Fait un peu attention - Amélia

J’appréciai le fait qu’Alexander m’ait proposé de venir boire une bière après l’avoir raccompagné. C’était peut-être sa façon à lui de me remercier pour ce service mais aussi me remercier pour avoir arrangé l’affaire avec le sergent. Peu importe, j’appréciai le geste. J’avais la sensation de cerner un tout petit peu plus Alexander. Mais je n’allai pas m’éterniser trop longtemps. On avait eu tous les deux une longue journée, et en plus de cela Alexander avait été blessé au bras. Alors je lui avais dit que j’allai partir, ainsi il pourra se reposer si il le souhaite. Alexander me remercia alors de l’avoir raccompagné, ce à quoi je répondis « Je t’en prie, c’est normal » oui après tout, c’était un service comme un autre et puis on était collègue alors je pouvais bien faire ça.

Je pris alors la direction de la porte aux côtés d’Alexander qui me raccompagna gentiment jusqu’à l’entrée. Je laissai alors le jeune homme ouvrir la porte, mais à ma grande surprise il s’attarda, n’ouvrant pas la porte. Et c’est là qu’il me demanda de rester. Avais-je bien entendu ? Sur l’effet de la surprise mon regard se posa sur Alexander. Et sans rien comprendre, je sentis ses lèvres se poser sur les miennes. C’était surprenant, c’était doux également. C’était complètement incompréhensible. Mais pourquoi ? Lui qui semblait si distant parfois. Sur le coup j’eu envie de reculer, mais ses lèvres étaient tellement douces et tièdes. Il embrassait terriblement bien. Comment rompre, refuser une telle douceur ? Le baiser avait été doux mais intense à la fois. Je ne savais pas quoi dire, mon regard plongeant dans celui d'Alexander, je n'arrivais pas à m'en défaire.

Il était plus que temps pour chacun d'eux de retourner à sa vie normale c'est à dire à la vie civile puisque le travail était terminé. Alexander avait remercié Amélia de l'avoir raccompagné puisqu'elle n'était pas obligé et qu'Alexander aurait pu se débrouiller autrement et puis avec son caractère c'était quand même étonnant de voir qu'elle avait accepté. Bref, tout ça pour dire qu'ils étaient sur le point de se quitter, qu'Alexander tenait la poignée de la porte dans sa main qu'il n'avait donc plus qu'à l'ouvrir mais il n'en fit rien. Demandant simplement à la jeune femme de rester, ne sachant absolument pas lui même pourquoi il en était arrivé à cette conclusion là et le pire dans l'histoire c'est la suite. Le fait qu'il l'embrasse et le plus, qu'elle le laisse faire. Alexander ne savait absolument plus ce qu'il était en train de faire, sans doute un gros soucis avec ses médocs ou bien tout simplement qu'il était déconnecté et qu'il ne réfléchissait pas, faisant tout simplement ce que son état lui demandait. Cette affection qu'elle pouvait lui donner, il en avait besoin et comme elle le laissa faire Alexander n'avait pas de raison de réfléchir à son geste et d'ailleurs s'il l'avait fait il aurait ouvert la porte et l'aurait fait partir. Le regard posé sur elle il attendait sans doute une réaction qui ne vint pas alors Alexander revint l'embrasser et lâcha la poignée de la porte, posant simplement sa main sur la taille de la jeune femme tandis que l'autre venait se poser sur sa joue. Ce contact était extra, Alexander en avait plus que besoin et il fallait espérer qu'il ne prendrait pas conscience de ce qu'il était en train de faire sinon tout serait fichu. Il la colla doucement contre le mur et prolongea le baiser jusqu'à ce qu'elle y mette fin si elle le voulait. Alexander quand à lui n'avait qu'une envie, plus et encore plus, parce qu'il avait besoin de chaleur humaine pour éviter de sombrer et c'était la première fois que ça lui arrivait depuis la mort de sa compagne.

Il était temps pour moi de partir, de rentrer chez moi. Alors Alexander m’avait accompagné jusqu’à la porte d’entrée. Mais une fois devant celle-ci, rien ne se passa. La porte ne s’ouvrit pas. En revanche les lèvres du jeune homme vinrent se poser sur les miennes. Une sensation que j’avais trouvé tout simplement délicieuse. Ça avait été assez court, mais doux et surprenant à la fois. Mon regard plongée dans le sien, je ne répondais plus vraiment de rien. Et lorsqu’Alexander revint m’embrasser, je prolongeai le baiser. Je ne savais pas ce qu’il m’arrivait. Alexander était très séduisant sorte mais on ne peut pas dire que c’était la grande joie entre nous depuis quelques semaines. Mais pourtant depuis quelques jours j’avais l’impression que ça allait mieux. Je sentis une main d’Alexander se poser sur ma taille alors que l’autre venait se poser sur ma joue. Me laissant complètement aller à se baiser, je passai à mon tour mes mains autour du jeune homme.

