglantés, de pleurs d'enfants et de cris d'âmes brisées, primaires, gutturaux, presque inhumains. Mais il ne peut pas, il n'ose même pas la toucher, elle si friable. Il essaye de l'atteindre autrement que par ses gestes autrefois rassurants, par une présence constante, une oreille attentive, des mots tendres, des mots doux, des sourires et des attentions plus ou moins maladroites. Leonard en fait souvent trop, c'est le reproche asséné des dizaines de fois par des filles puis des femmes excédées par cet homme prêt à tout pour elles. Elles désiraient un bad boy enflammé et voilà qu'on leur collait le poète maudit aux allures de chiot, dépendant, lyrique et passionnel, qu'on aimait au début avant d'être effrayée par ses sentiments limpides, par la facilité d'une histoire à ses côtés quand les filles rêvent d'obstacles et de papillons dans le ventre. Mais Leo est trop, il ne peut pas changer, par amour comme par amitié et finalement, il s'avance à pas feutrés, la démarche souple et plus tranquille que son état d'esprit. Il s'assoit au bord de son lit sans prendre de place, la dévisageant d'un regard inquiet, presque fraternel. - Lina ? chuchote-t-il. Il l'a toujours appelée comme ça. Lina. Lorsqu'ils se sont rencontrés au gré d'une réception ennuyeuse, elle a prononcé son nom si vite, mal à l'aise, qu'elle avait mangé la moitié des syllabes et c'est ce qu'il a retenu et utilisé dès lors. Lina. Ses paupières papillonnent, à mi-chemin entre l'étourdissement propre au sommeil et l'éveil forcé, et il module un sourire rassurant sur ses lèvres. - Le petit dej est servi. Mais il va te falloir partager... Avec lui, bien sûr, souligne-t-il d'un regard de connivence en se saisissant d'un cronut (pas maison celui-là, n'exagérons rien). Il croque dans sa pâtisserie sans laisser son regard quitter un instant son visage de poupée, sondant ses états d'âme. Est-ce que tu vas mieux, ce matin ? Est-ce que tu vas accepter de sortir avec moi, de te changer les idées ou est-ce que tu vas choisir de t'enfermer mentalement loin de tout, loin de moi ? C'est ce qu'il demande silencieusement, derrière cette simple interrogation faussement nonchalante. - Bien dormi ? Il n'a pas besoin de formuler les mots, Lina sait lire entre ses lignes et inversement, c'est l'un de leurs talents...
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



i'll stand by you (lyanna) Empty
MessageSujet: Re: i'll stand by you (lyanna)   i'll stand by you (lyanna) EmptyMar 20 Sep - 21:11


When the night falls on you, you don't know what to do,
nothing you confess could make me love you less.

