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 On the boulevard of broken dreams - Lula

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MessageSujet: On the boulevard of broken dreams - Lula   On the boulevard of broken dreams - Lula EmptyMar 31 Mai - 16:37


   

   
Lula x Blake

   
   ♡ On the boulevard of broken dreams

   Aujourd’hui est un jour important. Aujourd’hui, c’est la concrétisation de ce qu’ils se tuent à mettre en place depuis des semaines, des mois peut-être. Aujourd’hui, si tout va bien, une grande partie du réseau terroriste va tomber, et ce grâce à eux. Pourtant, à en juger du brouhaha ambiant et des mines encore endormi des soldats, on ne croirait pas. C’est ce que Blake apprécie tant ici. Tout est tellement inhabituel que ça finit par en devenir une habitude. Du coup, même si ce jour sort de la norme, personne n’en montre rien. Ils ont tous une boule d’angoisse au ventre bien sûr. Mais ça, ils sont beaucoup trop fier pour en parler. Mieux vaut plaisanter comme si de rien n’était pour détendre l’atmosphère. Pourtant, chacun a conscience du danger et de l’importance cruciale de cette journée. Aussi, quand le chef d’unité commence à parler pour donner les instructions de dernière minute, les conversations et les rirent se taisent instantanément sans qu’il n’ait besoin de faire le moindre rappel à l’ordre.

***************

Ça aurait dû être leur journée. Ils auraient dû rentrer à la base, fier du travail accompli. Profiter de quelques jours de permission qu’ils avaient tous largement mérité. Blake songeait qu’il allait enfin pouvoir donner des nouvelles de lui à ses proches. Au lieu de ça, ils sont adossés les uns aux autres avec ce même regard qui en dit long sur leur situation: ils sont dans la merde jusqu’au cou, ils sont fait comme des rats. Autour d’eux, les talibans sont nombreux. S’ils font le moindre mouvement, ils sont morts. Cela ne fait aucun doute. Blake n’est pas un trouillard, loin de là. Il a toujours affronté les choses de front, que ce soit dans sa vie personnelle ou sur le champ de bataille. C’est un bon soldat, on le lui a répété à de nombreuses reprises. Impulsif, mais ça lui réussi bien. Pourtant, là, il est paralysé par la terreur. Parce qu’il sait qu’il ne réchappera pas de cet endroit vivant. Soudain, un coup de feu. L’un des membres de l’unité vient de prendre une balle dans la tête. Juste comme ça, pour l’exemple.

***************

Lorsqu’il reprend conscience de ce qu’il se passe autour de lui, Blake est assis sur le carrelage de sa salle de bain, sans avoir la moindre idée de la manière dont il s’est retrouvé là. Son ventre se contracte violemment et il a juste le temps de tourner la tête vers ses toilettes avant de régurgiter le peu de matière consistance qu’il était parvenu à avaler durant la journée. L’image de son camarade, ou plutôt de la plaie béante de sang qu’il avait au front, ne le quitte pas. Surtout, il revoit encore distinctement les visages de sa femme et de son petit garçon, venus l’accompagner à l’aéroport lors de son départ deux ans auparavant. Il imagine sans peine leur douleur lorsqu’on est venu sonner à leur porte pour leur annoncer que leur mari et père ne redescendrait plus jamais de l’avion pour les retrouver. Mort pour la patrie, mort en héros. Un sourire amer étire le visage de Blake; comme si ça changeait quelque chose. Il se redresse, ignorant tant bien que mal les spasmes qui l’agitent toujours. Ce n’est pas réel, tu es rentré. C’est ce qu’il se répète en boucle tout en se forçant à enfiler un jean et une chemise propre avant de quitter son appartement.