Mon dos se retrouvant doucement contre le mur, alors que le baiser continuait encore et encore. Ce n'était absolument pas dans mes habitudes d'agir ainsi, mais je ne sais trop pourquoi, avec Alexander c'état différent. C'était inexplicable sur le coup. Ce qu'on était en train de faire était peut-être une pure folie mais peu importe. Alors que je reprenais mon souffle après ce langoureux baiser, mon visage restait tout près de celui d'Alexander alors que mes deux mains vinrent caresser tendrement sa nuque et que mon regard se plongeait, se noyait littéralement dans le sien. Une fois encore.

Alexander avait totalement perdu la raison, ce qu'il était en train de faire allait à l'encontre de tous ses principes, enfin du moins depuis qu'il avait perdu sa compagne. Lui qui pensait ne jamais pouvoir se remettre de cette perte était tout simplement en train de faire une pure folie, folie qu'il allait forcément regretter à un moment donné. Seulement voilà, cette pure folie était divine et excitante à la fois. Alexander avait besoin d'affection, besoin de se sentir vivant peu être plus ce soir que n'importe quel autre soir. Quoi qu'il en soit il le laissa aller à ses envies les plus intimes et les plus profondes, embrassant la jeune femme jusqu'à en perdre haleine. Il finit par la soulever pour la conduire jusqu'à sa chambre. Et une fois à l'intérieur il l'allongea sur le lit et malgré sa blessure ils finirent nus tous les deux. L'espace de quelques minutes, sans doute un peu plus même, mais personne ne prit le temps de regarder l'heure, ils s'unirent et Alexander retrouva des sensations qu'il pensait perdues. C'était si bon, se sentir vivant après tout ce temps, se laisser aller au plaisir charnelle avec une quasi inconnue (non pas vraiment mais vu qu'il avait perdu la raison c'était un peu la même chose). Il ne prit pas spécialement le temps de la découvrir même si ce ne fut pas si rapide que ça, disons que c'était totalement hors de contrôle, tout ce qu'il faisait ce soir l'était. Et rien ne fut calculé mais tout fut extrêmement agréable. Le seul problème c'est que dans cette élan charnel Alexander ne pris aucune précautions parce qu'il n'y pensa tout simplement pas. Il s'était juste laissé aller sans réfléchir une seule seconde.
Et une fois ce moment intime passé, l'extase atteins il s'allongea aux côtés de la jeune femme, l'embrassa encore un peu et finit par fermer les yeux et s'endormir. Sans doute un effet secondaire des médicaments, il est fort possible qu'Alexander se soit trompé sur les dosages ou la prescription vu qu'il avait mal il c'était dépêché d'en prendre sans faire plus attention que ça. Et il dormait à présent d'un sommeil calme et profond, allongé sur le côté, juste aux côtés d'Amélia.

Ce à quoi je me laissai aller là avec Alexander était complètement fou. Mais c’est comme si je ne pouvais plus rien contrôler. Comme si ma raison, ma conscience et tout ce qui allait avec, avait disparu ce soir. Ni Alexander, ni moi, n’avons voulu, à un moment ou à un autre, arrêter cette douce folie. Alors c’est presque naturellement, que le jeune homme me porta jusqu’à sa chambre. Ce fut un moment agréable, très agréable même. J’étais là, dans ce lit avec Alexander à échanger quelques derniers baisers. Mon souffle reprenait un rythme normal, tout comme mon rythme cardiaque. J’étais terriblement bien mais aussi terriblement fatiguée. Tout comme le jeune homme qui était à côté de moi. D’ailleurs, Alexander trouva le sommeil rapidement. Plus rapidement que moi. Et à mon tour, je m’endormie sans rien voir venir.

Quand j’ouvris les yeux, Alexander était toujours là endormi. Je me redressai alors afin de regarder l’heure. Et il était plus que temps que je rentre. Contrairement à Alexander, je devais aller au travail aujourd’hui, et donc passer chez moi avant pour me changer. Je bougeai alors afin de me redresser, de trouver mes habits pour me rhabiller. Si jamais Alexander ne sortait pas de son sommeil profond, je me débrouillerai pour lui laisser un mot malgré tout, afin qu’il ne pense pas que je sois partie comme une voleuse ou autre.