Lyanna dormait à point fermé. Sa nuit avait été agitée. Avec la chaleur étouffante dans sa chambre, elle tournait encore et encore dans son lit. Retirant la couverture, changeant de coussin, se glissant sur un côté puis l’autre. Son bras sous l'oreiller, elle avait attrapé une douleur à son biceps qui la força à le retirer de sous sa tête. Alors elle s’était mise sur le dos mais ce n’était pas sa position. Elle a tenté d’essayer sur le ventre mais le matelas lui écrasait beaucoup trop la poitrine, si bien qu’elle avait du mal à ouvrir sa cage thoracique pour respirer. Elle a soupiré, de nombreuses fois durant cette nuit pénible. Se résignant à ne pouvoir trouver le sommeil à cette heure si tardive, elle a allumé la lampe de chevet sur son côté gauche du lit pour attraper le livre qui s’y trouvait. La fille de papier de Guillaume Musso, un auteur français qu’elle avait découvert quelques semaines plus tôt. Facile à lire, elle s’était surprise à dévorer l'un des tomes de sa collection, Sauve-moi, en l’espace de trois jours avant d’enchaîner sur Central Park qu’elle a terminé dans le même laps de temps. Elle se plaisait à s’évader à travers ses lignes d’écritures qui lui permettaient d’échapper à son quotidien et à ses démons. Elle s’imaginait à la place de ces héroïnes, toutes à la personnalité unique et décalée qui lui rappelait un peu la sienne à l’époque. Une époque qui semblait déjà bien loin alors qu’elle n’était que de quelques mois tout juste. Tellement ancrée dans ces histoires contemporaines, Lyanna finissait par lutter contre ses lourdes paupières et ses yeux secs pour continuer à lire ses pages qui la faisaient rêver. Toujours envie d’en savoir plus, de connaître la fin. Il lui arrivait parfois, quand la tentation était trop forte, de lire les dernières lignes de la page finale du roman alors qu’elle le commençait à peine. Mais pour celui-ci, elle résistait à cette envie mais ne pouvait faire de même à celle qui la poussait à continuer de s’immerger dans ces mots. Elle s’était faite une idée précise des personnages dans sa tête, de ce héro dont elle dessinait instinctivement les traits du visage de Leo, son meilleur ami d’enfance. Elle n’avait jamais relevé cette information jusqu’à ce fameux noir d’insomnie. Peut être était-il semblable à ces personnages. Celui toujours prêt à aider, à donner son corps et son âme pour une cause qui lui semble juste. Oui, mais il n’y avait pas que ça. Ces histoires d’amour naissantes interdites ou parfois tout simplement inattendues. Peut être était-ce là un message de son subconscient pour révéler ces choses qu’elle dissimulait. Soudainement beaucoup trop fatiguée pour se perdre dans ses pensées, elle a terminé par tomber dans sa lecture. Affalée sur le lit, le livre ouvert contre sa poitrine à la page qui l’a faite sombrer, elle passait les dernières heures de sa nuit avec l’image de ce scénario dont elle déroulait la suite selon son inconscience et avec ses désirs refoulés les plus lointains. Pour la première fois depuis des lustres, c’est un sourire tendre et apaisé qui trônait sur ses lèvres pendant sommeil. Un sentiment de sérénité.

« Lina ? » Chuchotait une voix bien familière qui l’extirpa de son profond sommeil. Un petit grognement se fit entendre quand elle déplia ses bras dans n’importe quel sens pour s’étirer. Un battement de paupières de quelques secondes, le temps que ses yeux s’adaptent à lumière du jour. Les formes autour d’elle s’éclaircissaient petit à petit et elle finissait par distinguer nettement le visage de son nouveau colocataire et meilleur ami, Leo. Cet homme qui siégeait dans ces rêves cette nuit-là. Un peu honteuse de s’en rendre compte, ses joues se teignirent légèrement d’une couleur rosée.  « Le petit dej est servi. Mais il va te falloir partager... » Ajoutait-il en désignant les viennoiseries qu’il lui avait amené. Un tendre sourire s’immisçait sur les lèvres de la jeune femme encore à moitié endormie. Elle marquait alors la page de son livre qui était encore comme un intrus dans ses draps et elle le laissait tomber par terre, le poussant hors du lit. Lyanna se décalait alors d’une fesse pour laisser de la place à Leo pour la rejoindre. « Moui… Pour fois. » A-t-elle finit par répondre en passant la paume de sa main sur ses yeux en prenant une profonde respiration. « Sympa le réveil. » Lançait-elle alors en lui lançant un regard reconnaissant face à cette délicate attention dont il lui faisait preuve. « J’ai le droit de prendre un truc ou tu vas tous avaler ? » Riait-elle légèrement en attrapant une tartine de confiture sur le plateau. Confiture de cerise, sa préféré. Il la connaissait bien. Trop bien même, que cela pouvait être parfois gênant pour les gens qui les entourent, ne sachant définir la nature de leur relation. « Tu comptes faire quoi aujourd’hui ? » Le questionnait-elle comme tous les matins sur son programme de la journée. Elle s’est relevée pour s’adosser à la tête de lit et éviter de mettre des miettes partout sur les draps.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



i'll stand by you (lyanna) Empty
MessageSujet: Re: i'll stand by you (lyanna)   i'll stand by you (lyanna) EmptyMar 27 Sep - 15:01