Il pourrait aller courir, mais il ne s’en sent même pas la force. Tout ce qu’il veut, c’est oublier. Juste pour ce soir. Arrêter de penser, arrêter de se souvenir sans cesse. Il sait pertinemment que la seule et unique chose qu’il s’autorise et qui lui permettra d’y parvenir, c’est l’alcool. Après quelques verres, tout ira mieux. Il a lu quelque part que les gens qui souffrent d’un syndrome post-traumatique - car il ne doute pas une seconde que c’est de ça dont il s’agit - ont une forte tendance à l’alcoolisme. Il veut bien comprendre pourquoi. C’est tellement facile de s’abandonner, de jeter les armes et de boire pour faire disparaitre les flashs, les images d’horreurs qui tournent sans cesse en boucle dans son esprit, qui l’obsèdent littéralement. Pourtant, lorsqu’il entre dans ce bar, le plus misérable qu’il ait trouvé afin d’être sûr de n’y croiser personne, il se dit immédiatement qu’il aurait mieux fait de rester chez lui. C’est exigu, bruyant, ça empeste la sueur et l’alcool. C’est la définition exacte des boui-boui où il se rendait parfois avec ses camarades lors de leur permissions. S’il ferme les yeux, il peut presque les apercevoir, assis quelques mètres plus loin. Sauf que c’est impossible. Il est le dernier, le seul qui ait survécu. Blake prend une profonde inspiration et se force à avancer jusqu’au comptoir en faisant fi de son environnement. Il sait qu’il ne tiendra pas longtemps ici, mais il sait aussi que par pure fierté, il n’ira pas ailleurs. Deux verres, juste deux verres et ça ira mieux. Il faut que ça aille mieux. « Un whisky s’il vous plait. » Tout ses proches savent qu’il déteste ça mais qu’importe. Il sait que c’est cet alcool qui lui permettra d’oublier le plus facilement, et c’est la seule et unique chose qu’il recherche ce soir. Autour de lui, les sons et les voix se confondent. Il lutte. Il lutte pour repousser les flashs, pour garder un lien avec la réalité. Et il fait bien, car il n’a pas la moindre idée de ce qu’il découvrirait, ou plutôt de qui il découvrait quelques mètres plus loin s’il daignait tourner la tête…  
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MessageSujet: Re: On the boulevard of broken dreams - Lula   On the boulevard of broken dreams - Lula EmptyMer 1 Juin - 0:01

On the Boulevard of Broken Dreams

Lula & Blake

Un long soupir échappa à la brune qui aurait volontiers jeté le dossier qu’elle était en train de ranger contre un mur, comme tout le reste des affaires qui se trouvaient dans son bureau. Depuis la porte encore ouverte, elle vit le client qu’elle venait de recevoir remercier le directeur de l’agence dans laquelle elle travaillait et celui-ci se confondre en excuses, lui souhaitant une bonne continuation dans ses projets et cherchant à faire entendre malgré tout qu’un autre décorateur d’intérieur de l’entreprise pourrait très bien proposer autre chose qui correspondrait certainement mieux à ses attentes. Mais rien n’y fit et le client s’en alla sans rien ajouter. Lula croisa alors le regard furibond du directeur qui retourna à son tour dans son bureau. La jeune femme se leva et ferma la porte de son bureau avant de laisser son dos aller contre la porte. Elle poussa un long soupir de nouveau et ferma les yeux, se frottant les tempes du bout de ses doigts. La fatigue et la colère venaient se confronter dans sa tête, créant de véritables festivités qu’elle aurait préféré faire taire par une pensée plus positive. Mais apparemment, son existence toute entière semblait être vouée à plonger et aller toucher le fond. Elle aurait pu, elle se serait laissé choir dans ce bureau à attendre que le jour ne daigne se coucher afin de rentrer chez elle. Pourquoi fallait-il toujours que ça rate ?

Visiblement, elle n’était pas destinée à devenir la fameuse décoratrice d’intérieur et surtout designer que ses professeurs la destinaient à être. Elle ne faisait qu’enchaîner échec sur échec. Seuls quelques petits contrats arrivaient à terme, mais ils demeuraient bien trop peu nombreux pour qu’elle puisse se construire une réputation et les premières pierres posées pour cela avaient tendance à ne pas supporter celles qui arrivaient au dessus. Elle avait du mal à cerner les véritables attentes de ses clients et la conclusion se faisait souvent similaire dans toutes les affaires différentes qu’elle rencontrait, se soldant par des échecs misérables devant lesquels elle ne pouvait que plier. Le directeur de l’agence l’avait déjà convoqué à de nombreuses reprises, essayant de comprendre pourquoi tout ceci ne fonctionnait pas, pourquoi la brillante étudiante fraîchement diplômée qu’il avait embauchée ne parvenait pas à mener à bien de simples projets. Il lui avait déjà placé sur le front l’étiquette de boulet qu’il se voyait maintenant obligé de se traîner car il ne pouvait se permettre de la virer sans motif valable sans devoir lui devoir un certain nombre de dollars. C’était là la seule véritable sécurité qu’avait Lula car elle se savait sur la sellette. Un jour, il n’hésiterait pas à la foutre à la porte et elle se retrouverait définitivement livrée à elle-même, le peu d’économies qu’elle possédait ne lui permettant de survivre que quelques mois. Elle poussa un nouveau soupir et observa ses mains tremblantes. Le stress, la déprime… Autant de choses qui poussaient son corps à obtenir le sésame si précieux qu’elle était désormais plus qu’habituée à prendre.

