Nobody said it was easy. (jedediah)

Je sais que je ne devrais pas m’en occuper, que son histoire d’amour ne me regarde pas. Mais je ne peux pas me résigner à le voir souffrir ainsi, à avoir des remords. Jedediah ne pourra jamais tourner la page s’il ne fait pas quelque chose, et peut être que cela me rend égoïste de vouloir l’aider, pour pouvoir espérer vivre quelque chose avec lui. Je n’ai aucunes arrières pensées, pourtant. Juste l’envie de le voir sourire, de le voir aller mieux sans se préoccuper de son passé. L’oublier serait le mot le plus juste mais je suis bien placée pour savoir que le passé ne s’oublie pas. Il se range simplement dans un coin de notre esprit, tel un souvenir. Jedediah me confie ses peurs, et le fait que cette femme a sans doute refait sa vie. « Il faut que tu fasse des recherches, que tu la retrouve. Ne serait-ce pour pouvoir être fixé et pouvoir aller de l’avant. » C’est un conseil minable, j’en ai conscience. Mais je n’ai jamais connu ce genre de situation, je ne suis pas douée avec l’amour. Je ne devrais même pas me permettre de l’aider à trouver une solution, car ma vision n’est probablement pas la meilleure. Pire encore, je pourrais l’induire en erreur. Tout ce que je veux, c’est qu’il se sente mieux… Jedediah décide tout de même d’arrêter la conversation et s’excuse d’avoir parlé de cela. J’ai envie de lui dire que cela me concerne, que cela peut devenir mon fardeau puisqu’il me repousse à cause de son passé. Mais je n’en trouve pas le courage, je suis bien trop faible et incapable d’assumer ce genre de choses. « Je… Je voulais juste que tu te sentes mieux. » Je bafouille, me sentant soudainement idiote. Après tout, c’est lui qui m’a menée sur ce sujet, il aurait dû se douter que je m’inquiéterai, que je chercherais à l’aider. Je suis comme ça, je l’ai toujours été. Mais je ne peux pas lui en vouloir, ce n’est pas sa faute. Tout s’accélère et je me retrouve rapidement perdue dans mes sentiments, car ce que je ressens pour lui est bien trop fort. Le chef d’orchestre m’indique qu’il n’est pas fait pour moi mais je suis convaincue du contraire. Je n’ai juste pas assez de confiance en moi pour lui prouver le comprendre. Je pourrais le serrer dans mes bras, l’embrasser pour qu’il comprenne mais au lieu de ça, une larme coule le long de ma joue. Je ne suis pas à la hauteur, jamais un homme comme lui n’arrivera à imaginer sa vie avec une femme comme moi. J’ai envie de lui hurler de saisir sa chance quand il me contredit, quand il me complimente, mais là encore je reste de marbre. Incapable de me battre pour obtenir tout ce dont j’ai envie. « J’en doute. » Je me contente de dire avant d’annoncer mon départ. Je ne devrais plus l’embêter, j’ai déjà bien trop abusé de son hospitalité. « Je vais bien, Jed. » Je souffle. Les larmes me viennent, je ne sais même plus quoi penser de cette conversation. « Tu as sans doute mieux à faire. Ne t’en fais pas, elle n’habite pas très loin. Je vais prendre un taxi. » Je tourne alors les talons, pour m’occuper de rassembler mes quelques affaires dans le salon. Et pour laisser échapper mes quelques larmes, également, afin de me sentir mieux ensuite.