Ce qui s'était passé avec Amélia était de la pure folie, mais quelle folie. Douce folie, Alexander n'avait pas ressentit ça depuis des lustres et ce laisser aller allait forcément se payer à un moment donné ou à un autre mais tant pis, il était aller au bout, les regrets se seraient pour plus tard. Il avait ensuite dormit comme un bébé, chose qui ne lui était pas arrivé depuis des lustres non plus. Et quand enfin il ouvrit les yeux il était seul dans son lit et n'avait quasiment plus aucun souvenir de la nuit passé et surtout de ce qu'il avait fait avant de s'endormir. Il avait l'impression d'avoir la gueule de bois mais sans le mal de tête ce qui était rare. Alexander se leva et sentit cette atroce douleur dans son bras et une fois dans la cuisine se fit couler un café et chercha les médoc qu'il avait posé quelque part, impossible de se souvenir où. De plus il ne pouvait pas prendre de couche étant donné qu'il avait ses points et ce pansement. Pansement qui d'ailleurs ne ressemblait plus à grand chose.
Et ce n'est qu'une fois les médicaments trouvés et avalés avec une bonne tasse de café que les souvenirs d'Alexander lui revinrent en tête. Un mélange entre la culpabilité et le bien être se fit ressentir et Alexander se sentit totalement perdu. Fouillant dans son frigo il trouva une bouteille de vodka et commença à boire quelques gorgées. Puis il posa la bouteille et s'énerva contre lui même. Il se sentait coupable d'avoir osé coucher avec une autre et qui plus est sa partenaire de boulot quoi, comme si c'était pas déjà assez compliqué comme ça. Comment il allait faire pour gérer ça maintenant ? l'avantage c'est qu'il n'allait pas bosser pendant quelques jours mais Amélia allait sans doute vouloir des comptes, voir même plus que ça, si elle désirait une relation stable ? c'était pas possible c'était pas possible et Alexander reprit la bouteille et bu à nouveau essayant d'oublier tout ça, de ne plus y penser.
Il trouverait surement le courage de l'appeler, lui dire d'oublier, de tirer un trait sur ce qui c'était passé, du moins il l'espérait.

J’avais un peu de mal à croire que j’avais passé la nuit avec Alexander, et encore plus qu’on avait été plus loin que de simples embrassades. Et en plus on ne s’était pas protégé. Mais quels imbéciles son faisait ! Il faut dire que ça avait été si intense hier que j’avais été dans ma petite bulle du début à la fin, et ça avait peut-être dû être la même chose pour mon amant. Heureusement que je prenais mes précautions de mon côté. Il était plus que temps pour moi de partir, si je voulais passer chez moi avant d’arriver aux bureaux et dans les temps. Alors je j’avais commencé à m’habiller en essayant de faire le moins de bruit possible car Alexander dormait encore lui. Je quittai alors la chambre toujours dans la plus totale discrétion et une fois à la cuisine je me débrouillai pour trouver un bout de papier et un stylo afin de laisser un mot à Alexander « Le travail m’appelle. Profites bien de tes jours de repos. Amelia » je laissai alors le mot sur le plan de travail, espérant qu’il le verra rapidement. Je sais que cette nuit a sans douté été une véritable folie, mais une agréable folie quand même. Alors je ne pouvais pas non plus faire comme si il ne s'était rien passé et partir comme une voleuse.

Je quittai ensuite l’appartement pour rentrer chez moi, pour y prendre une bonne douche et aussi un bon café avant de me rendre au travail. Une première journée de travail sans partenaire, et moi ça me faisait un peu étrange, car je n'en avais pas l'habitude, contrairement à Alexander.

Après avoir bu plusieurs gorgées de vodka Alexander ressentit un certain malaise, apparemment l'infirmier avait eut raison de dire à Amélia qu'il devait faire attention avec le mélange alcool médicaments parce que là ça n'allait pas du tout ensemble. A croire qu'uil devait y avoir une justice. Alexander se sentit mal et parti se rafraichir à la salle de bain et resta vaseux pendant un bon moment avant qu'il ne se décide à se mouiller le visage et retourner s'allonger. Il y resta une bonne partie de la matinée parce qu'il finit par s'endormir et fut à nouveau réveiller par la douleur. C'est en se rendant à la cuisine pour prendre à nouveau ses cachets qu'il tomba sur le mot qu'avait laisser Amélia. Il le lu, l'observa pendant un moment avant de se décider à le jeter à la poubelle. Et puis il mangea, enfin grignota quelque chose c'était sans doute pour ça qu'il avait été malade ce matin parce qu'il avait le ventre vide. Mais ce que mangea Alexander n'était pas spécialement bon non plus, des chips et deux yaourts y'a vraiment pas de quoi vous remplir un estomac.
Puis il se décida à changer son pansement, ce qui très galère mais il y parvint malgré tout. Et le reste de la journée fut un peu plus calme, Alexander se reposa à nouveau, s'endormant cette fois-ci sur le canapé et lorsqu'il ouvrit les yeux il était tard il faisait déjà nuit. Il pris à nouveau ses médoc et comme il n'avait pas sommeil descendit se chercher un truc à manger mais quelque chose de plus consistant. Et avec ce qu'il avait acheté il ramenant un pack de bière ça serait moins fort que la vodka qu'il avait encore dans le frigo et ça l'aiderait à tenir la nuit. Il culpabilisait énormément pour ce qu'ils avaient fait la veille avec sa collègue de travail et ça ne l'aidait pas à vivre sereinement ces quelques jours de convalescence.

