[closed] please don't fall in love with someone new / arya

Il avait recu l’invitation de manière inattendue. Elle avait atterri dans la boite aux lettres de son appartement, le Times ayant réussi à retrouver sa trace. Sans doute que les papiers de l’assurance et son dernier article avaient vendu la mèche. Il observa longuement la jolie enveloppe crème au papier luxueux. L’imprimeur y avait mis du sien et la qualité de l’invitation laissa Max perplexe. Le Times avait mis les bouchées doubles pour leur rendez-vous bi-annuel avec les journalistes et investisseurs. Quand il se décida finalement à ouvrir la jolie enveloppe, il s’attendit presque à y trouver un faire-part. L’invitation stipulait simplement l’adresse, l’heure du diner mais surtout une tenue correcte exigée ce qui tira une grimace d’horreur au reporter. Il n’avait pas revêtu de costume depuis presque deux ans et l’idée ne l’enchantait guère. Si Max avait une certaine allure, il n’était certainement pas de ceux qui se réjouissaient de se mettre sur leur 31. Il hésita un instant à y aller. Après tout il était hors service pour le moment bien que toujours employé par le titanesque média. Et puis le souvenir d’Arya dans sa robe bleu ciel qu’elle portait lorsqu’ils étaient encore heureux et insouciants le fit rapidement changer d’avis. Il se contenta d’un mail sobre (“comptez sur moi, -Max”) à son boss et partit à la recherche d’un costume. Il ne mit pas bien longtemps à trouver –à vrai dire il ne s’attarda pas et prit le premier costume qui convenait. Les quelques jours qui le séparaient de la petite sauterie du Times lui parurent bien longs et plus le jour se rapprochait et plus Arya le hantait. C’était l’occasion rêvée pour enfin s’excuser et la reconquêrir. Il amènerait peut-être des fleurs. Il la conduirait dans un coin peu animé, une coupe de champagne à la main pour elle et lui ouvrirait son coeur. Le plan semblait parfait bien que Max n’avait aucune idée de la manière de formuler ses sentiments. Un baiser suivrait peut-être. Il était meilleur pour les baisers que pour les sentiments. Il espèrait que cela suffirait à la convaincre.  Le jour J, il revêtit son costume, cira ses vieilles chaussures de ville, et se coiffa. Il garda sa barbe de trois jours qui avait recouvert son menton et sa machoire appréciant l’aspect négligé que cela apportait à sa silhouette. Il arriva en taxi à la réception. Le Times louait pour l’occasion la bibliothèque publique de New-York et l’avait décoré avec goût. Il observa un instant la salle de l’entrée, scannant les visages plus ou moins familiers des invités. Pas d’Arya en vue. Max se décida finalement à s’intégrer à la foule, attrapant au passage une coupe de champagne. Alors qu’il se mouvait avec lenteur parmi les personnes présentes, la silhouette plus que familière de la jeune femme se détacha du groupe. Il n’eut aucun doute sur son identité et sans y penser deux fois, fondit sur elle. Elle ne le vit pas immédiatement, trop occupée à rire à une remarque d’une collegue. Et alors qu’il allait poser une main délicate dans son dos pour indiquer sa présence, il vit le visage de son amie se contortionner dans une grimace peu avenante. Arya se retourna alors soudainement pour lui faire face. – Bonsoir, se contenta t-il de dire.