Elle s’avança vers son bureau et se saisit de son sac à main. Personne ne viendrait l’embêter, pas maintenant qu’elle venait de perdre un nouveau client. Tous connaissaient suffisamment sa fierté pour savoir qu’il était inutile de venir lui faire la morale sans se faire retourner méchamment. Alors, elle ouvrit son précieux sachet de cette neige fine et rare et se fit une ligne soignée et droite qu’elle sniffa d’une traite. Elle laissa sa tête partir en arrière, assise sur sa chaise de bureau qui pivota, augmentant l’effet décalé de cette drogue qui la rendait chaque jour une peu plus fragile. Elle resta ainsi de longues minutes, attendant simplement que l’effet change, la poussant à partir. Elle prit alors ses affaires et quitta les lieux sans mot dire, se laissant aller dans la jungle de la ville. Elle marcha quelques temps sans réellement savoir ce qu’elle souhaitait ainsi qu’où elle voulait aller et finalement, elle s’arrêta devant un bar miteux dans lequel elle entra. Elle avait soif et le simple fait de penser au goût sucré de l’alcool lui donna envie de céder à cet autre besoin. Alors, elle s’installa à une petite table légèrement en retrait et commanda un gin fizz. Elle était entrée dans ce lieu en fin d’après-midi et était partie pour y passer la soirée. Occupée à écrire sur des feuilles de papiers, personne ne vint la déranger, se contentant de lui lancer des regards curieux.

Une lettre. Voilà ce qu’elle rédigeait. Une énième lettre qui resterait sans nul doute sans réponse. Blake semblait avoir disparu ou bien ne semblait plus être capable de faire face à cette sœur qui ne lui donnait qu’un aperçu erroné de ce qu’elle vivait réellement. De toute façon, quelle importance cela pouvait-il avoir ? Blake ne lirait probablement ses écrits car il devait être mort et elle l’ignorait pour l’instant. Reniflant autant pour faire remonter la drogue dans son organisme que pour contenir son émotion dans les mots qu’elle transmettait sur le papier, elle venait d’atteindre la troisième page d’écriture quand quelque chose d’étrange se produisit. Une voix s’éleva, distincte, plus haute que les autres mais surtout terriblement plus familière. Lula tressaillit, soudainement renvoyée dans son propre passé et ne put s’empêcher de relever la tête, ses yeux bleus se posant sur celui qui avait parlé. Et son cœur s’arrêta.

C’était la drogue. Forcément. C’était la seule explication rationnelle à ce merdier total auquel elle était confrontée. Elle était en train de faire une overdose et avait de sévères hallucinations. Ou alors, elle était morte et se voyait actuellement être dans un bar situé quelque part en enfer. Seulement, Blake ne méritait pas de se trouver dans cet enfer brûlant qu’elle se destinait. Lui avait fait tant de bien autour de lui, s’était battu pour le monde entier. Son seul manquement aurait été cet abandon qu’il avait fait subir à sa jeune sœur mais qu’elle lui aurait très certainement pardonné à l’avenir… Ou pas. Elle n’en avait pas la moindre idée en réalité. Elle resta figée devant cette apparition et son teint pâlit. Elle sentit son corps tout entier trembler et elle aurait aimé pouvoir crier son prénom pour attirer son attention. Au lieu de ça, elle resta silencieuse et immobile tandis qu’il buvait une première lampée de son verre de whisky sous les yeux écarquillée de la demoiselle. Depuis quand buvait-il cette merde ? Il n’avait jamais aimé ça et s’en était parfois même rendu malade.