Lyanna s'éveille, avec la grâce féline d'un chat et la confusion touchante d'un chiot et Leo n'en manque pas une miette, c'est un contemplatif. Mais ce n'est pas tout, à la sortie du sommeil, quand les éclats de rêve perlent encore aux coins des prunelles, il est impossible de mentir. La peau veloutée de Lina est pure, débarrassée du moindre masque, de la plus petite volonté de prétendre et c'est aussi la raison pour laquelle il essaye souvent de capturer cet instant précieux. Pour lire son âme, pour s'assurer qu'elle tiendra encore aujourd'hui et demain peut-être, qu'elle ne s'écoulera pas en-elle même pour ne plus jamais en sortir. L'éveil, c'est la sincérité à l'état brut et ce matin, la météo est clémente. Elle sourit, et tout son visage sourit avec elle, de ses fossettes à son nez en trompette. Leonard la regarde sans ciller de son visage affable alors que le poids dans sa poitrine s'estompe lentement : c'est un jour avec. Il sont rares, il le sait, ils sont si peu nombreux qu'il faut les attraper au vol, les saisir, les retenir et les étirer comme un élastique jusqu'à ce qu'il vous explose à la gueule avec les lendemains qui pleurent. Et ensuite, anxieusement, il faut attendre le prochain, en espérant qu'il vienne vite, avec toute une armée pour chasser ce qui ronge Lyanna jusqu'à la réparer, suturer ses plaies et effacer toute trace sur elle, en elle, de ce salaud qui lui a volé une partie d'elle, la plus fragile, un mécanisme du coeur sans lequel rien ne peut réellement fonctionner. Leonard laisse sa meilleure amie se réveiller (presque) tranquillement, et attrape, curieux, le livre échoué près d'elle. Auteur français, contemporain, connais pas. C'est un peu la hauteur de ses réflexions lorsqu'elle reprend la parole, de sa voix si douce de petit moineau mais avec le timbre éraillé de l'éveil, un son rauque qui donne chaud dans un tout autre contexte. - Je sais. s'enorgueillit-il faussement de son demi-sourire qui annonce souvent l'une de ses tentatives (nulles) de dérision. Leonard est un artiste, un poète, un type engagé et idéaliste, désastreusement trop sérieux. Ça aussi, ce fut un reproche constant et il a beau essayer de se dérider, ce n'est jamais une réussite, la faute à son éducation dans un monde feutré et à ses préoccupations qui ne prêtent pas vraiment à rire. Il essaye de le faire parfois, avec ses potes, mais l'adage qui dit qu'on s'assemble avec ceux qui nous ressemblent est plus que véridique dans son cas : ses amis non plus, ne sont pas des marrants. - Je suis en lice pour le titre de meilleur coloc de l'année, c'est pas le moment de relâcher mes efforts. balance-t-il finalement à propos du réveil, avant de hausser les épaules, sourire penaud en bord des lèvres, pour excuser ce trait d'humour qui ne fait pas mouche. Comme tous les précédents, heureusement que Lina le connaît par coeur. Elle grignote doucement une tartine et Leo, mentalement, note ce qu'elle mange parce qu'elle s'estompe de plus en plus, réduite à une peau de chagrin comme si son mal-être se répercutait jusqu'à sa peau diaphane, tendue sur des os de plus en plus visibles. Lyanna mange mal, et si Leo ne dit rien, refusant de l'acculer sur un champ de bataille dont il est conscient de la gravité (elle essaye, elle fait réellement de son mieux, de ça il est convaincu), il multiplie les occasions dérivées visant à lui faire avaler plus que ce qu'elle consent elle-même à s'offrir. Il mange à son tour son cronut, ne touche rien d'autre du plateau, tout à elle, et se glisse à ses côtés, la frôlant par inadvertance ce qui le fait se décaler discrètement (qu'il pense). S'ils ont toujours été tactiles, très tactiles, sans jamais dénaturer leur relation du poison de l’ambiguïté, il ne se le permet plus sauf lorsqu'une amnésie aussi brève que soudaine lui fait oublier son code de conduite. Parce que Lina, elle n'est pas prête pour ça et la sentir se tendre à son contact, même le plus tendre, même le plus pur, ça lui fait mal. Il lui sourit à sa question et l'avise de l'oeil brillant de celui qui en sait plus que ce qu'il ne veut bien raconter. - Je vais à Coney Island. note-t-il d'un ton trop anecdotique pour être vrai. - Avec toi. achève-t-il, en fixant la jeune femme de son air de chiot qui convaincrait n'importe qui.