Arya attendait ce rendez-vous avec impatience. Elle n’était pas la plus habituée aux mondanités, mais de temps en temps elle appréciait. Qui ne voudrait pas être entouré des meilleurs journalistes et investisseurs. Arya en profitait toujours pour avoir quelques contacts qui l’aiderait à grandir les échelons. Il faut dire que ces dernières années elle a réussi à se faire un nom dans le milieu grâce à son travail et sa patience. Elle ne compte laisser rien y personne se mettre en travers de sa route. A l’âge où les femmes pensent à materner, marier elle reste terre à terre. Si Kyle a réussi à lui mettre la bague au doigt le sujet des enfants n’est pas encore sur la table puisqu’elle ne se sent pas prête à mettre sa carrière de côté pour le moment. C’est étrange qu’elle ne se visualise pas encore comme une mère alors qu’il y a quelques années elle pouvait tout à fait se l’imaginer avec un autre, mais Arya ne l’avouerait jamais. La jeune femme s’était mise sur son 31 pour l’évènement. Elle voulait avoir l’air élégante et ambitieuse à la fois sans pour autant trop en faire. Elle avait misé davantage sur son regard que sur ses lèvres. Il était hors de question de passer pour une femme vulgaire. Elle avait enfilé une jolie robe noire qui la mettait en valeur. Une fois prête, elle monta dans un taxi qui l’emmena jusqu’à l’évènement. Arya était surprise des moyens déployés pour la soirée. Elle se sentait vraiment à l’aise dans cet environnement et ne tarda pas à faire la conversation et à rire de certaines plaisanteries. Tout présageait une bonne soirée, mais ce n’était que le calme avant la tempête.  Le cœur de la jeune femme manqua un battement lorsqu’elle aperçut Max devant elle. Elle avait entendu certaines rumeurs comme quoi l’homme qui avait hanté ses nuits était de retour, mais elle n’y croyait pas. Naïvement elle pensait que la première chose qu’il ferait serait de la contacter s’il frôlait le sol américain, mais encore une fois elle s’était trompée. Elle ne savait pas à quoi elle s’attendait après tout il avait mis un terme à leur relation sans même lui demander son avis. Il prenait toujours des décisions pour les autres et c’est ce qu’elle détestait le plus chez lui, mais c’est aussi ce qu’elle avait admiré il faut un temps. Max s’était contenté de lui dire poliment bonsoir. C’est tout ce qu’il avait à lui dire. C’était à la fois décevant et intriguant parce qu’il n’apparaissait pas très sûr de lui devant elle. « Bonsoir. Je ne savais pas que tu étais invité ce soir, ni que tu étais revenu. » Lui répondit Arya le plus poliment possible. On pouvait déceler de la déception dans sa voix qu’elle essayait de cacher par de la distance dans son regard. Elle ne voulait pas perdre la face devant celui qui lui a brisé le cœur. « Tu as l’air en forme et en un morceau. » Rajouta la jeune femme. Certaines personnes pourraient penser que c’était froid et déplacé, mais pas Max. Il savait combien elle avait eu peur qu’il parte en Syrie. Arya avait prié le ciel qu’il ne lui arrive rien. Le ton de sa voix restait néanmoins froid parce qu’elle ne savait pas comment réagir dans une telle situation. Une partie d’elle était heureuse de le revoir et une autre en colère parce qu’il ramenait avec lui tout un tas de souvenir. Lorsque son téléphone vibra Arya ne pu s’empêcher de le regarder. C’était un message de Kyle lui disait qu’il était encore coincé au bureau, mais qu’il faisait ce qu’il pouvait pour arriver. Elle était ramenée à une réalité où Kyle pourrait arriver et ses deux mondes risquaient de s’entrechoquer. Arya était gênée face à lui, à cette situation. Elle ne savait pas vraiment pourquoi parce qu’elle ne lui devait rien. Ils n’étaient plus ensemble depuis un long moment. Elle aurait pu avoir envie de se servir de lui pour rendre Max jaloux, pour lui prouver qu’elle est bien plus heureuse sans lui dans sa vie, mais elle ne s’abaisserait pas à ce niveau. « Qu’est-ce que tu fais ici ? » Fini par lui demander Arya. Il n’avait pas l’obligation de lui répondre après tout il lui devait rien, mais elle aurait aimé savoir.