Lula cilla durant plusieurs secondes et alla même jusqu’à se pincer le dos de la main pour essayer de comprendre ce qu’il se passer. Et quand cela fut fait, la surprise se transforma en un mélange de soulagement et de colère. Soulagée, elle pouvait l’être. Blake était vivant, debout sur ses deux jambes et semblait bien entier. En revanche… Que foutait-il à Washington ? Pourquoi n’était-elle pas au courant de son retour ? N’y tenant plus, elle finit par se lever sans bruit et renifla une nouvelle fois avant de s’avancer vers lui. Elle ne s’était même pas rendue compte que ses yeux débordaient de larmes salées d’une joie qu’elle n’était pas encore prête à faire parler. Elle s’avança timidement de lui sans même qu’il ne la remarque. Puis, quand elle se jugea assez proche, ce fut sa voix brisée qui parla pour elle. « Blake… ? » Et il suffit qu’il tourne la tête vers elle pour qu’elle manque de s’effondrer, son cœur ratant quelques battements avant de sembler plus léger qu’il ne l’avait jamais été durant ces deux dernières années. Elle aurait aimé se jeter dans ses bras et le serrer contre elle, lui dire combien elle l’aimait et qu’il lui avait terriblement manqué. Au lieu de cela, elle resta immobile, ses yeux humide de larmes qui se déversaient doucement sur ses joues d’une joie qu’elle ne souhaitait pas tant la rage qu’elle avait à son encontre était grande. Et ce fut finalement elle qui parla pour elle. Avec vivacité, elle avait fermé son poing et venait de le projeter contre la joue de son frère. La douleur parcourut ses doigts et sa main et elle lâcha un petit gémissement et quelques jurons avant de prendre conscience que ce n’était apparemment pas une hallucination. « Et merde, putain ! T’es vraiment là ! » Le barman, intrigué, s’était avancé de l’altercation, prêt à intervenir en faveur de l’un ou l’autre des deux partis. Pour l’heure, il regardait cette jeune femme secouer sa main avec les sourcils haussés, pensant fortement que c’était la reine des idiotes.
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MessageSujet: Re: On the boulevard of broken dreams - Lula   On the boulevard of broken dreams - Lula EmptyMer 1 Juin - 13:11


   

   
Lula x Blake

   
   ♡ On the boulevard of broken dreams

   Du moment où il a poussé la porte du bar, Blake se demande ce qui a bien pu lui passer par la tête. De toutes les idées qu’il aurait pu avoir pour se détendre, il a très certainement choisi la pire. Cet endroit, c’est tout ce qu’il déteste. Ou plutôt, tout ce qu’il cherche à éviter en ce moment. Le monde, le bruit, le confinement; autant de facteurs susceptibles de déclencher une crise. Sans oublier les souvenirs que ça réveillent. Au fil des jours, il parvient de plus en plus à identifier les environnements sources d’anxiétés et il ne doute pas une seule seconde que celui-ci en fasse partie. Il devrait fuir. Passer dans l’épicerie la plus proche et s’acheter une bouteille qu’il ira bien tranquillement boire chez lui. Pourtant, par pure fierté, il s’y refuse. Il ne fera pas partie de ces gens qui boivent seuls chez eux pour noyer leurs chagrins. Jamais. D’autant plus qu’il a entièrement conscience qu’il suffirait très certainement d’une fois pour que ça se reproduise de plus en plus régulièrement. Il a déjà bien assez de problème à régler en ce moment pour avoir envie d’ajouter l’alcoolisme à la liste. Aller dans un endroit public, ça l’oblige à garder un semblant de contrôle et c’est exactement ce qu’il recherche. Alors il se force à entrer malgré la boule d’angoisse qui lui tord toujours l’estomac. Il fait semblant, toujours et encore. Le chemin qui sépare l’entrée du bar du comptoir où il va s’installer lui parait interminable. C’est une lutte permanente contre lui-même qu’il mène et elle l’épuise de plus en plus. Il y a la partie irrationnelle de son esprit qui le pousse à fuir à toutes jambes pour aller se terrer chez lui, parce qu’il s’y sent en sécurité, et l’autre, qui l’exhorte à rester bien tranquillement ici, parce qu’il est hors de question qu’il s’empêche de vivre. C’est cette dernière qui remporte momentanément la lutte puisqu’il parvient à s’assoir et à commander un whisky, en ayant presque l’air normal. Ou peut-être pas, d’ailleurs. Il est pâle comme un linge, les cernes qu’il a sous les yeux commencent sérieusement à ressembler à des parachutes et comme bien souvent après une crise, ses jambes tremblent. Mais il est là et il parvient à s’exprimer à peu près correctement et à faire bonne figure. Et même s’il déteste se rabaisser à se l’avouer, c’est déjà une grande victoire pour lui. Il avale difficilement quelques gorgées de whisky, en tentant tant bien que mal d’ignorer le goût acre que ça lui laisse dans la bouche. De tous les alcool, c’est certainement celui qu’il déteste le plus. Mais c’est aussi celui qui lui monte le plus vite à la tête et ce soir, il a vraiment besoin de ça.