La journée avait été assez calme aux bureaux. J’avais essentiellement menés des interrogatoires vis-à-vis de l’affaire de hier. On m’avait demandé des nouvelles d’Alexander et bien entendu j’avais juste répondu que je supposais qu’il allait bien, sans rien dire de plus. Je n’avais pas eu de nouvelles du jeune homme de toute la journée. Pas que je ne cessai de penser à lui, c’est surtout que les paroles de l’infirmier me revenaient régulièrement en tête. Et je revoyais également Alexander prendre ses médicaments avec une gorgée de bière. Et cela n’avait pas semblé le déranger, bien au contraire.

Quand l’heure de rentrer fut arrivée, je quittai les bureaux. Et ma fichue conscience me fit prendre le chemin, non pas de chez moi, mais de chez Alexander. Oui, je voulais voir si il allait bien. Juste un bonsoir, lui demander si ça allait et je partirai. C’est ainsi que je me retrouvais en soirée, en bas de son immeuble. La lumière était allumée. Je pouvais le voir depuis là où j’étais garée. Et il était donc debout également. Alors j’entrai dans l’immeuble pour monter jusqu’au troisième étage. Et une fois arrivée devant sa porte je frappai à cette dernière.

Alexander avait manger un peu mais il en restait encore pas mal, bizarrement il n'avait pas plus faim que ça et pourtant il avait déjà bu trois bière du pack qu'il avait remonté de la boutique au coin de la rue. Il était en colère contre lui même et s'il avait pu il serait aller faire une petite visite à son ex compagne et à son fils, au cimetière où ils étaient enterrés, seulement vu son état et le fait qu'il n'avait pas sa voiture il ne pouvait pas le faire. Alors, il s'était laissé aller à pleurer un peu, laissant son chagrin prendre le dessus et avait lutté pour ne pas boire le reste de la bouteille de vodka parce qu'il savait bien que ça ne lui ferait que du mal car il serait à nouveau malade comme le matin même. Et il n'avait pas envie de ça.
Et puis d'un coup alors qu'il ne s'y attendait pas du tout il entendit frapper à la porte, se relevant nerveusement il essuya rapidement ses larmes et tenta de reprendre un peu figure humaine. C'était sans doute un collègue qui avait entendu parlé de sa blessure ou pire encore, une personne de sa famille qui venait le voir, ça arrivait de temps en temps. Il dit simplement haussant un peu la voix pour être entendu. "- C'est ouvert !" Et c'était vrai en plus, il n'avait pas refermé la porte derrière lui tout à l'heure en rentrant, quel oublie franchement. Et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il remarqua qu'en réalité c'était Amélia qui venait d'entrer chez lui. Alexander baissa les yeux et se sentit encore plus mal à l'aise d'un coup. Il n'avait rien rangé de ce qu'il avait ramené tout à l'heure et encore moins de ce matin.

Je venais d’arriver devant la porte d’entrée d’Alexander. J’avais longuement hésité, maintenant encore d’ailleurs, mais j’avais finis par frapper à la porte. Je m’attendais à ce qu’Alexander ouvre la porte mais non. Au lieu de cela, j’entendis la voix du jeune homme dire que la porte était ouverte. Bon d’accord, alors j’ouvris la porte qui était effectivement ouverte. J’entrai alors, refermant la porte derrière moi. « Salut. Je venais juste voir… » et c’est là que j’aperçu Alexander, qui n’avait pas l’air en super forme. Mais je n’aperçus pas que cela, non. Je vis assez rapidement les bières et cette autre bouteille. « comment ça allait » dis-je pour terminer ma phrase alors que mon regard se posait instinctivement sur Alexander. Alors quoi ? L’infirmier disait vraiment toute la vérité hier ? Et sur le coup, je ne savais plus trop où me mettre, ni quoi dire. Je n’allai pas poser la question à Alexander voir si ça allait car la réponse était évidente pour le coup. Alors ce n’était pas la peine de poser une question complètement inutile. « Désolé, je crois que je tombe mal… » oui assez mal même vu la situation. Mais pourquoi était-il dans cet état ? A cause de sa blessure de hier ? Ou de ce à quoi l'infirmier avait fait illusion ?