Quand elle le vit, qu’elle comprit que c’était lui, bien vivant face à elle, Arya lui lanca un regard glacant qui le stoppa un instant dans son geste. Mais Max, dans toute sa fierté et son orgueil ne laissa rien paraitre et lui offrit un sourire en coin. – Bonsoir. Je ne savais pas que tu étais invité ce soir, ni que tu étais revenu. Se contenta de lui repondre Arya. Sa voix se voulait aimable mais Max qui ne la connaissait que trop bien pouvait entendre les pointes tranchantes dans son ton. – Tu as l’air en forme et en un morceau. Il pouvait lire en elle comme dans un livre ouvert et ressentait la déception émaner de son corps. Il aurait voulu la prendre dans ses bras, lui dire que durant ces derniers mois il n’avait été ni en forme ni en un seul morceau. Mais déjà, la foule avait augmenté et l’homme pouvait ressentir les regards scrutateurs de certaines comères du Times. Il ne se départit pas de son sourire et lui répondit poliment. – Je suis toujours là où on ne m’attend pas, tu devrais le savoir depuis le temps. La phrase était sortie d’entre ses lèvres plus durement qu’il ne l’avait prévu. Lui qui voulait faire un mot d’esprit se retrouvait à arborer le costume sournois du Max passé. Et alors qu’il s’apprêtait à tenter une approche plus douce, il observa l’attention d’Arya se laisser distraire par son portable. Il en profita pour prendre une grande lampée du champagne dont il s’était saisi en rentrant dans la Bibliothèque afin de se donner du courage. Elle releva alors la tête du petit appareil et lui demanda de but en blanc: - Qu’est-ce que tu fais ici ? Le plan de Max tombait à l’eau. Il devenait clair et net qu’elle n’avait aucunement envie de le voir et que son grand geste romantique s’en trouvait avorté. Mais il refusa de se laisser abattre et dans un sourire carnassier dit a leur entourage: - Excusez moi, je vous l’emprunte quelques instants. Il glissa une main dans le dos de la jeune femme et la guida vers un coin moins agité. – Je n’ai jamais démissionné du Times, souviens toi, on y travaillait ensemble. Son ton était acerbe. Il manquait de patience, sentait que la situation lui échappait et il détestait ca. – Ma mission en Syrie s’est terminée plus rapidement que prévue, donc je suis de retour. Je reprends mon poste. Assura Max bien qu’il n’en avait aucune idée. Il se déplaca face a elle et se saisit de son poignet avec douceur. – Je te dois des excuses Arya. J’ai été con. J’ai fait n’importe quoi. Les excuses se bousculaient dans son esprit sans qu’il ne trouva les mots justes (un comble pour un journaliste!). Il espèrait qu’elle comprendrait, que son regard sincère permettrait a Arya de percevoir ses regrets. – Je regrette cette décision, j’ai merdé. Admit-il, le coeur au bord des lèvres. Il espérait qu’elle comprendrait.

Arya n’avait pas envie de tourner autour du pot et de lui laisser l’opportunité de l’apprivoiser avec ses belles phrases si bien construites. Elle connaissait l’influence qu’il avait sur elle, mais tout était différent maintenant. Il ne pouvait pas revenir dans sa vie comme si de rien était parce qu’il avait brisé son cœur en mille morceaux, il était parti sans se retourner et elle avait mis des années à s’en remettre. Elle avait réussi et c’était trop tard désormais. Elle ne s’attendait pas à ce qui l’a prenne à part afin de parler. D’ailleurs lorsqu’il osa sa main derrière son dos elle eut un léger frisson. Elle n’avait plus l’habitude de cette proximité avec lui et ça la ramenait des années en arrières. La jeune femme avait bien du mal à cerner son comportement. Lorsqu’elle posait une question il se mettait sur la défensive puis se radoucissait doucement. Elle ne savait pas sur quel pied danser et c’était déconcertant. Elle n’était pas au bout de ses peines puisqu’il lui annonça ensuite qu’il allait revenir au journal puisque sa mission était terminée plus tôt que prévue. Elle n’en revenait pas et resta bouche bé quelques secondes. « Pardon ? Tu veux dire qu’on va se retrouver dans les mêmes locaux ? » Lui demanda Arya avant de lever les yeux au ciel. Elle ne pouvait pas s’en empêcher parce que c’était vraiment trop tour elle. Elle souffla quelques instants afin de se reprendre et au passage pris une nouvelle coupe de champagne puisqu’elle en aurait vraiment besoin. Elle bu une gorgée avant de lui dire : « C’est une plaisanterie. De tous les journaux il fallait que tu reviennes au Times. » Elle n’avait aucune idée de comment elle allait gérer la situation. C’était une chose que de le croiser une soirée et de s’en sortir, mais le voir chaque jour comme si de rien était ne lui plaisait pas. Arya le connaissait et elle se connaissait assez pour savoir que cette situation allait être très compliquée. Elle ne voulait pas revenir en arrière parce qu’on ne change pas le passé. Elle se demandait bien ce qu’il attendait d’elle. Arya n’imaginait une seconde qu’il pouvait avoir envie de la reconquérir, de revenir auprès d’elle. Elle ne se laisserait jamais aller à penser une telle chose après tout elle avait eu sa dose de faux espoirs. Elle avait l’impression qu’il était ici pour la torturer. Elle avait enfin trouvé quelqu’un de bien, elle refaisait sa vie et maintenant tout semblait si complexe. En parlant de son fiancé elle se demandait bien comment elle allait justifier tout ceci.