Lorsqu’il entend la voix qui raisonne dans son dos, il sursaute violemment. On aurait pu l’électrocuter que ça lui aurait certainement fait le même effet. Son sang se glace et il se retrouve figé, le verre à quelques centimètres des lèvres. Il vit un cauchemar, purement et simplement. Ce qui est en train de se produire ne peut pas être réel. Ça ne peut pas arriver. Pas maintenant, pas ce soir, pas ici. Pourtant, il n’a même pas besoin de se tourner pour savoir qu’il ne peut pas faire erreur. C’est sa soeur, il reconnaitrait sa voix entre mille. Mais pourquoi est-elle ici, dans ce bar ? C’est un endroit miteux, sale, mal fréquenté, c’est expressément pour ça qu’il l’a choisi. En plus, pour autant qu’il le sache, si Lula n’a pas déménagé depuis son départ, elle ne vit même pas dans le coin… Il ferme les yeux et prend une profonde inspiration, sachant parfaitement qu’il ne pourra pas éviter la réalité éternellement. C’est vrai, il voudrait se trouver n’importe où sauf ici. Il ne se sent pas prêt, pas alors qu’il peine à garder un lien ne serais-ce que minime avec le monde qui l’entoure. Il voudrait fuir, se trouver n’importe où sauf ici. Se terrer en attendant le bon moment pour refaire surface. Parce qu’aujourd’hui, ça n’est clairement pas le bon moment. Il a honte, parce qu'il n’a pas du tout envie qu’elle le voit dans cet état. Pourtant, à défaut de pouvoir faire autre chose, il se tourne pour lui faire face, la gorgée serrée à l’idée de ce qu’il va bien pouvoir lire dans son regard. Il ne doute pas un seul instant qu’elle soit en colère contre lui. Voire carrément folle de rage d’ailleurs. Il le serait à sa place. Six mois. Six mois qu’il n’a plus répondu à une seule de ses lettres et il ne l’a même pas informé de son retour à New-York. Elle le pensait sans doute mort. Elle angoissait sans doute à l’idée que des militaires en tenue sombre viennent chez elle pour lui annoncer son décès, comme ils l’ont fait pour les familles des autres gars de son unité. Mais non, il est là dans ce bar et il ne lui a rien dit. Blake se mord la lèvre pour chasser les larmes qui lui montent aux yeux lorsqu’il se rend compte qu’elles dévalent en ce moment même les joues de Lula. Il n’est qu’un putain d’égoïste, il n’y a pas d’autres mots. Le pire, c’est qu’il ne pourra jamais lui donner les explications auxquelles elle a pourtant droit. S’il le fait, il va s’effondrer. Et il ne peut pas se le permettre, parce qu’il sait qu’il ne pourra sans doute pas se relever après. Alors il attend. Qu’elle lui hurle dessus ou qu’elle le frappe, il ne sait pas encore trop. C’est la deuxième solution qui prime, et dans un sens, il doit bien avouer que ça lui convient beaucoup mieux. Entre le moment où il voit son poing fermé et le moment où il vient s’abattre sur sa joue, il aurait clairement eu le temps de se baisser. Il a été formé pour ça, c’est son boulot. Mais il n’en fait rien. Si ça peut aider ne serais-ce qu’un minimum à calmer la colère de Lula, c’est parfait. Il est attaché. Bras et jambes liées, écartées. La douleur grandit à mesure que son agresseur le frappe. Un coup, puis deux, puis trois, il ne s’arrête plus. Le goût du sang lui envahit la bouche tandis qu’il reçoit un puissant crochet dans la mâchoire, sans avoir pu tourner la tête à temps. Il se détourne brusquement tandis que sa soeur réalise qu’elle n’est pas en train de rêver et qu’il est bien ici. De nouveau, le sentiment de panique qu’il avait là-bas le saisit aux tripes et il lutte contre un haut-le-coeur. Très vite, il se saisit de son verre qu’il boit d’un trait, se raccrochant à la réalité à travers le goût amer du whisky qui vient lui brûler l’oesophage. Il se frotte machinalement la joue et s’étonne presque de tomber sur le barman qui observe la scène avec curiosité lorsqu’il promène son regard autour de lui. Ah, oui. Le bar, sa soeur, le coup de poing. Il inspire et se tourne de nouveau vers Lula, haussant un sourcil lorsqu’il réalise qu’elle s’est sans doute fait plus mal que lui. « Ça va ? Tu devrais t’essayer à la boxe, ça te réussirait plutôt bien je trouve… » Il porte son attention vers le barman, poussant son verre à travers le comptoir. « Je veux bien un autre verre, et une poche de glace pour la demoiselle, je ne vais pas lui sauter dessus si c’est ça qui vous inquiète. » À bien y réfléchir, il ne devait pas voir ça tous les jours. Deux ivrognes qui se battent peut-être. Une jeune femme de la carrure de Lula qui envoie son poing valser dans la figure d’un homme comme lui, certainement pas. D’ailleurs, à l’absence presque parfaite de bruit autour d’eux, il n’y a pas que lui qui avait dû être surpris. Blake ferme les yeux et se masse doucement les tempes. Il doit paraitre insensible il le sait, mais il fait tout son possible pour donner cette impression, pour garder le masque qu’il s’oblige à porter depuis qu’il est rentré. Il ne veut pas se laisser déborder par ses émotions. Il ne peut pas. Il doit absolument garder le contrôle, c’est vital. Quitte à ce que sa soeur le haïsse encore d’avantage. Il ne lui dira pas à quel point elle lui a manqué, à quel point il a eu peur de ne plus jamais la revoir. À quel point il s’en veut d’avoir dû couper les ponts de cette manière. Il ne lui dira pas parce que s’il le fait, la brèche s’ouvrira. Et que si elle s’ouvre, il va couler, inévitablement.  « Je ne sais pas quoi te dire… » Vrai. Ou plutôt, j’ai des millions de choses à te dire mais rien que je ne puisse te confier dans l’immédiat. Il attrape avec reconnaissance le verre et la poche de glace que le barman leur amène, tendant cette dernière à la jeune femme. « Ça va ton poing ? Tu y es pas allé de main morte… Tu veux boire quelque chose? » Oui, la discussion semble complètement surréaliste et oui il agit comme si tout était tout à fait normal et comme s’il l’avait quitté quelques jours plus tôt à peine, ce qui, il n’en doute pas, ne va faire qu’attiser sa colère, mais dans l’immédiat, c’est la seule chose qu’il a trouvé pour ne pas se laisser déborder par le flot d’émotion qui le submerge petit à petit.
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MessageSujet: Re: On the boulevard of broken dreams - Lula   On the boulevard of broken dreams - Lula EmptyMer 1 Juin - 19:28