(...)

New York à l'automne est d'une poésie folle, nimbé d'or, d'ocre et de nuances de rouge, sous les températures clémentes, tempérées, propres à l'été indien dans cette région. C'est la saison préférée de Leonard, celle où il erre le plus souvent, le plus longtemps, sur un banc, à la terrasse d'un café, dans l'herbe de Central Park. Il aime les feuilles qui craquent sous ses pas, le ballet des lycéens en uniforme et des étudiants excités par cette nouvelle vie qui s'annonce, il aime sentir la brise légère dans ses cheveux et humer l'odeur de marrons chauds qui envahit les rues. La luminosité de l'automne, singulière, exceptionnelle, c'est le dernier cadeau de la nature avant que l'hiver ne les enveloppe d'un constant crépuscule et il est heureux de le recevoir. Même quand son esprit est pris par d'autres grimes, par les corps en charpie ou la détresse de Lyanna, Leo parvient encore à s'émerveiller de peu pour faire retomber la pression et ne pas devenir fou, aussi cinglé que ces photographes, ces traducteurs, ces occidentaux comme lui, mus par un besoin d'aider, de rendre le monde meilleur, mais qui trébuchent sur l'horreur de la guerre, sur le sang vicié et le reste. Certains se font interner, d'autres sombrent dans la violence et la plupart subissent les affres de la dépression, parfois même jusqu'à la folie la plus sombre ou les abysses dont on ne revient qu'en mettant fin à sa propre vie. Pour ne pas se laisser corroder plus qu'il n'en faut, Leonard se raccroche à l'instant présent, toujours. Malgré sa tête dans les étoiles, il a les pieds sur terre et se concentre sur les plus petites sensations. Il est là, sur la petite île bruyante et colorée, à côté de Lyanna qui a le sourire joyau et ça lui suffit. Ils déambulent au milieu d'une foule joyeuse, à la recherche de ce qui sera leur premier manège. Il lui a acheté une barbe à papa, comme quand ils étaient mômes et il résiste au fourmillement qui élance ses membres. Il résiste à son envie de passer un bras autour de ses épaules, de glisser une mèche rebelle derrière son oreille ou juste de serrer sa main minuscule et chaude entre ses doigts. Comme avant. Comme bientôt, il espère. - Tu te rappelles, c'est sur ce banc qu'on se rejoignait toujours, quand nos gouvernantes cédaient à nos caprices. Leonard rive un regard nostalgique sur Lyanna, confondant ses traits d'aujourd'hui et ceux d'alors, une fillette fluette, douce et si complexée, alors que lui, il l'avait toujours trouvée parfaite. Aux yeux du petit Leo, Lina, elle était la plus jolie, la plus brillante, la plus gentille aussi, c'était à la fois une princesse et une héroïne plus forte que toutes celles de ses livres. Il était sans doute amoureux d'elle, mordu complet, à l'âge où les mômes ne réfléchissent pas à cela. Il l'aime encore, il l'aimera toujours, mais c'est une forme d'amour différente, qu'il se dit, de l'amitié profonde et sincère. Mais parfois, il se demande si ce n'est que ça. Une question de profond respect, de gratitude et d'habitude ou si l'amitié a une date de péremption, meurt ou se transforme en autre chose. Leonard l'ignore, il sait seulement qu'aucune de ses histoires ne ressemble à ce qu'ils vivent, il a toujours vécu des relations passionnelles et brèves, destructrices et brûlantes, comme dans les bouquins et les films