Max sentait son courage se déliter au fur et à mesure que Arya le toisait de son regard sombre. Et dieu sait qu’il n’était pas habitué à se trouver en position de faiblesse. Il était conscient de la manière dont son corps y réagissait: il sentait son visage se fermer, sa posture prendre une allure désinvolte, son regard s’assombrir. Cette vulnérabilité (relativement inédite) pour Max le mettait sur la défensive alors qu’il tentait par tous les moyens d’apparaître doux et plein de regret. Arya était face à lui, inchangée, aussi belle que la dernière fois qu’il l’avait vu. Et il s’en trouvait bouleversé. Alors qu’il lui annonçait qu’il revenait au bureau, et s’attendait à un certain enthousiasme ou du moins à une émotion positive, il dut faire à une réaction plutôt épidermique. - Pardon? Tu veux dire qu’on va se retrouver dans les mêmes locaux ? Il acquieça de la tête, surprise et sans voix. Elle leva les yeux au ciel ce qui eut le don d’exaspérer Mr Seymour. Cette conversation était inattendue. Et pourtant, si le journaliste avait été clairvoyant, il aurait du se douter de la tournure des choses. – A quoi tu t’attendais? Demanda t-il sur la défensive. - C’est une plaisanterie. De tous les journaux il fallait que tu reviennes au Times. Il répondit du tac au tac, piqué au vif. – Je n’ai jamais ni démissionné, ni été licencié. Il n’avait plus envie d’être repentant. Il enfouit donc ses regrets dans les tréfonds de ses méninges, ne lutta pas contre l’air suffisant qui se propageait sur ses traits et laissa tomber les sentiments. – Je voulais te prévenir, histoire de ne pas prendre au dépourvu. Mais de toutes façons nous sommes adultes, je pense que nous pouvons être cordiaux. Il lui accorda un rictus cynique, attrapa à son tour une coupe de champagne qu’il descendit quasiment dans l’instant.  Il plongea ses yeux dans celui de la jeune femme et certain des sentiments qu’il essayait tant bien que mal dissimuler fuitaient. Mais Max ne se départit pas de sa carapace de dureté et resta un instant silencieusement à l’observer. Et de but en blanc, semblant voir une certaine distraction de la part de a jeune femme, il déclara: - Il a du s’en passer des choses de ton côté durant cette dernière année et demie… Il regrettait presque d’avoir lancé cette conversation hostile. Mais il l’avait fait, et Max devait bien découvrir à quoi s’attendre.