On the Boulevard of Broken Dreams

Lula & Blake

Telle une décharge électrique, la douleur lui avait irradiée tout le bras avant de transmettre l’information au cerveau, la forçant à venir la prendre avec l’autre en gémissant légèrement. Les paroles qui en suivirent ne furent que le fruit de cette expérience qu’elle espérait bien voir échouer. Mais non. Blake Henley, son frère, son modèle… Il était là, devant elle, à siroter un verre de Whisky pendant qu’elle le pensait mort, prisonnier ou elle ne savait quoi d’autre. Il descendit son verre cul-sec devant le regard surpris de sa jeune sœur avant de se masser doucement la mâchoire et lui accorder de nouveau son attention. Il eut la courtoisie alors de lui demander si elle allait bien. Elle aurait aimé lui jeter son autre main à la figure mais l’idée de se faire de nouveau mal lui effleura l’esprit, bien embêtée de penser qu’elle pouvait déjà s’être brisé une ou deux phalange. De la boxe ? Elle ? L’idée ne lui avait jamais effleuré l’esprit, même si, depuis qu’elle aidait les dealers à faire leurs jobs, elle avait pris soin d’apprendre à frapper en conséquence pour les aider en cas de problème. Elle n’était pas une grande combattante, ça non, mais des crochets et des directs, c’était assez instinctif, quand on y pensait.