Alexander ne s'attendait pas du tout à une visite de la jeune femme, il aurait du pourtant étant donné qu'il n'avait pas donné de nouvelles depuis ce qui s'était passé la veille. Mais dans le fond il avait espéré qu'elle ne lui demande rien. Et là voilà qui était chez lui, puisqu'elle entra dans la pièce après avoir ouvert la porte sur ordre d'Alexander qui avait eu la flemme de se lever pour aller ouvrir. Il aurait sans doute du vu la tête qu'elle fit en voyant son appartement et tout ce qu'il avait laissé trainer par-ci par-là. Apparemment elle l'avait bien remarqué vu ce qu'elle lui dit et la façon dont elle le dit, il sentit bien sa surprise et encore plus quand elle lui fit remarquer qu'elle tombait mal.
Alexander leva les yeux vers elle et dit simplement "- Salut." il haussa les épaules et ajouta "- Ouais.. un peu.." oui elle tombait plus ou moins mal, de toute façon elle tomberait toujours mal avec lui alors un peu plus un peu moins ça n'allait pas changé grand chose. Puis il hésita un instant avant de lui dire "- Tu.. tu n'es pas obligé de t'inquiéter pour moi, ça va.. c'est juste une blessure je m'en remettrai." bien sur il parlait de tout ce qui était physique, parce qu'il s'en remettrait, par contre pour le moral ça c'était autre chose.

Je venais d’entrer chez Alexander, refermant la porte derrière moi. Et j’avais rapidement compris que ça n’allait pas fort pour le jeune homme. Comme quoi, j’avais bien fait de passer ici avant de rentrer chez moi. Sans doute l’intuition féminine. Je venais donc de dire à Alexander que j’étais venu pour voir comment ça allait. Mais rapidement je me rendis compte que je tombais mal, et c’est une remarque que je dis à voix haute. Alexander me salua avant de me dire que oui je tombais assez mal. Bon au moins il était franc, je ne pouvais pas lui reprocher cela. Du coup, le malaise était encore plus présent. Surtout que je voyais bien que le jeune homme n’allait pas bien, mais avais-je le droit d’intervenir ? Avec lui je ne savais jamais comment il allait prendre mes paroles ou mes gestes. Difficile de prendre une décision donc. Puis Alexander me dit que je n’étais pas obligé de m’inquiéter pour lui, qu’il allait bien et que ce n’était qu’une blessure dont il allait se remettre. Oui d’accord, mais il n’y avait pas que cela. D’ailleurs je répondis « Je vais être franche, ce n’est pas pour ta blessure que je m’inquiète le plus » j’ajoutai alors « mais pour ça » dis-je en montrant les bouteilles de bière vide, ainsi que la bouteille de vodka entamé.

Alexander n'était pas à l'aise, ne sachant pas du tout ce qu'elle attendait de lui en venant ici et encore moins comment il devait réagir et agir même. Il avait pensé lui dire pour ce qui s'était passé la nuit dernière mais n'avait pas eu le courage, de plus elle ne semblait pas vouloir en parler ou bien alors il ne comprenait rien aux femmes et c'était malgré tout le temps actuellement. De toute façon ça faisait bien longtemps qu'il ne cherchait même plus à comprendre puisqu'il était, d'une certaine façon, totalement déconnecté de la réalité pour ce qui était des relations humaines. Il se contentait juste de faire son travail et le reste ce n'était vraiment pas pour lui, repoussant toute femme qui tentait de s'approcher de lui. Enfin, en théorie parce que la veille il ne l'avait pas repoussé il était carrément aller la chercher. Comment il avait pu faire ça ? sérieusement il n'en avait aucune idée et s'en voulait tellement.
Il fut donc extrêmement surpris lorsqu'elle lui parle de ça, ce qui voulait dire en clair de l'alcool qui se trouvait sur la table basse et sur celle de la cuisine. Alexander n'aurait jamais imaginer qu'elle lui parle de ça vu ce qui s'était passé la veille, il l'aurait plus vu lui demander une explication sur leur relation et non sur le contenu des bouteilles présentes. Il haussa les épaules l'air coupable mais répondit malgré tout "- C'est juste de l'alcool et je ne travaille pas, je suis en arrêt." et si ça n'avait tenu qu'à lui il serait au travail à l'heure qu'il est et comme ça il n'aurait pas pu boire. "- Je ne bois pas quand je travaille, je t'assure. Tu n'as pas à t'inquiéter je me gère très bien." ça bien sur c'était ce qu'il pensait lui, mais elle avait le droit de voir les choses autrement et d'être mécontente, après tout ils faisaient équipe et elle était en droit de se demander si elle pouvait vraiment lui faire confiance.