Pour Arya c’était la douche froide, Max prenait cet air hautain, cet air froid et l’a rabaissait presque dans ses paroles. Il agissait comme si elle était une idiote qui ne comprenait rien. C’était vraiment difficile de contenir ses émotions. Durant un moment elle avait rêvé à son retour, mais la réalité était plus brutale. Mais le pire était à venir. C’était une chose de devoir l’affronter lors d’une soirée, mais ça en était une autre de le voir chaque jour. Elle ne savait pas du tout comment elle allait pouvoir gérer la situation. Max était sa faiblesse, son regard. Il avait aussi été son mentor, son amour. Même si aujourd’hui elle apparaissait froide, insensible, elle ne l’était pas. Elle tentait comme elle le pouvait de conserver sa fierté. Au lieu, de faire profil bas, Max la poussait dans ses retranchements. Si elle avait cru l’espace d’un instant qu’il n’était pas insensible au fait de la revoir maintenant elle en doutait. Il n’avait plus cette lueur en la regardant. Elle se sentait si stupide, naive d’avoir cru qu’il essayerait de se racheter une conduite. Finalement cet amour avait été à sens unique. Cette pensée lui faisait mal, c’était très douloureux, mais elle ne pouvait le lancer avoir le dessus sur elle à nouveau. « De toute façon, l’immeuble est grand avec de la chance nous nous croiserons à de rares occasions. » Lui répondit Arya. Elle priait intérieurement que le destin n’allait pas la torturer en la forçant réellement à travailler à nouveau avec lui. Elle était néanmoins réaliste et se doutait qu’elle devrait mettre ses différents de côtés comme une véritable professionnelle, mais elle ne savait pas si elle était prête. Lorsqu’il parla de ce qui avait dû se passer dans sa vie durant son absence, elle ne pu s’empêcher de cacher sa bague. Elle se demandait s’il l’avait vu et si c’était pour ça qu’il lui en parlait. Il avait aussi pu en entendre parler. Elle se sentait mal à l’aise et agressée par ses questions. De quel droit parlait-il de sa vie ? Il avait perdu ce droit lorsqu’il était parti, lorsqu’il avait décidé de la quitter sans lui demander son avis. Elle trouvait son attitude déplacée et vexante. Elle ne reconnaissait absolument pas l’homme dont elle était tombée follement amoureuse. Elle ignorait quelle était sa motivation. « Oui plein de bonnes choses. C’est drôle comme les choses peuvent tourner en ma faveur lorsque je ne me laisse pas distraire par des éléments toxiques » Lâcha la jolie blonde d’un ton agacé. Elle savait qu’elle allait loin dans ses propos, mais la présence de Max l’a faisait tant souffrir. Elle n’était pas préparée à faire face à ses émotions. Elle était en colère, elle lui en voulait de tant de choses qu’elle n’arrivait pas à gérer ses émotions. Même si elle ne montrait que de la colère c’était un signe qu’elle n’était pas insensible.

Chamboulé. Max était absolument perturbé par cette discussion. Il regrettait presque d’être venu à cette soirée. Il se comportait comme un goujat, froid, hautain, détestable. Mais ne pouvait se résoudre à se radoucir. Il n’aimait pas cette situation, il détestait la tournure de de cette discussion. Il voulait partir, prendre ses jambes à son coup, partir avant de détruire le peu de chances qui lui restait. Max serra les dents, empêchant sa fierté de dire une seule bêtise de plus. Il devait se racheter une conduite, non pas enterrer son cas. - De toute façon, l’immeuble est grand avec de la chance nous nous croiserons à de rares occasions. Lui répondit Arya, sur la defensive. Un rire jaune résonna en lui. Bien sur qu’ils se croiseraient. Bien sur que Max ferait tout son possible pour être en sa presence. Ce désir ne semblait pas partagé. Alors dans son orgueil, Max décida qu’il voulait tout savoir sur la vie d’Arya, sur la situation actuelle. Il savait, il pouvait le sentir que beaucoup de choses avaient change et qu’elle n’était surement pas seule. Ce qui dans le fond brisait un peu plus son coeur abîmé. Mais bien évidemment, Max n’en laissa rien paraitre. - Oui plein de bonnes choses. C’est drôle comme les choses peuvent tourner en ma faveur lorsque je ne me laisse pas distraire par des éléments toxiques. Il prit la remarque de la jeune femme de plein fouet, comme un uppercut bien senti au visage. La douleur irradia sa poitrine, s’infiltra dans son esprit. Une certaine aigreur teintée de colère fit son apparition sournoisement. Un élément toxique. Le mot tourna dans son crane pendant de longues secondes. Alors c’était comme ça qu’elle le considérait maintenant: comme un élément toxique ? – Ce n’était pas ce que tu disais à l’époque… Dit-il avec un regard mauvais. – J’étais plutôt ton… Comment tu disais déjà? Ton “tout” il me semble. Il lui lanca un regard de défi. Il voulait savoir, comprendre ce qu’il se passait dans sa tête, dans son coeur, dans sa vie. Mais rien de ce qu’elle disait, de ce qu’elle faisait ne lui offrait d’indice. – Je suis heureux pour toi si les choses ont bien tourné. Tout le monde ne peut pas en dire autant. Il posa sa coupe sur le plateau d’un serveur qui passait à proximité, fourragea ses mains dans ses poches et se prépara à prendre la poudre d’escampette. Toute cette discussion n’avait servi à rien et il ne servait évidemment à rien d’insister. – J’étais juste venu te parler pour m’excuser de la manière dont je suis parti. Tu méritais et il semble évident qu’aujourd’hui tu l’as trouvé.

Arya ne comprenait pas du tout l’attitude de Max. Si son langage corporel laissait entrevoir qu’il n’était pas indifférent de la revoir, ses paroles disaient l’inverse. Elle se demandait bien ce qu’elle avait pu faire pour qu’il réagisse de la sorte. Si quelqu’un devait être amer c’était bien elle. Il semblait blessé aussi par l’attitude la jeune femme sinon il ne s’amuserait pas à la torturer en lui rappelant combien elle tenait à lui à l’époque. Elle se demandait comment pouvait-il faire ça sachant que ça pourrait lui nuire. Elle pensait qu’il aurait plus de considération pour elle. Arya baissa les yeux un instant ne voulant pas laisser paraitre son malaise face à lui. « Oui tu l’étais et bien plus encore, mais tu es parti je te le rappelle. Aujourd’hui tu n’es plus qu’un collègue que je supporterais. » Lui confia Arya. Elle aurait pu nier ses sentiments, dire qu’à l’époque elle était droguée, mais ça serait un mensonge. Elle décidait d’assumer ce qu’elle avait pu ressentir à son égard il y a fort longtemps afin qu’il n’ait pas ce levier sur elle. Finalement c’est cet amour devenu une faiblesse qui l’avait rendu forte puisqu’elle avait dû se relever. Elle tenait à ce qu’il comprenne qu’elle était passée à autre chose et qu’aujourd’hui il n’avait plus de pouvoir sur elle. Arya aurait eu envie d’hurler face à sa dernière phrase. Il soufflait le chaud et le froid ce qui l’a déstabilisait fortement. Que cherchait-il ? Il y a quelques secondes il lui manquait presque de respect et maintenant il essayait d’être heureux pour elle. Max en rajoutant une couche en s’excusant. C’est finalement ce qu’elle avait attendu depuis si longtemps, mais ça avait un goût amer. La jeune femme le regarda avant de se rendre compte que ses émotions prenaient le dessus. Tout ceci était trop difficile pour elle. « Merci.. » Lâcha-t-elle. Elle ne savait pas quoi dire de plus. Elle n’avait pas envie de se battre avec lui, de se justifier. Elle se fichait finalement de ses excuses parce que ce qu’elle voulait c’est qu’il ne soit jamais parti ou qu’il lui ait simplement demandé son avis parce qu’elle l’aurait attendu s’il lui avait demandé. Arya sentie ses yeux devenir humides et elle décida de prendre la poudre d’escampette avant qu’il ne s’en rende compte. Elle n’avait pas envie de s’humilier davantage en montrant à tout le monde y compris à lui-même qu’elle n’était pas insensible. Elle alla alors se réfugier dehors le temps de reprendre ses esprits.

Il sentait l’angoisse s’emparer de lui alors qu’il tentait vainement de contrôler ses émotions. Et la manière dont elle parlait de leur relation passée et de leur future proche, avec une froideur certainement liée à un malaise que Max n’identifiait, ne faisait qu’accroitre l’agitation qui le gagnait. Où était passé leur relation, cette facon qu’ils avaient de se comprendre sans un mot? Max se demanda si elle regrettait leur relation, si elle avait un jour déploré leur amour. Si Max regrettait beaucoup de chose, leur relation n’en avait jamais fait partie. Cette conversation ne lui plaisait pas et sentait la situation lui échapper. Alors avant de n’empirer son cas, Max s’excusa une dernière fois. Il pensa filer, fuir Arya et cette discussion catastrophique, mais elle partit en premier, son dernier regard semblant larmoyant. Max l’observa se faufiler dans la foule et disparaitre de sa vue. Il se prit le visage dans les mains, frustré et bouleversé. Que venait-il de faire? Il se maudit intérieurement avant de choisir de quitter les lieux. Il traversa la foule compacte avec brusquerie, sentant l’angoisse le submerger. Il déboula dehors, s’avança sur la chaussée pour arrêter un taxi quand il la vit. Elle était dehors, sous un des lions devant la Bibliothèque, tapotant délicatement avec un mouchoir la partie juste sous ses yeux, effaçant toutes traces de possible craquage. Une boule se forma dans la gorge de Max à cette vue et sans réfléchir, il abandonna l’idée du taxi et se diriga avers elle. – Ce n’était pas tout à fait la manière don’t j’envisageais nos retrouvailles… dit-il d’une voix douce. Il se saisit délicatement de son mouchoir et effaca prudemment toute trace de mascara restant. – J’ai paniqué quand je t’ai vu. Ca n’excuse pas le comportement que je viens d’avoir, mais ça l’explique. Il caressa sa joue alors qu’il essuyait une dernière fois le maquillage restant. – J’avais toute cette scène en tête et bien évidemment, rien ne s’est déroulé comme prévu… Dans un autre contexte, cela aurait pu être le parfait moment pour embrasser la jeune femme et alors qu’il considérait la chose ou du moins pensait à une vraie declaration, les anciens amants furent coupés par une voix au loin appellant Arya. La deception planta son poignard dans le coeur de Max. Il n’avait su saisir le moment. Il devait fuir maintenant.

Arya avait été profondément chamboulé par sa rencontre avec Max. Elle avait été aussi déçue de son comportement elle s’attendait à autre chose. Malheureusement ses émotions avaient pris le pas sur le reste et elle avait préféré s’en aller. Elle ne voulait pas qu’il l’a voit dans cet état. Pourtant, Max fit le choix de la suivre et remarqua rapidement qu’elle n’allait pas bien. Arya qui ne voulait pas perdre la face devant lui, évitait soigneusement son regard, mais c’était un leurre. La jeune femme écouta attentivement ses paroles, mais ne les comprenait pas totalement. S’il avait imaginé la situation différemment, pourquoi s’était-il comporté de la sorte ? Elle se demandait ce qu’elle avait bien pu faire pour mériter ça. « Moi non plus .. » Lui répondit Arya sans pour autant capter son regard. Elle l’écoutait continuer à parler. Elle savait qu’elle ne l’avait pas accueilli les bras ouverts, mais pouvait-il vraiment le lui reprocher ? Il était parti sans même lui demander son avis, sans l’inclure dans ses plans et en prenant les décisions. Il lui avait brisé le cœur et il avait le culot de revenir et d’agir de la sorte. Alors qu’Arya allait lui poser la question qui lui brûlait les lèvres, ils furent interrompus par une voix au loin qui appelait Arya. C’était Kyle qui venait la chercher. Elle lui avait envoyé un message en lui disant qu’elle allait rentrer plus tôt que prévue et il lui faisait la surprise de venir la chercher. C’était prévenant de sa part, mais aussi imprévue. Arya se sentait coupable sans réellement savoir pourquoi. Elle ne faisait rien de mal pourtant. C’était comme si elle sentait son cœur s’ouvrir à nouveau par la présence de Max et qu’elle ne pouvait rien y faire. « Je dois y aller il m'attend, on se voit lundi au bureau.. » Se contenta de répondre la jeune femme. Elle n’avait pas le courage de lui poser la question, elle n’avait pas le temps ou l’énergie. Elle préférait prendre la fuite. Elle fila ensuite dans la nuit rejoindre son compagnon en essayant d’oublier cette soirée, toute cette soirée. Néanmoins, elle savait que le retour de Max changeait tout.