La douleur lui donna envie de renifler de la poudre. Mais avec son frère dans les parages, ça s’annonçait bien compliqué. Elle continuait de se masser la main en grimaçant quand son frère interpella le barman, demandant un autre verre et une poche de glace. Elle aurait voulu lui rétorquer de se mêler de ses oignons, mais elle en avait bien besoin, en réalité. Puis, il le rembarra même sur le fait qu’ils n’allaient pas se battre davantage. Adressant à son tour un regard mauvais au barman, Lula n’était pas réellement sûre qu’il ait raison sur ce point. Si elle pouvait, elle le mettrait K.O, juste pour le principe, juste pour se venger de cette absence et de cette absence de nouvelles de sa part qu’elle attendait avec désespoir. Mais merde, qu’est-ce qu’il foutait à New-York, elle qui le pensait toujours perdu quelque part en Irak où là où son unité aurait été envoyée ? Il avait intérêt à lui servir une excuse en béton si il ne voulait pas se prendre un deuxième crochet dans la face.

Mais au lieu de ça, il lâcha un soupir. Lula continuait à pleurer, mi-heureuse de le voir, mi-colérique de savoir qu’il n’avait donné aucun signe de vie durant ce temps et enfin, souffrant légèrement de ce coup qu’elle lui avait mis et sentant ses doigts lui faire mal. Alors quand il lui dit qu’il ne savait quoi lui dire, ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase. « Non mais c’est une blague ! Tu te fous de moi, là… T’as planqué une caméra quelque part, c’est ça ? » Elle essayait de se contenir mais sa voix demeurait forte, évacuant toutes les peines et toutes les frustrations sur son pauvre aîné qui semblait dans un bien misérable état pour commander du whisky encore et encore. L’envie de le secouer la pris mais elle resta figée sur place tandis que le barman revint. Blake lui tendit le sac de glace qu’elle prit d’un geste sec, le plaquant contre ses doigts douloureux. Elle renifla plusieurs fois tandis que son corps commençait à trembler d’un certain manque. Quelle idiote, pourquoi n’était-elle pas tout simplement allée aux toilettes avant d’adresser la parole à Blake ? Ah oui, parce qu’elle avait peur d’avoir croisé un fantôme.

Elle lui adressa un regard noir quand il souligna qu’elle avait bien mis tout son cœur à l’ouvrage en lui jetant son poing à la figure avant de lui demander si elle souhaitait boire quelque chose. Elle se tourna vers le barman. « Martini-Gin. » Si elle ne pouvait pas se droguer, il allait falloir qu’elle boive. C’était la seule solution. Le gars derrière le comptoir se retourna et Lula en profita pour rassembler ses affaires et les ramener sur le bar. Elle jeta devant Blake les quelques feuilles de papier sur lesquelles elle avait commencé à écrire sa lettre. « Tiens, t’as raison, tu m’auras au moins fait économiser un timbre. Tu m’en dois neuf autres. Parce que bon, chaque lettre restée sans réponse était la pire chose au monde pour moi… » Elle s’installa sur le tabouret à côté de lui et prit le verre que lui amena le barman avant de lui en demander un autre, retenant une grimace devant le gout des deux alcools mélangés. La rage se lisait encore dans son regard tandis qu’elle le retournait de nouveau vers son frère. « Putain de merde, Blake ! Je pensais que t’étais mort ! Je croyais que je te reverrais jamais et toi… T’es… T’es juste là en train de siroter une connerie de Whisky à deux sous sans même me prévenir. Me dis pas que ça fait six mois que t’es rentré, parce que j’te jure, j’t’achève ! » Elle tremblait, des pieds à la tête, mélange d’excitation et de manque. Ses yeux devaient être dilatés, comme bien souvent et, prenant conscience de la chose, elle pris soin de ne croiser que très peu le regard de son frère. Mais il y a une chose qu’elle ne contrôlait pas, c’était ces reniflement réguliers qui marquaient toujours plus son envie.
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