Ce n’était pas réellement le fait qu’Alexander soit blessé et en convalescence pendant quelques jours qui m’inquiétais. C’était surtout ce que l’infirmier m’avait dit la veille et ce que je pouvais voir aussi sur la table basse du salon qui m’inquiétait. Et comme d’habitude, Alexander minimisa les choses. Oui il ne travaillait pas, et alors ? Puis le jeune homme ajoute qu’il ne buvait pas quand il travaillait, que je n’avais pas à m’inquiéter, qu’il se gérait. « Je sais ça, je sais comment tu travailles » et c’était un bon flic malgré ses mauvaises humeurs assez régulière. « Je ne suis pas venue pour te surveiller, seulement voir si tout allait bien » oui je ne voulais pas qu’il pense que je le surveillais ou je ne sais trop quoi.

Il était peut-être temps pour moi de partir, mais avant cela une autre question me trottait dans la tête. « Je…je t’ai laissé un mot ce matin avant de partir, je ne voulais pas que tu penses que...que je sois partie comme une voleuse après cette nuit. Tu l’as vu ? » oui car je n’avais pas eu de nouvelles. Bon je sais qu’il ne me devait rien et inversement, mais bon je trouvais que c’était quand même la moindre des choses.

Alexander minimisait les choses oui, mais il était conscient aussi de ce qu'il faisait et du fait que ce soit mal, mais il ne savait pas faire autrement. Dans ses périodes de dépression il ne pouvait pas agir autrement. Il aimerait aussi être capable d'agir autrement et de se passer d'alcool mais c'était tout ce qui faisait disparaitre sa douleur ou son malaise et là depuis qu'il avait coucher avec Amélia le malaise était encore plus grand qu'avant. Il s'en voulait mais en même temps il avait apprécié, ça il ne pouvait pas le nier. Cette affection qu'elle lui avait donné, cette chaleur humaine ça lui avait fait beaucoup de bien. Et il culpabilisait et cette culpabilité lui donnait envie de boire pour oublier. Oublier c'est plus facile que faire face en faite et Alex était fort pour ça. Alexander ne répondit rien à ce qu'elle lui dit, se contentant juste de baisser les yeux l'air coupable parce qu'il savait très bien qu'une personne qui va bien ne boit et Amélia n'était pas dupe non plus.
Et ce qu'elle ajouta ensuite ne l'aida pas à se sentir mieux, sérieusement. C'était pire même maintenant qu'elle venait de mettre le sujet sur le tapis. "- Oui.. je l'ai vu..." et Alexander leva les yeux vers elle quelques secondes avant de fuir à nouveau. "- C'était gentil de ta part.." et il releva les yeux une fois encore avant de laisser le silence prendre place, il n'avait aucun courage même pour ça et il s'en voulait, se sentant vraiment très con vis à vis d'elle. Puis il se lança "- Mais je.. enfin ce que...je...j'ai pas de place pour quelqu'un dans ma vie, je...j'suis désolé je.. c'était bien.. c'est juste que...je peux pas.." Alexander avait un mal fou à aligner deux mots et encore plus à faire une phrase correct. Il avait l'impression d'être un monstre là et qu'elle allait pensé qu'il s'était servit d'elle alors que c'était pas le cas, c'était pas prémédité, ça c'était fait tout seul, sans qu'il ne décide rien et à aucun moment il n'avait eu la force d'arrêter. On sentait que c'était dur pour lui, rien que de le dire, d'essayer d'en parler et que ça l'ennuyait tout autant que ça le mettait mal à l'aise. On sentait qu'il avait envie d'être ailleurs, de disparaitre voir même de boire là, oui, c'est ça, il avait besoin de boire et il pouvait pas le faire devant elle, pas après ce qu'ils avaient partagé la veille et puis c'était sa partenaire, il ne pouvait pas boire devant elle pas sans être déjà soul ou éméché.