qu'il adule. Mais peut-être qu'il existe une autre forme d'amour, plus durable, moins dangereuse et plus tendre, que c'est une forme de maturité amoureuse et la seule qui vaille. Il ne sait pas. A la place, il entraîne Lyanna sur leur banc, pile en face de la grande roue qui n'attend qu'eux. - Tu sais qu'elles sont ensemble, nos gouvernantes ? Parfois, je me dis que c'est un peu grâce à nous, tu sais. A force de se retrouver sur ce banc, chez toi, chez moi, à la patinoire ou au musée. Leonard ne sait pas pourquoi il dit ça, il n'y a aucune raison, il livre juste la poésie de l'instant. L'idée que leur amitié ait pu créer quelque chose d'aussi beau, à ses prémices, ça lui plaît. Mais ce n'est pas tout. Son esprit mélancolique est retourné des années en arrière et ses émotions, toujours bouillonnantes, sont en train de lui exploser à la gueule. S'il devait lui arriver quelque chose, à elle, à sa Lina, il ne s'en remettrait pas. Leo sait qu'il sera incapable de repartir avant d'être sûr qu'elle soit de retour, pleinement de retour, prête à dépasser cette petite mort qu'elle s'impose pour recommencer à vivre pleinement, deux fois plus. - Je suis tombé sur ta dernière peinture. Ce n'est pas du tout ce qu'il voulait dire, il voulait lui demander le manège qu'elle aimerait faire et lui offrir un tour, deux, dix, peu importe mais les mots rauques d'avoir été retenus s'extirpent d'eux-mêmes de sa cage thoracique. Les yeux clairs de Leonard viennent caresser le visage de Lyanna, quelque part entre une inquiétude croissante et la culpabilité de n'avoir pas su se détourner de son tableau, aussi sombre fut-il, une fois avisé. - Ça m'a fichu la trouille Lina. J'suis terrifié, j'ai l'impression de te perdre, t'es en train de te barrer là où je peux pas aller et ça me rend malade parce que je le supporte pas de te savoir bouffée de l'intérieur. J'aurais du être là. J'aurais du être là et j'y étais pas et maintenant, j'essaye de t'aider mais je me sens impuissant, je sais pas comment faire, je voudrais te dire que tout ira bien mais c'est une putain de connerie et je le sais comme tu le sais. Leo se force à se taire, à se la fermer parce qu'il ne veut pas gâcher la journée mais y a encore ses yeux qui l'implorent de pas le laisser, jamais, de pas se laisser gangrener par tout ce qui fait mal, de lui souffler comment l'aider, de le laisser lui tendre une main, d'accepter de remonter, même si c'est douloureux, long, compliqué. Leonard enferme les mots dans son ventre qui brûle de détresse, de culpabilité et aussi de colère contre contre cet autre qu'il aimerait tuer et il se lève, mécaniquement pour  souffler un - Désolé. C'est pas le moment, j'aurais pas du. Il reste bêtement sur ses jambes, immobile, anxieux, dans l'attente de Lyanna. De ses réponses, de son idée de manège, de son envie de disparaître pour la journée, peu importe il prendra tout.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



i'll stand by you (lyanna) Empty
MessageSujet: Re: i'll stand by you (lyanna)   i'll stand by you (lyanna) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
i'll stand by you (lyanna)
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» (kyle) when we stand together

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: NO WORK ALL PLAY :: archives rp-
Sauter vers: