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| Sujet: coming home to your mess isn't really the dream w/ bea Lun 13 Juin - 12:48 | |
| Après l'Afghanistan et plusieurs missions en plein cœur des zones de combat, Al se pensait habitué aux situations compliquées. Il avait plus d'une fois dû travailler dans des conditions météorologiques et sociales difficiles, sous un vent phénoménal, avec quelques minutes à peine pour localiser une infection ou remettre une épaule avec peu de moyens. Il savait composé avec les aléas de la vie, lorsque les balles sifflaient de part et d'autres. Garder son calme n'était plus un problème. En revanche, rester de marbre lorsqu'une bande d'étudiants se plaignait de la chaleur en attendant une ambulance ou quand un môme lui écrasait allègrement le pied dans le métro sous le regard attendri de ses géniteurs, Al trouvait ça infiniment plus difficile. Probablement parce qu'ici, ce genre de comportements n'avait pas lieu d'être. Peut-être aussi parce qu'il avait du mal avec la vie en société, de manière générale. Whatever.
Il ne s'était pas éternisé dans les vestiaires, prenant à peine le temps de récupérer son portefeuille et ses clés. Les douches étaient occupées et il n'avait absolument pas eu envie de patienter un peu plus avant de prendre le chemin de la maison. Les quarante-huit heures de garde se faisaient clairement sentir dans ses jambes et son dos, tirant sur les muscles et pesant sur ses épaules, et il n'avait qu'une envie : rentrer chez lui. Même si ça signifiait croiser ses colocataires assez jeunes pour être ses enfants. Avec un peu de chance, ils ne seraient pas encore à l'appartement et il aurait tout loisir de traîner à la salle de bains.
Wishful thinking, réalisa-t-il en trébuchant sur une paire de chaussures. Il baissa les yeux, grognant en reconnaissant les affaires de Bea. Peut-être lui avait-il été reconnaissant en trouvant son annonce pour des colocataires mais depuis le temps, il avait appris à la connaître un peu et s'il y avait bien quelque chose qu'il détestait chez elle, c'était cette sale manie de laisser traîner le moindre truc au lieu de le ranger à sa place. Accrocher son manteau à la patère, poser ses chaussures à leur place ou, hell, remettre la télécommande sur la table basse n'avait rien de compliqué mais clairement, c'était bien trop ardu pour la jeune femme. « Cleveland ! » cria-t-il, pestant mentalement en repoussant ses stupides chaussures du pied. Probablement devrait-il apprendre à l'appeler par son prénom, maintenant. Mauvaise habitude ou déformation professionnelle, toujours est-il qu'il ne se souvenait pas de s'être adressé à elle autrement qu'en utilisant son nom de famille. « Cleveland ! répéta-t-il, une fois la porte refermée et la cuisine atteinte. J'ai encore failli tomber à cause de tes chaussures. C'est un appartement, pas la jungle, inutile de laisser traîner des pièges un peu partout » ajouta-t-il avec mauvaise humeur. |
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