Je regrettais un peu d’être venue. D’un côté j’étais soulagée mais d’un autre côté je sentais bien que ni Alexander ni moi n’étions à l’aise ici. Mais au moins, j’avais pu constater qu’il allait bien. Ou presque à en juger par les bouteilles d’alcool. Et puis avant de me décider à partir j’avais évoqué le petit mot que je lui avais laissé le matin même. Et Alexander me dit oui qu’il avait vu le mot. Bon au moins une bonne chose. Et quand il ajouta que c’était gentil de ma part je répondis simplement « C’était normal » oui du moins c’était ma façon de voir les choses. Mais Alexander prit de nouveau la parole et il ne semblait pas sûr de lui, non vraiment pas. Et là il me dit qu’il n’a pas de place pour quelqu’un dans sa vie, qu’il était désolé mais que c’était bien. Il ne pouvait pas. Bon d’accord. Avec la folle de la nuit dernière je ne m’attendais pas à ce que le jeune homme me propose une relation sérieuse mais bon le coup du « c’était bien mais » c’était toujours assez irritant. Et dans le fond, c’était toujours assez blessant. Mais je ne devais rien montrer. « Oui je…je ne te demande rien je t’assure. Oui la nuit dernière c’était bien, peut-être une folie mais c’était bien. Tu n’as pas à te justifier, vraiment. Je comprends tout à fait » bon avec mon débit de parole il était clair que j’étais mal à l’aise et que je parlais trop vite pour réfléchir à ce que j'étais en train de dire. Mais je ne voulais pas que cette petite once de déception, le fait de savoir que jamais ça ne se reproduira, se voit. Alors je faisais bonne figure, du moins j'essayai.

Le truc c'est qu'Alexander n'arrivait pas à dire ce qu'il avait à dire, comme il le voulait. Ce n'était pas évident pour lui, s'expliquer, lui expliquer, il n'y arrivait tout simplement pas, parce qu'il lui avait fait bien comprendre que le boulot et le priver c'était deux chose différentes. Et puis il ne se voyait pas lui expliquer qu'il était amoureux d'une femme qui n'était plus et qu'il n'envisageait pas que les choses changent, tout simplement parce qu'il ne voulait pas que ça change. Alors, sortir avec une autre ça n'était pas dans ses projets et encore moins sortir avec sa coéquipière. La situation était compliquée, bien plus qu'il n'y paraissait mais Alexander était incapable de l'expliquer afin qu'on puisse la comprendre cette situation justement. Oui, la nuit dernière c'était bien, c'était parfait même pour un moment absolument pas prémédité. Alexander s'était sentit bien, à aucun moment il n'avait eu l'impression de faire une erreur. L'affection qu'elle lui avait donné, la tendresse qu'ils avaient partagé ça lui avait fait du bien malgré tout. "- C'est pas contre toi.. je sais même pas pourquoi j'ai fait ça, mais je ne regrette pas, c'est juste que..." Alexander prit une grande inspiration tout en regardant la jeune femme, c'était dur pour lui, vraiment "- Je suis pas prêt à passer à autre chose et je ne le serais sans doute jamais. T'es très belle et tout, mais je préfèrerai qu'on oublie tout ça si tu veux bien....Et je m'excuse si je te fais du mal..." Alexander était sincère et même s'il n'avait qu'une envie, aller se cacher dans un coin et finir la bouteille de vodka il ne voulait pas qu'elle pense qu'il était un salaud de première et qu'il avait joué avec elle parce que c'était vraiment pas le cas, pour le jeu, parce qu'il était sans doute malgré tout un beau salaud. "- J'ai rien prémédité... j'ai pas voulu que ça arrive..." et il fit une légère moue montrant qu'il n'avait vraiment rien prémédité que tout ça était arrivé comme ça sans qu'il n'en prenne vraiment conscience sur le moment.

Finalement, on en était venu à parler de ce qui c’était passé hier soir. Et je ne fus pas réellement surprise par ce que venais de dire Alexander. Mais je ne pouvais pas nier que le fait de savoir que ça ne se reproduirait plus me faisait un léger pincement au cœur. Alors je prenais sur moi, je faisais bonne figure, du moins au mieux, devant Alexander. Ce dernier me dit que ce n’était pas contre moi, qu’il ne savait pas pourquoi il avait fait cela. Cela me surpris un peu. Peut-être parce qu’il en avait envie, non ? Enfin ça semblerait logique. Il ne regrettait pas, heureusement d’ailleurs. Puis le jeune homme prit une grande inspiration et continua ses explications. Assez vague, mais avec ce que l’infirmier m’avait dit la veille je pensais commencer à comprendre. Mais oublier ? Vraiment ? Un si beau moment, une si belle nuit ? « D’accord, oublions ce qu’il s’est passé » dis-je simplement. Mais dans le fond je savais que ça serait difficile pour moi. Ce moment avait si doux, si intense, et absolument pas prémédite ça avait rendu le moment encore plus meilleur. Je m’étais même surprise à repenser à cette nuit dans la journée au travail. Je vins passer une main dans mes cheveux, signe que j’étais un peu nerveuse. Pourtant je n’y étais pas avant d’arriver ici. Et quand Alexander ajouta qu’il n’avait rien prémédité cela ne me fit rien. En revanche de savoir qu’il n’avait pas voulu que cela arrive, cela me fit un peu mal au cœur. Si c’était le cas ? Pourquoi m’avoir demandé de rester, m’avoir embrassé encore et encore ? « Tu… tu n’as pas à te justifier. On ne peut pas revenir en arrière de toute façon alors oublions tout cela » Repassant une main dans mes cheveux j'ajoute ensuite « Je vais rentrer. Reposes toi bien quand même dis-je simplement au jeune homme.

Amélia n'avait pas compris ce qu'Alexander avait voulu dire par "pas voulu que ça arrive" mais vu qu'il ne savait pas ce qu'elle pensait il ne pouvait pas lui expliquer. Juste que, il n'avait rien fait pour que ça arrive et dans sa tête il ne l'avait jamais désiré non plus, du moins jamais consciemment c'est certain. Il n'avait donc pas voulu la blesser non plus en lui disant cela. Malheureusement c'était le cas et aucun des deux ne savait réellement ce que l'autre pensait. Alexander était juste mal à l'aise avec la situation parce qu'il était mal à l'aise dans sa tête aussi, culpabilisant vis à vis de la femme qu'il aime encore et vis à vis de sa collègue aussi, parce que bon, ce n'était pas dans ses habitudes d'agir ainsi. Et Amélia méritait un mec qui agisse différemment d'Alexander, lui, ne pouvait rien lui offrir de ce qu'elle pouvait bien désirer, mise ce qu'ils ont fait la veille, c'est à dire un moment intense et rien d'autre.
Alexander fit un signe de tête quand elle parla d'oublier, même lui n'y arriverait pas, parce que bon, il ne peut pas le nier, c'était vraiment intense et agréable et Amélia était vraiment jolie et douce et Alexander ne savait plus où il en était dans toute cette histoire. Oublier, il aimerait pouvoir le faire, mais pas certain qu'il y arrive. Et puis elle lui dit qu'elle allait partir alors Alexander se rapprocha pour la suivre jusqu'à la porte, histoire que cette fois-ci il la ferme bien à clef afin que plus personne ne puisse entrer chez lui et le surprendre en train de boire. "- Merci de t'inquiéter pour moi, mais comme je t'ai dit, faut pas." c'était une perte de temps, mais en même temps il pouvait la comprendre, après ce qu'il s'était passé cette nuit peu être qu'elle attendait quelque chose de lui. Alexander s'approcha de la porte et d'Amélia en même temps et vint déposer un baiser sur le front de la jeune femme, histoire de lui montrer qu'il n'était pas totalement sans coeur. Sauf que lui, ça lui fit l'effet inverse, rien que le contact de sa peau sous ses lèvres lui donna envie de la retenir et son coeur fit un saut dans sa poitrine. Alexander se recula, luttant contre son corps qui lui faisait défaut là et qui agissait contre sa volonté. Amélia devait partir, c'était mieux pour tout le monde, y compris pour elle. "- A plus tard." c'est ce qu'il dit tout en ouvrant bien grand la porte histoire qu'elle puisse quitter son appartement et ainsi Alexander n'aurait plus à se demander pourquoi il voulait la retenir une fois encore.

La discussion restait assez calme entre Alexander et moi. Et ce que le jeune homme voulait était assez clair également. Je ne pouvais pas nier être un petit peu déçue, car même si je n’attendais rien de spécifique après la nuit dernière, je ne pouvais pas nier que ce moment partagé avec Alexander m’avait plu. Non j’avais beaucoup aimé même. Je ne regrettais pas d’être venu voir si il allait bien mais les paroles que nous avions échangées m’avaient un peu déçue. Et le jeune homme me remercia de m’inquiéter pour lui mais me répéta qu’il ne fallait pas. Mais comment faire ? C’était plus fort que moi.

Alexander s’approcha de moi, et vint déposer un doux baiser sur mon front. Et je ne pouvais qu’apprécier ce contact. Et même espéré tout au fond de moi qu’il me demande finalement de rester, comme hier. Mais non, il n’en fit rien. Il se contenta ensuite de reculer et d’aller à sa porte d’entrée pour l’ouvrir. Le message était assez clair, très clair même. Je m’approchai alors de la porte à mon tour, et posai mon regard sur celui d’Alexander. « A plus tard » dis-je simplement à mon tour. Et sur ces mots, je quittai l’appartement du jeune homme. Un peu inquiète, je devais bien l'avouer. Et un peu déçue par tout cela.